Réouverture des points de passage avec la Cisjordanie ; la bande de Gaza reste fermée
Ces fermetures, imposées pour Yom HaZikaron et Yom HaAtsmaout, avaient été prolongées après l'attaque d'Elad
Israël a fait savoir, dimanche dans la soirée, que les points de passage avec la Cisjordanie allaient rouvrir. Toutefois, le principal carrefour permettant d’entrer et de sortir de la bande de Gaza restera fermé « jusqu’à nouvel ordre ».
L’État juif avait largement fermé les points de passage empruntés par les Palestiniens pour entrer en Israël mardi et mercredi, à l’occasion de Yom HaZikaron et Yom HaAtsmaout. Les autorités avaient ensuite prolongé cette fermeture après l’attentat terroriste d’Elad – au cours duquel deux suspects palestiniens ont tué trois Israéliens et blessé plusieurs autres dans une attaque à la hache et au couteau.
« Suite à une évaluation de la situation sécuritaire, il a été décidé dans la soirée [dimanche] de rouvrir les points de passage vers et depuis la région de Judée-Samarie, exception faite pour les résidents de Rummanah — la ville d’où les terroristes qui ont commis l’attentat terroriste d’Elad étaient originaires – dans le district de Jénine », a annoncé un communiqué du COGAT, l’organe de liaison militaire avec les Palestiniens.
Le communiqué a ajouté que « jusqu’à nouvel ordre, le carrefour d’Erez restera fermé au transit pour les résidents de la bande de Gaza ».
Il a néanmoins noté que « le passage sera seulement permis dans des cas humanitaires, médicaux et exceptionnels sous réserve de l’approbation du responsable du COGAT ».
La situation sera réévaluée dans la semaine, a noté le communiqué.
La fermeture de la Cisjordanie ne s’applique qu’aux Palestiniens. Les checkpoints utilisés par les Israéliens et par les ressortissants étrangers pour entrer et sortir de Cisjordanie restent ouverts comme d’habitude.
La majorité des Palestiniens impactés par cette décision sont ceux qui détiennent des permis de travail en Israël. Environ 140 000 Palestiniens de Cisjordanie travaillent en Israël et dans les implantations israéliennes et environ 20 000 résidents de Gaza ont également une autorisation.
Jeudi, deux Palestiniens ont tué trois Israéliens à la hache à Elad, une ville majoritairement ultra-orthodoxe du centre d’Israël, ont fait savoir les responsables. La police a arrêté les suspects dimanche après une longue chasse à l’homme.
Asad Yousef Asad al-Rifai, 19 ans, et Subhi Emad Sbeihat, 20 ans, ont été arrêté dans la matinée de dimanche dans un secteur boisé à environ un kilomètre du lieu de l’attaque, à proximité d’Elad.
Al-Rifai a reconnu devant les forces de sécurité avoir commis l’attentat avec Sbeihat, tuant Oren Ben Yiftah, un chauffeur de taxi originaire de Lod âgé de 35 ans, et deux habitants d’Elad, Yonatan Havakuk et Boaz Gol, deux quadragénaires.
L’armée israélienne a annoncé, dimanche, que les troupes faisaient un raid à Rummanah, la ville natale des deux suspects, afin de cartographier leurs habitations en amont d’une démolition potentielle.
L’État juif détruit régulièrement les maisons des Palestiniens accusés d’avoir commis des attentats terroristes meurtriers. L’efficacité de cette mesure fait l’objet d’un débat animé au sein de l’establishment sécuritaire et les activistes de la défense des droits de l’Homme dénoncent, pour leur part, une sanction collective injuste.
Les tensions se sont nettement accrues entre Israël et les Palestiniens, ces derniers mois, dans le contexte d’attentats terroristes répétés en Israël et en Cisjordanie qui ont fait 19 morts du côté israélien depuis le 22 mars.
Pour sa part, l’armée israélienne a renforcé ses activités en Cisjordanie pour tenter de réprimer cette spirale de violence. Les raids qui ont eu lieu ont entraîné des affrontements qui ont fait 27 morts chez les Palestiniens depuis la mi-mars. Un grand nombre des tués prenaient part aux heurts, d’autres semblent avoir été des civils.