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Shapira : « Le leadership israélien est inefficace dans la lutte contre le BDS »

Mettant en lumière une mauvaise communication pendant la guerre de 2014, le contrôleur d'Etat dénonce une absence de stratégie globale

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Une caricature datant de 2014 montrant un avion de guerre israélien bombardant Gaza alors qu'un missile « BDS»  fonce vers l'avion (Crédit : Autorisation de Middle East Monitor)
Une caricature datant de 2014 montrant un avion de guerre israélien bombardant Gaza alors qu'un missile « BDS» fonce vers l'avion (Crédit : Autorisation de Middle East Monitor)

Le ministère des Affaires étrangères n’a pas de stratégie globale, manque de fonds et ne parvient pas à atteindre ses objectifs dans la lutte contre le Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël, a révélé un rapport accablant du contrôleur d’Etat mardi.

Le rapport annuel du contrôleur d’Etat, Yossef Shapira, a critiqué une série de « défaillances » dans le ministère, soulignant l’incapacité de présenter des réalisations importantes dans la lutte contre le mouvement BDS, qui s’en prend à Israël pour ses présumés mauvais traitements des Palestiniens.

Au premier rang des échecs dans le traitement du BDS, le rapport met en évidence les lacunes lors de la guerre de Gaza en 2014.

« Un manque de coopération entre le ministère des Affaires étrangères et le porte-parole de l’armée, et un manque de rapidité pour donner les informations aux médias, ont provoqué une défaillance de plaidoyer lors de l’opération Bordure protectrice », a expliqué le rapport, en utilisant le nom donné par l’armée pour le conflit.

Le contrôleur d'Etat Yosef Shapira (à droite) remet le dernier rapport du contrôleur d'Etat au président de la Knesset, Yuli Edelstein, le 24 mai 2016 (Crédit : Isaac Harari / Flash90)
Le contrôleur d’Etat Yosef Shapira (à droite) remet le dernier rapport du contrôleur d’Etat au président de la Knesset, Yuli Edelstein, le 24 mai 2016 (Crédit : Isaac Harari / Flash90)

« Les projets du ministère des Affaires étrangères destinés à améliorer l’image d’Israël dans les communautés cibles à travers le monde ont des défaillances dans leur planification, leur gestion et la mise en œuvre, et ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs désignés », a ajouté le rapport.

Bien que ces dernières années ont vu d’importants efforts pour lutter contre le BDS, le rapport indique que le ministère « a du mal à présenter ses réalisations relatives aux efforts visant à délégitimer Israël dans le monde entier : dans les milieux universitaires, de la culture, des syndicats et du grand public dans les pays cibles ».

Le rapport met en évidence un certain nombre de raisons pour expliquer les échecs apparents, pointant à plusieurs reprises aux défis entourant le nouveau ministère des Affaires stratégiques et des Relations publiques.

Une fusion de divers petits ministères qui ont été créés au cours des 10 dernières années pour donner des positions aux partenaires de la coalition du gouvernement, le ministère des Affaires stratégique a été chargé spécifiquement de traiter avec le BDS en 2013. Le rapport, cependant, indique que la division du travail entre ce ministère et le ministère des Affaires étrangères n’a jamais été clairement définie.

« Non seulement il n’y avait pas de coopération entre le nouveau [ministère] et le ministère des Affaires étrangères, mais il y avait une lutte active pour le pouvoir entre les deux [ministères] sur les responsabilités et les ressources », a précisé le rapport.

« Même en 2015, le ministère des Affaires stratégiques et des Relations publiques n’a toujours pas mis en place ses propres plans de travail opérationnel et n’a pas encore les avantages opérationnels qui sont intégrés dans le ministère des Affaires étrangères, y compris les connaissances et l’expérience professionnelle… nécessaires pour gérer une campagne efficace contre le BDS », a ajouté le rapport.

