Israël en guerre - Jour 560

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Rencontre Pompeo/Netanyahu : Israël a le « droit » d’annexer la vallée du Jourdain

Le Premier ministre n'a pas répondu aux accusations contre ses collaborateurs dans l'affaire 3000 ; lui et le secrétaire d'Etat US ont parlé du projet de traité de défense commune

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu participe à une réunion avec le Premier ministre portugais au Palais Sao Bento à Lisbonne, le 5 décembre 2019. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu participe à une réunion avec le Premier ministre portugais au Palais Sao Bento à Lisbonne, le 5 décembre 2019. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP)

LISBONNE, Portugal – Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a discuté de l’annexion possible de la vallée du Jourdain et d’autres parties de la Cisjordanie avec le Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo lors de leurs entretiens ici, a-t-il déclaré jeudi, ajoutant qu’Israël avait le « plein droit » pour ce faire. M. Netanyahu a toutefois souligné qu’une telle démarche était impossible pendant une période de transition où il n’y a pas de gouvernement.

« Nous avons discuté de la question de l’annexion, mais nous ne parlons pas encore d’échéancier. C’est beaucoup plus facile quand on a un gouvernement », a-t-il déclaré aux journalistes de son hôtel de Lisbonne après sa rencontre avec le Premier ministre portugais Antonio Costa.

« C’est pourquoi il est si important que nous ayons un gouvernement », a-t-il ajouté, attaquant à la fois le dirigeant de Kakhol lavan Benny Gantz et Avigdor Liberman, chef du parti Yisrael Beytenu, qui n’ont jamais démérité dans leurs négociations pour former un gouvernement d’unité avec son parti le Likud.

« Je vais essayer d’éviter des élections inutiles. Je continuerai à oeuvrer en ce sens [pour former un gouvernement d’unité], mais jusqu’à présent cela n’a pas été possible, à cause de Kakhol lavan et Yisrael Beytenu », a-t-il dit. « Deux personnes peuvent le faire : Gantz, s’il parvient à maîtriser [le n°2 de Kakhol lavan Yair] Lapid, et Avigdor Liberman, s’il parvient à se maîtriser lui-même. »

Netanyahu a également dit que lui et Pompeo ont convenu d’aller de l’avant sur des projets pour un traité de défense conjointe.

Interrogé sur la déclaration de la procureur en chef de la Cour pénale internationale, publiée plus tôt jeudi, selon laquelle elle était « préoccupée » par l’intention de Netanyahu d’appliquer la souveraineté israélienne sur la vallée du Jourdain, il a répondu sans hésiter : « C’est notre plein droit de le faire, si nous décidons de le faire. »

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, (à gauche), rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Lisbonne, le 4 décembre 2019. (Kobi Gideon/GPO)

Netanyahu a déclaré que sa rencontre avec Pompeo mercredi soir était d’une « importance cruciale » pour la sécurité d’Israël, en partie à cause de leurs discussions sur l’annexion de la vallée du Jourdain et le plan pour promouvoir un pacte de défense mutuelle israélo-américaine. Plus important encore, cependant, ont été leurs discussions sur l’Iran, a dit M. Netanyahu, ajoutant qu’une menace « imminente et immédiate » émanait de la République islamique, refusant de préciser.

Netanyahu a ajouté que lui et Pompeo n’avaient pas parlé du plan tant attendu de la Maison Blanche pour la paix israélo-palestinienne. Lorsqu’on lui a demandé s’il croyait que le plan pouvait être mis en œuvre, s’il était publié et quand il le sera, il a répondu : « Je ne sais pas. Ils [les Etats-Unis] attendent tout d’abord de voir ce qui se passe du côté israélien », faisant référence à l’impasse politique actuelle.

Au cours de la conférence de presse, M. Netanyahu a catégoriquement refusé d’aborder les questions personnelles et juridiques, notamment les trois affaires distinctes de corruption dans lesquelles il a été accusé. Il a également refusé de commenter les actes d’accusation relatifs à l’acquisition de sous-marins allemands dans le cadre de l’Affaire 3000, considérée par certains comme la plus grande affaire de corruption de l’histoire d’Israël, dans laquelle nombre de ses collaborateurs sont accusés, notamment pour pots-de-vin. Il n’a pas non plus indiqué s’il demandera l’immunité parlementaire ou s’il a l’intention de demander une grâce présidentielle en échange de sa démission.

Par ailleurs, lorsqu’on lui a demandé pourquoi il ne démissionnait pas suite à son incapacité à former un gouvernement, il a répondu : « je n’ai pas dit mon dernier mot. Laissons le public décider. Vous croyez que les gens ne veulent pas de moi, que le public me rejette ? Laissons le peuple décider. »

Dans ce contexte, M. Netanyahu a déclaré que la proposition d’organiser des élections directes au poste de Premier ministre pour sortir de l’impasse politique « commence à devenir intéressante ». Alors qu’il espérait encore former un gouvernement d’unité, l’idée d’élections directes « doit être examinée », a-t-il dit.

Des Israéliens prennent part à une marche de 8 kilomètres dans la vallée du Jourdain, le 21 février 2014. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)

M. Netanyahu a également déclaré que « la nécessité d’une continuité de la gouvernance » exigeait qu’il soit le premier dans un éventuel accord de rotation avec Kakhol lavan. C’est grâce à sa connaissance intime des Etats-Unis qu’il peut faire avancer l’annexion de la vallée du Jourdain et le pacte de défense israélo-américain, a-t-il soutenu. « C’est pourquoi je dois être Premier ministre maintenant et pas plus tard. »

Pompeo et Netanyahu se sont rencontrés pour la dernière fois en octobre à Jérusalem. Selon certaines informations, M. Netanyahu avait initialement prévu de rencontrer Pompeo à Londres, où les dirigeants du monde, dont le président américain Donald Trump, sont réunis cette semaine pour un sommet de l’OTAN.

Netanyahu a parlé avec Trump au téléphone dimanche. Selon la Maison Blanche, les deux ont discuté de l’Iran et d’autres questions bilatérales non spécifiées.

Le 18 novembre, Pompeo semblait ouvrir la voie à une annexion israélienne de la vallée du Jourdain, et peut-être d’autres parties de la Cisjordanie, lorsqu’il a déclaré que l’administration ne considérerait plus les implantations israéliennes comme nécessairement illégales selon le droit international.

Il s’agit de la première visite au Portugal d’un Premier ministre israélien depuis 2000, année où Ehud Barak s’était rendu à Lisbonne pour rencontrer l’ancien président américain Bill Clinton.

M. Netanyahu lui-même s’est rendu pour la dernière fois à Lisbonne en décembre 1996, lors de son premier mandat de Premier ministre, où il a assisté à un sommet du Conseil européen pour la sécurité et la coopération.

L’équipe du Times of Israël et l’AFP ont contribué à cet article.

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