Robert Kraft et le rappeur Meek Mill discutent des liens entre Noirs et Juifs

JTA – Le propriétaire des New England Patriots, Robert Kraft, a participé à une table ronde sur la lutte contre l’antisémitisme et le racisme, dimanche, lors de la convention annuelle à Boston de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), la plus grande organisation américaine de défense des droits civiques.

Intitulé Hate Has No Home : Racism, Anti-Semitism and Building Bridges to Fight All Hate [La haine n’a pas de foyer : le racisme, l’antisémitisme et construire des ponts pour lutter contre la haine], le débat était modéré par Joy Taylor, animatrice de Fox Sports, et réunissait Derrick Johnson, président et directeur général de la NAACP, l’historien Henry Louis Gates Jr, Kraft et le rappeur et activiste Meek Mill.

Mill et Kraft sont amis depuis 2018, lorsque Kraft a participé au plaidoyer en faveur de la libération du rappeur de prison. En janvier 2019, ils ont cofondé l’organisation à but non lucratif REFORM Alliance pour défendre la réforme de la justice pénale, aux côtés du rappeur Jay-Z et du PDG de Fanatics, Michael Rubin, qui est également juif.

Mill a évoqué l’importance qu’a eue la visite de Kraft en prison et a comparé cette expérience à son voyage en Pologne avec Kraft pour la Marche des vivants au début de l’année. Il a déclaré qu’ils avaient tous deux appris à mieux comprendre les difficultés auxquelles est confrontée chaque communauté.

« Il y a environ deux ans, Robert m’a dit : ‘Je vais t’emmener en Pologne avec moi’ », a raconté Mill pendant le débat. « Je n’avais pas conscience des effets sur les nombreux amis juifs que j’avais, et dont les familles ont été touchées par ce qui s’est passé en Pologne, à Auschwitz ».

Plus tôt cette année, Kraft a lancé une campagne de 25 millions de dollars sur les réseaux sociaux appelée #StandUpToJewishHate par le biais de sa Fondation pour la lutte contre l’antisémitisme, laquelle a diffusé des publicités pendant les matchs de la NFL l’année dernière. Il a parlé dimanche de la signification de la notion de tikkoun olam, ou réparation du monde, et de l’important partenariat entre les communautés noire et juive.

« Les gens essaient de dresser des barrières entre la communauté noire et la communauté juive », a déclaré Kraft. « Or, nous avons toujours été unis par des liens uniques. Je veux que cela continue, et je veux contribuer à tisser ces liens de quelque manière que ce soit. »

Kraft a ajouté qu’il espérait que sa campagne #StandUpToJewishHate – avec son pin’s bleu caractéristique, porté par chaque intervenant sur scène – servirait de « symbole d’unité et de solidarité ».

Gates, qui enseigne à l’université de Harvard et anime la série Finding Your Roots sur PBS, a affirmé que le racisme anti-Noir et l’antisémitisme étaient souvent associés par les suprématistes blancs.

« Je dis à mes étudiants à Harvard qu’il y a deux courants sous-jacents dans la culture occidentale : le racisme anti-noir et l’antisémitisme », a expliqué Gates. « Et chaque fois qu’un démagogue veut attiser la haine des gens, il lui suffit de gratter la surface pour faire ressortir toute la haine contre notre peuple et contre nos frères et sœurs juifs ».

Le Dr Martin Luther King Jr. en compagnie d’autres leaders des droits civils alors qu’ils entament la marche vers la capitale de l’État à Montgomery depuis Selma, Alabama, le 21 mars 1965. Le Dr Martin Luther King Jr. (quatrième à partir de la droite) est accompagné à sa gauche par Ralph Bunche, sous-secrétaire des Nations unies, le rabbin Abraham Joshua Heschel (deuxième à droite) et le révérend Fred Shuttlesworth. (AP Photo)

Gates a également rappelé la célèbre amitié entre le rabbin activiste Abraham Joshua Heschel et le leader des droits civiques Martin Luther King Jr. Il a ajouté qu’il travaillait sur une série PBS sur les relations entre Noirs et Juifs – que Kraft a été, selon lui, le premier à soutenir financièrement.

En savoir plus sur :