« Les rapports des missions à l’étranger ont clairement fait savoir que les problèmes dans ce domaine sont constamment exacerbés ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est actuellement le ministre des Affaires étrangères, tandis que le ministère des Affaires stratégiques et des relations publiques, dirigé par Gilad Erdan, tombe également sous les auspices du bureau du Premier ministre.

Interrogé mardi si le Premier ministre avait une réponse aux allégations portées contre les ministères qu’il gère directement, un porte-parole de Netanyahu a déclaré que le ministère des Affaires étrangères était responsable. Le ministère des Affaires étrangères a refusé de commenter.

Le rapport de Shapira a déclaré qu’un certain nombre de ministères chargés de la politique étrangère a un manque de gestion structurelle et qu’il y a des lacunes dans la coopération entre les différents organes.

Cette confusion remonte aux nominations ministérielles après les élections de mars 2015.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan à la Knesset, à Jérusalem, le 7 septembre 2015. (Crédit : Yonatan Sindel / Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan à la Knesset, à Jérusalem, le 7 septembre 2015. (Crédit : Yonatan Sindel / Flash90)

Refusant de nommer un ministre à plein temps au ministère des Affaires étrangères, Netanyahu a gardé le poste pour lui-même et a nommé la députée du Likud, Tzipi Hotovely, comme son adjoint.

Il a chargé son ministre de l’Intérieur de l’époque, Silvan Shalom, qui a récemment démissionné en raison d’allégations pour harcèlement sexuel, de diriger les futurs pourparlers de paix avec les Palestiniens et a fait de Naftali Bennett, le ministre de la Diaspora, et Gilad Erdan, le ministre pour la Diplomatie publique et aux Affaires stratégiques.

Le rapport a également souligné un manque de budget pour le ministère des Affaires étrangères et a recommandé une augmentation du financement du ministère dans le budget annuel de l’Etat.

Selon les chiffres révélés lors d’une réunion de mai de la sous-commission des Affaires étrangères et des Relations publiques de la Knesset, seulement environ 8 % du budget annuel du ministère des Affaires étrangères est utilisé pour l’activité diplomatique et le reste est consacré à la main-d’oeuvre, à la sécurité et d’autres besoins logistiques et administratifs.

En 2015, seulement 132 millions de shekels du budget total du ministère, qui est de 1,65 milliard de shekels, ont été consacrés pour ce que les fonctionnaires appellent les activités diplomatiques : l’aide au développement, les conférences et la hasbara (communication). Par comparaison, le ministère a payé beaucoup plus – 231 millions de shekels, soit 14 % du budget annuel – pour la sécurité des missions israéliennes à l’étranger.

En février, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liberman, et l’ancien ministre des Finances, Yair Lapid, ont organisé une conférence conjointe à la Knesset et s’en sont pris à l’approche du gouvernement envers la politique étrangère et le budget du gouvernement, notant en particulier un manque dans la capacité du ministère à faire face à la menace du BDS.

Les deux hommes ont déploré les projets de fermer les ambassades et les consulats israéliens à travers le monde et a appelé Netanyahu à nommer un ministre des Affaires étrangères à plein temps et à entamer immédiatement des initiatives diplomatiques pour améliorer la réputation internationale du pays.

Le dirigeant du parti Yesh Atid, Lapid, a en outre déploré le fait que seulement la moitié d’1 % du budget national de l’Etat va au ministère des Affaires étrangères et que ses responsabilités ont été déléguées à divers autres ministères.

« Le Hasbara israélien est réparti sur cinq ministères et on ne sait pas ce que font les autres. Cela n’a pas à être comme ça », a-t-il dénoncé. « Nous pouvons gagner. Israël peut être accepté et aimé et sa version des choses peut être entendue. Mais nous devons travailler. C’est possible ».

Le budget du ministère des Affaires étrangères pour la sensibilisation du public s’élève seulement à 5 millions de shekels par an, avait déclaré Liberman à l’époque. « De quelle campagne contre le BDS [le mouvement de boycott, désinvestissement et des sanctions anti-Israël] peut-on parler ? ».

Raphael Ahren a contribué à cet article.

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