Scandale Pegasus: Tomer Ganon, de Calcalist, défend ses révélations sur la police
Le journaliste dit avoir "contrôlé les faits" et il jure de protéger ses sources ; les enquêtes n'ont pas confirmé les accusations lancées par le journal jusqu'à présent
Le journaliste israélien auteur du reportage sur l’utilisation illicite présumée par la police d’un logiciel espion à l’encontre de civils a défendu, samedi, ses révélations, alors que les doutes sur la véracité de ces informations sont croissants.
Le quotidien économique Calcalist avait lancé des accusations qui avaient fait l’effet d’une bombe sur l’usage présumé d’un logiciel-espion par les forces de l’ordre, sans la supervision judiciaire requise dans ce type de cas. Ces mises en cause avaient entraîné des appels de la part des politiciens de tous bords à ouvrir une enquête.
Toutefois, les responsables du gouvernement ont récemment rétropédalé, alors que des enquêtes distinctes de la police et du vice-procureur-général auraient largement réfuté les informations présentées dans le journal, qui n’avait pas cité ses sources.
Tomer Ganon, journaliste à Calcalist, a écrit samedi sur Twitter que « je l’ai juré à mes sources : je vous protégerai jusqu’à ce que la vérité éclate entièrement. Je protégerai tout ce qui vous est cher – votre liberté, vos familles, vos carrières – parce que vous avez choisi de ne pas vous taire et de dévoiler la vérité ».
« Je n’ai pas risqué ma bonne réputation en résultat de ma naïveté mais simplement parce que j’ai vérifié les faits », a-t-il continué.
Peu après avoir fait cette déclaration, le compte Twitter de Ganon a été désactivé. Il est impossible de dire pour le moment s’il a été lui-même à l’origine de cette disparition ou si c’est la plateforme qui a pris cette décision.
Jusqu’à présent, les responsables de la police et de la justice ont indiqué que leurs enquêtes n’avaient pas permis de trouver d’éléments venant appuyer la thèse d’importantes fautes commises par la police. Certains ont appelé Ganon à fournir davantage d’informations pour soutenir ces accusations.
Les politiciens et les médias ont également appelé Calcalist à présenter des preuves.
Des informations ont laissé entendre, depuis quinze jours, que la police israélienne avait utilisé Pegasus, logiciel espion développé par le NSO Group, pour espionner un grand nombre de responsables publics et d’activistes – notamment des personnalités au cœur du procès pour corruption de l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu – sans approbation judiciaire préalable.