Rivlin : nous devons immédiatement nous occuper des habitants arabes de Jérusalem
Pour Yom Yeroushalayim, le président affirme que la ville unifiée ne peut tolérer que 40 % de ses habitants vivent dans “la zone urbaine la plus pauvre d’Israël”
Le président Reuven Rivlin a déclaré mercredi qu’Israël devait immédiatement agir pour améliorer la qualité de vie dans les quartiers majoritairement arabes de Jérusalem Est, qui sont parmi les plus pauvres de la nation.
Pendant la cérémonie officielle marquant le 50e anniversaire de la réunification de la ville par Israël, pendant la guerre des Six Jours de 1967, le président a critiqué la négligence de certaines parties de la capitale, et a demandé des mesures urgentes pour développer Jérusalem Est.
« Nous devons prendre soin rapidement de Jérusalem Est, a dit le président. Nous ne pouvons pas chanter des louanges d’une Jérusalem unifiée pendant que Jérusalem Est, la région où vivent 40 % de ses habitants, est la zone urbaine la plus pauvre d’Israël. »
Rivlin a déclaré que posséder la souveraineté sur la ville signifiait d’être responsable de chacun de ses habitants.
« Nous ne pouvons pas accepter qu’au 50e anniversaire de la réunification de la ville, la capitale d’Israël soit devenue l’une de ses zones socio-économiques les plus faibles », a-t-il dit.
Le président a rendu hommage au gouvernement, et particulièrement à Zeev Elkin, ministre des Affaires de Jérusalem, pour l’allocation d’un budget de développement de la partie orientale de la ville.
« Ces mesures sont les bienvenues et sont nécessaires, mais il y a encore beaucoup à faire, a dit Rivlin. Nous avons besoin d’un plan comme le Plan Marshall pour garder Jérusalem unie », a-t-il dit. Il faisait référence à l’initiative américaine de reconstruction de l’Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale.
« Il est à présent notre devoir d’agir rapidement pour sauver et unir Jérusalem en pratique. Nous pouvons le faire – Jérusalem le mérite », a-t-il dit.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est lui aussi exprimé pendant la cérémonie, disant qu’il ne pouvait pas y avoir de paix tant que les Palestiniens refusaient de cesser les violences.
« Notre main est tendue vers la paix, mais ce qui nous en empêche pour l’instant, c’est le refus de mettre fin au conflit. Sans souveraineté israélienne, ce qui est arrivé à Mossoul, Alep et Sanaa arrivera ici », a-t-il affirmé, citant des villes détruites pendant la guerre civile syrienne.
« Mais cela n’arrivera pas, parce que nous sommes ici », a-t-il dit.
Dans la même journée, Netanyahu avait promis que le mont du Temple et la Vieille Ville resteraient pour toujours sous souveraineté israélienne, mais il n’a pas cité les quartiers arabes de la ville.
« Nous avons libéré Jérusalem, nous en avons fait une ville, imparfaite mais entière », a dit Netanyahu aux députés à la Knesset.
Avant que les Juifs n’arrivent dans la ville, il n’y avait « quasiment rien » dedans, elle était « abandonnée et en crise constante », a dit le Premier ministre. Pendant les 19 années qui se sont écoulées entre 1948 et 1967, la ville avait à nouveau atteint « un point bas », a-t-il ajouté.
« Nous ne reviendrons jamais à cette situation » de ville divisée, a-t-il promis. « Le mont du Temple et le mur Occidental resteront pour toujours sous souveraineté israélienne », a-t-il ensuite ajouté.
Après la conquête de Jérusalem Est par Israël pendant la guerre des Six jours en 1967, l’Etat juif l’a annexée et a déclaré Jérusalem capitale indivisible d’Israël. Cette mesure n’a cependant pas été reconnue par la communauté internationale.
Les Palestiniens voient Jérusalem Est comme la capitale de leur futur état. Le statut futur de Jérusalem est l’un des sujets les plus épineux du conflit israélo-palestinien.