Israël en guerre - Jour 431

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Rencontre entre les parents des trois otages tués accidentellement par l’armée

Dans une vidéo, le père d'Alon Shamriz déclare que cette réunion aurait dû être l'occasion d'une fête en présence de leurs enfants ; le père de Samar Talalka dit ne plus réussir à dormir

Avi Shamriz, à gauche, et Fouad Talalka, les pères des otages tués accidentellement par les troupes israéliennes à Gaza, se rencontrent pour la première fois dans un reportage diffusé le 5 janvier 2024. (Capture d'écran : Kan/used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)
Avi Shamriz, à gauche, et Fouad Talalka, les pères des otages tués accidentellement par les troupes israéliennes à Gaza, se rencontrent pour la première fois dans un reportage diffusé le 5 janvier 2024. (Capture d'écran : Kan/used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

Les parents des trois otages qui ont été accidentellement tués par les troupes israéliennes dans le quartier de Shejaiya, à Gaza City, se sont rencontrés pour la toute première fois – un rassemblement bouleversant dont des extraits ont été diffusés vendredi dans la soirée.

Yotam Haïm, Samar Talalka et Alon Lulu Shamriz étaient parvenus à fuir leurs geôliers du Hamas avant d’être accidentellement abattus par les soldats lors d’un tragique incident survenu le mois dernier.

Les parents des trois défunts se sont retrouvés dans une habitation résidentielle. Ils se sont étreints, ils se sont serré la main et ils ont pleuré – des images qui ont été diffusées par la chaîne publique Kan.

« Aujourd’hui, ça aurait dû être une fête dans cette maison, une fête », dit Avi Shamriz, le père d’Alon, dans le reportage. « Nous aurions dû serrer nos enfants dans nos bras, les embrasser, envoyer des friandises à tout le monde ».

« Mais cela ne s’est finalement pas passé ainsi », regrette Fouad Talalka, le père de Samar.

« Au lieu de cela, je me fais pousser la barbe et lui [le père de Samar] est en deuil de son fils, et la famille de Yotam est elle aussi en deuil. Cela n’aurait pas dû se passer comme ça », ajoute Shamriz, se référant au signe traditionnel de deuil.

« Et ces pensées ne vous quittent pas l’esprit », renchérit Talalka. « Vous pensez que jusqu’à présent, nous parvenons à dormir normalement ? On se met l’oreiller sur la tête et on se souvient de lui, que sa mémoire soit une bénédiction. Depuis le 7 octobre et jusqu’à aujourd’hui, cela ne vous quitte pas l’esprit. Votre fils est dans votre cœur ».

Alors que Shamriz commence à pleurer, Talalka place son bras autour de lui, lui disant que « les larmes ne le ramèneront pas ».

« Si les larmes pouvaient les ramener alors nous ne cesserions pas de pleurer – pour que nos larmes puissent ramener tous ceux qui sont morts dès le début », s’exclame-t-il. « Nous devons regarder devant nous, nous devons être forts, c’est tout. C’est ce qui est important dorénavant pour nous. »

Une enquête militaire consacrée à la mort accidentelle des trois otages, qui étaient parvenus à s’échapper, a permis d’établir que l’un d’entre eux avait été enregistré, quelques jours plus tôt, en train d’appeler à l’aide pendant des échanges de coups de feu entre les soldats israéliens et les terroristes du Hamas sur le site où les otages étaient détenus.

Les détails de l’enquête, qui ont été rendus publics par l’armée israélienne au mois de décembre, ont encore précisé tout ce que Shamriz, Haïm, et Talalka avaient tenté de faire, après leur évasion, pour établir clairement leur identité face aux militaires. Selon Tsahal, les trois hommes s’étaient approchés torse nu, brandissant une bannière blanche et avec les mains en l’air – mais les militaires avaient toutefois ouvert le feu.

De gauche à droite : Les otages Yotam Haïm, Samar Talalka et Alon Lulu Shamriz, tués par erreur par des soldats de l’armée israélienne, à Gaza, le 15 décembre 2023. (Autorisation)

Les captifs avaient aussi préparé un panneau où était écrit « SOS » en hébreu et sur un autre bâtiment du secteur, ils avaient écrit « Trois otages. A l’aide ». Les soldats avaient trouvé les messages mais ils avaient cru que c’était une ruse du Hamas. Le panneau avait été écrit sur un morceau de tissu avec des restes alimentaires.

Dans le cadre d’un effort visant à empêcher qu’une telle tragédie ne se reproduise, les soldats de l’armée ont examiné des photos des otages qui sont encore retenus en captivité à Gaza afin qu’ils soient en mesure de les identifier plus facilement si nécessaire, selon un reportage de la Treizième chaîne qui a été diffusé le mois dernier.

Le Hamas avait kidnappé les trois otages pendant le massacre commis par le groupe terroriste dans le sud d’Israël, le 7 octobre, quand des hommes armés avaient semé la désolation à travers les communautés du sud d’Israël et qu’ils avaient massacré près de 1 200 personnes, des civils en majorité. Ils avaient également enlevé environ 240 personnes, prises en otage à Gaza.

Il resterait 136 otages à Gaza – tous ne seraient plus en vie – après la remise en liberté de 105 civils au cours d’une trêve dans les combats qui avait duré une semaine au sein de l’enclave côtière, à la fin du mois de novembre. Quatre captifs avaient été antérieurement libérés et une soldate avait été secourue par l’armée israélienne. Les corps sans vie de huit otages ont également été retrouvés.

L’armée israélienne a aussi confirmé la mort de 25 personnes encore détenues par le groupe terroriste, citant de nouveaux renseignements et des informations obtenues par les troupes sur le terrain à Gaza.

Le Hamas conserve aussi les deux corps sans vie d’Oron Shaul et de Hadar Goldin, morts dans la bande en 2014. Il garde aussi en captivité deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore vivants après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015 respectivement.

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