Selon Roni Alsheich, la décision de Netanyahu de renvoyer Bar est « politiquement motivée »
Bien qu'il reconnaisse la légalité de la décision du Premier ministre, l'ex-chef de la police accuse Netanyahu de tenter d'étouffer l'affaire des liens présumés entre ses collaborateurs et le Qatar

L’ancien directeur-adjoint du Shin Bet et ex-chef de la police, Roni Alsheich, qui doit prendre la parole lors d’une manifestation contre le renvoi de l’actuel chef de l’agence de sécurité Ronen Bar par Benjamin Netanyahu à Tel Aviv mardi, s’est exprimé dans une interview sur la chaîne N12 lundi contre la décision de Netanyahu, tout en admettant que le Premier ministre avait légalement le droit de le faire.
« Nous sommes dans un pays démocratique », a déclaré Alsheich sur N12. « La décision ne peut pas être entachée ou prise pour des raisons personnelles. Elle doit être basée uniquement sur des considérations pertinentes. »
Il a déclaré qu’il ne croit pas que la part du Shin Bet dans les échecs entourant l’assaut terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 soit la véritable raison de la décision de Netanyahu de renvoyer Bar, car le chef du Shin Bet avait déjà annoncé qu’il démissionnerait en temps voulu.
Au lieu de cela, Alsheich a souligné le calendrier de l’annonce de Netanyahu, suggérant qu’il avait plus à voir avec l’enquête dite du « Qatar-gate » qu’avec quoi que ce soit d’autre.
Plusieurs proches collaborateurs du Premier ministre sont en effet accusés d’avoir des liens financiers avec l’émirat gazier, qui est également un soutien financier du Hamas.
La procureure générale Gali Baharav-Miara a décidé d’ouvrir une enquête sur la base de ces accusations, une décision que Netanyahu juge « politiquement motivée ».
« Ce n’est pas la manière d’agir dans un pays démocratique », a déclaré Alsheich.
Alsheich a été chef de la police israélienne de 2015 à 2018. Avant cela, il était le directeur-adjoint du Shin Bet, où il a supervisé les enquêtes policières sur Netanyahu qui se sont conclues par une mise en accusation du Premier ministre pour corruption, fraude et abus de confiance.