Ryad rejette le projet de transformer le siège de l’UNRWA à Jérusalem en appartements
Israël a informé l'agence onusienne très controversé qu'elle devait évacuer les lieux, suite à la décision de transformer le complexe Maalot Dafna en 1 440 unités de logement
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
L’Arabie Saoudite a condamné dimanche « dans les termes les plus forts » la décision d’Israël de transformer le siège de l’Office (très) controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à Jérusalem en appartements.
La semaine dernière, l’Autorité fiscale israélienne a déclaré qu’elle préparait des plans pour transformer le complexe Maalot Dafna en 1 440 unités de logement, après avoir dit à l’UNRWA qu’il devait évacuer les lieux.
Le ministère saoudien des Affaires étrangères a indiqué dans une déclaration en anglais que « le Royaume rejette les violations flagrantes et continues par Israël des lois et des résolutions internationales […] et son ciblage politique et militaire systématique des agences des Nations Unies et de ses organisations humanitaires ».
« Le Royaume rejette également la mise en danger permanente de la vie des travailleurs humanitaires et exprime son soutien à l’UNRWA dans sa mission humanitaire d’aide aux réfugiés palestiniens. »
Israël milite depuis longtemps pour la fermeture de l’UNRWA, déplorant qu’il contribue à perpétuer le conflit avec les Palestiniens, et a intensifié ses efforts en ce sens depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.
Dimanche dernier, la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset a approuvé deux projets de loi visant à limiter les activités de l’UNRWA, ce qui leur permet de passer en deuxième et troisième lectures, étapes indispensables pour avoir force de loi.
Le premier de ces projets, soumis par la députée Yulia Malinovsky (Yisrael Beytenu) interdirait aux autorités israéliennes tout contact avec l’UNRWA dès le 7 octobre.
Le second, fusion de plusieurs propositions, interdirait à l’agence onusienne d’opérer en territoire israélien, en révocation d’un échange de notes datant de 1967 qui servait de base à ses activités.
Avec ces lois, « nous faisons passer un message clair aux terroristes : il n’y aura ni oubli ni pardon et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de notre pays », avait écrit sur le réseau social X le député Boaz Bismuth (Likud).
Selon les médias israéliens, ces projets de loi sont donc en voie d’adoption malgré les réserves du ministère des Affaires étrangères et du Conseil de sécurité israéliens concernant les conséquences pratiques de la criminalisation de cette organisation.
Selon le site d’information Ynet, le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, a écrit au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour lui dire que la loi, « si elle venait à être adoptée, pourrait empêcher l’UNRWA de poursuivre ses activités dans les territoires palestiniens occupés, privant ainsi les réfugiés palestiniens à Gaza et en Cisjordanie de l’aide et de la protection essentielles que l’UNRWA leur apporte depuis 1949 ».
Israël estime que 10 % environ des personnels de l’UNRWA à Gaza sont liés au terrorisme et que les établissements d’enseignement sous les auspices de cette organisation incitent à la haine d’Israël et glorifient le terrorisme.