Richard Spencer dit aux Israéliens que les Juifs sont “surreprésentés”
Le leader d’extrême-droite se décrit comme un “sioniste blanc” et dit qu’il veut un pays sûr pour “[s]on peuple”, comme les Juifs en Israël
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Richard Spencer, désormais célèbre nationaliste blanc et leader de l’extrême-droite américaine, a dit mercredi soir aux téléspectateurs israéliens, pendant un entretien télévisé, que, en tant que « sioniste blanc », il méritait leur respect.
Il a été interrogé par la Deuxième chaîne, qui lui a demandé ce qu’avaient à son avis ressenti les Juifs qui ont vu, pendant les manifestations du week-end à Charlottesville, Virginie, des participants scander « Les Juifs ne nous remplaceront pas ». Spencer a alors défendu les slogans du rassemblement, disant que « les Juifs sont largement surreprésentés dans […] ‘l’establishment’, c’est-à-dire, les gens diplômés de l’Ivy League [les plus grandes universités américaines] qui déterminent réellement la politique. »
Il a affirmé que les nationalistes blancs, présents à la manifestation contre le projet municipal de retrait de la statue du général confédéré Robert E. Lee, exprimaient simplement leur frustration car ils
« sont dépossédés ».
Dany Cushmaro, présentateur de la Deuxième chaîne, a interrogé Spencer sur certains discours antisémites adoptés par son mouvement, mais le rédacteur d’altright.com a répondu qu’il méritait le respect des Israéliens.
« En tant que personne qui comprend votre identité […] et l’expérience du peuple juif, vous devriez respecter quelqu’un comme moi, qui a un sentiment analogue pour les Blancs », a-t-il dit.
« Vous pourriez dire que je suis un sioniste blanc, car je me préoccupe de mon peuple, que je veux que nous ayons un pays sûr pour nous et nous-mêmes. Tout comme vous voulez un pays sûr en Israël », a dit Spencer.
La comparaison n’a pas été approfondie par Cushmaro, et Spencer a ensuite vanté la croissance de son mouvement depuis l’élection du président américain Donald Trump.
« Trump et le mouvement de la droite alternative sont les symptômes d’une cause plus grande, a-t-il dit, la dépossession démographique du peuple blanc, aux Etats-Unis et dans le monde entier. »
Lundi, Spencer avait dit au Times of Israël qu’il avait apprécié la première réaction de Trump aux violences de Charlottesville, accusant de « nombreuses parties ». « Je pense que dans ses tripes, il sait que nous ne sommes pas ceux qui agressent. »