Israël en guerre - Jour 348

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Selon les US, le Hamas posera probablement une menace armée à Israël « pour les années à venir »

Un rapport des services de renseignement déclare que l'armée "aura du mal à neutraliser" le réseau de tunnels du groupe terroriste et prévoit des manifestations massives, en Israël, en faveur de nouvelles élections et de la démission de Netanyahu

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

De gauche à droite : le directeur de la Defense Intelligence Agency Jeffrey Kruse ; le directeur du FBI Christopher Wray, le directeur de la CIA William Burns, la directrice des Renseignements nationaux Avril Haines, le lieutenant-général de l'US Air For Timothy Haugh et le vice-Secrétaire d'État aux renseignements et à la recherche Brett Holmgren témoignent devant la Commission spéciale sur le renseignement du sénat américain, le 11 mars 2024. (Crédit : SAUL LOEB / AFP)
De gauche à droite : le directeur de la Defense Intelligence Agency Jeffrey Kruse ; le directeur du FBI Christopher Wray, le directeur de la CIA William Burns, la directrice des Renseignements nationaux Avril Haines, le lieutenant-général de l'US Air For Timothy Haugh et le vice-Secrétaire d'État aux renseignements et à la recherche Brett Holmgren témoignent devant la Commission spéciale sur le renseignement du sénat américain, le 11 mars 2024. (Crédit : SAUL LOEB / AFP)

Une évaluation annuelle des menaces, réalisée à partir de l’ensemble des services des renseignements américains, avertit qu’Israël devra faire face à la menace posée par le Hamas pour les années à venir, alors que le pays continue sa campagne militaire dont l’objectif est d’anéantir le groupe terroriste dans le sillage de l’assaut meurtrier commis par ce dernier dans les communautés du sud de l’État juif, le 7 octobre.

« Israël va devoir affronter une résistance armée persistante de la part du Hamas pour les années à venir et l’armée va avoir du mal à neutraliser les infrastructures souterraines du Hamas qui permettent aux insurgés de se cacher, de reprendre des forces et de surprendre les troupes israéliennes », dit cette évaluation qui fait remarquer que le public israélien « soutient largement » la destruction du groupe.

Le rapport avait été finalisé le mois dernier mais il a été déclassifié avec le témoignage apporté, au Sénat, par les responsables des services de renseignement, dans la journée de lundi. Il indique aussi que l’attaque perpétrée, le 7 octobre, par le Hamas et la guerre qui a suivi « ont accru les tensions dans toute la région, alors que les mandataires et autres partenaires de l’Iran mènent des attaques anti-américaines et anti-israéliennes, à la fois en soutien au Hamas et pour exercer des pressions sur les États-Unis ».

« La couverture médiatique des destructions, des morts, est amplifiée par des campagnes actives qui sont menées de tous les côtés sur les réseaux sociaux, déchaînant les réactions du public dans les pays voisins et dans le monde entier », déclare-t-il.

Il explique, par ailleurs, qu’Israël va subir des pressions de plus en plus fortes, à l’international, concernant « la situation humanitaire dure dans la bande de Gaza et les agressions soutenues par l’Iran vont mettre en péril la stabilité au Liban, en Irak, dans le Golfe et en mer Rouge ».

« Le risque d’escalade en conflit inter-État direct, intentionnel ou non, reste élevé », affirme-t-il.

Les troupes de la 7e Brigade des Blindés à l’entrée d’un tunnel du Hamas à Khan Younès, sur une image publiée le 24 février 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Les attaques du Hezbollah visent « à enchaîner les forces israéliennes »

Le rapport indique que l’administration américaine pense que « les dirigeants iraniens n’ont pas orchestré l’attaque du Hamas en Israël et ils n’en avaient pas été avertis au préalable », en amont du 7 octobre, et il évalue qu’Israël et l’Iran s’efforcent actuellement d’éviter une guerre ouverte, malgré le risque d’escalade dans le conflit entre l’État juif et le Hezbollah, basé au Liban.

« Le Hezbollah gradue ses pressions sur Israël au nord tout en essayant d’éviter une guerre plus large, qui dévasterait le Hezbollah et le Liban. Les dirigeants du Hezbollah, malgré tout, réfléchiront probablement à une série d’options de représailles en fonction des actions qui seront entreprises au Liban au cours de l’année », dit-il.

Des manifestants brandissent le drapeau du Hezbollah en scandant des slogans anti-israéliens et anti-américains lors d’une manifestation en solidarité avec les Palestiniens de Gaza à Beyrouth, au Liban, le 2 mars 2024. (Crédit : AP Photo/Hassan Ammar)

Dans une section différente, le rapport évoque les attaques quasi-quotidiennes menées par le Hezbollah contre Israël depuis le 8 octobre et qui, selon le document, visent à « enchaîner les forces israéliennes alors même qu’elles cherchent à éliminer le Hamas à Gaza ».

« Le Hezbollah continuera probablement ses actes de provocation – comme des tirs de roquette – pendant toute la durée du conflit », prédit-il.

Il avertit également que les milices soutenues par l’Iran, en Irak, continueront leurs agressions à l’encontre des forces américaines en Irak et en Syrie, et que les attaques des Houthis sur les navires commerciaux, en mer Rouge, « entraînent un risque réel d’escalade plus large ».

Le gouvernement de Netanyahu « pourrait être en jeu »

L’évaluation met aussi l’accent sur les pressions intérieures exercées sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, prédisant que la viabilité de son gouvernement « pourrait être en jeu ».

« La méfiance face à la réelle capacité de Netanyahu de diriger le pays s’est approfondie et elles s’est élargie dans tout le public israélien par rapport à son niveau, déjà très élevé, avant la guerre – et nous nous attendons à d’importants mouvements de protestation qui réclameront sa démission et de nouvelles élections. Un gouvernement différent, plus modéré, est une possibilité », dit le rapport.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Tel Aviv, le 29 février 2024. (Crédit : Nimrod Klikman/POOL)

Il note aussi l’opposition ouverte de Netanyahu « à la diplomatie d’après-guerre avec l’Autorité palestinienne en direction d’un compromis territorial » tout en soulignant que « la gouvernance et les structures sécuritaires à Gaza et en Cisjordanie, ainsi que la résolution de la situation humanitaire à Gaza et la reconstruction dans la bande, seront des éléments déterminants dans la relation à long-terme qui sera établie entre Israël et les Palestiniens. »

De surcroît, le rapport indique que « l’animosité continue » qui règne entre le Hamas et l’Autorité palestinienne, à Ramallah, « sera un facteur en ce qui concerne la future gouvernance, comme le sera aussi le large soutien populaire dont bénéficie le Hamas ».

« Beaucoup de choses dépendront aussi des décisions prises par Israël concernant la gestion de Gaza au lendemain de la campagne, et de l’ampleur et de la portée du soutien qu’apportera Israël à l’Autorité palestinienne », continue-t-il.

Al-Qaida et l’État islamique « inspirés par le Hamas »

Dans son témoignage, lundi, la directrice américaine des Renseignements nationaux, Avril Haines, a déclaré que les groupes terroristes al-Qaida et l’État islamique prenaient pour cible les Israéliens, galvanisés par le Hamas et par la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste gazaoui.

« Même s’il est trop tôt pour l’affirmer clairement, al-Qaïda et l’État islamique, inspirés par le Hamas, ont demandé à leurs partisans de s’en prendre aux Israéliens et aux intérêts américains », a dit Haines.

« Et nous avons constaté la manière dont il inspire les actes antisémites et les actes de terrorisme islamophobes dans le monde entier », a-t-elle continué.

« Il est probable que le conflit à Gaza aura un impact générationnel sur le terrorisme », a-t-elle ajouté.

« La crise à Gaza est un exemple flagrant de la manière dont les développements régionaux ont potentiellement des implications plus larges, même mondiales », a averti Haines.

Lors de l’attaque du 7 octobre, des milliers de terroristes avaient franchi la frontière séparant Israël de Gaza, semant la désolation dans tout le sud du pays. Ils avaient tué environ 1200 personnes, des civils en majorité, se livrant à des atrocités, notamment à des viols. Ils avaient aussi enlevé 253 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza.

La moitié des captifs est encore aujourd’hui en détention.

En guise de réponse, Israël avait déclaré la guerre au Hamas, jurant de renverser le régime du groupe terroriste et de libérer les otages.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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