Sixième jour du procès de Sydney Amiel, qui parle de « complot antisémite »
Les témoignages laissent entrevoir des pratiques de harcélements quotidiennes. Un collaborateur parle d'un "profil manipulateur"
Sixième jour de procès devant la cour d’Assises des Yvelines pour Sydney Amiel, l’avocat de Chartres accusé de viol, harcèlement sexuel aggravé et de tentative de viol.
Il est accusé par cinq femmes, deux anciennes collaboratrices et trois clientes. Il comparait également pour des attouchements sur sa belle-fille de l’époque, alors mineure, rapporte France-Soir.
La première des victimes a déposé plainte en 2010. La presse raconte la suite de témoignages accablants contre l’avocat.
Une ex-cliente raconte des faits remontant aux années 90 : « Il est venu derrière moi et il m’a pénétrée. Comme une imbécile, je me suis laissée faire. Quand il a fini sa petite affaire, il m’a tendu un mouchoir en papier pour que je m’essuie et il s’est assis derrière son bureau comme si de rien n’était. Nous avons parlé de mon dossier, » rapporte l’Echo républicain, qui couvre les audiences.
Quand la Cour lui demande si elle n’a pas essayé de s’enfuir, elle répond : « J’étais paralysée. J’étais impressionnée par son statut d’avocat. À l’époque, j’étais facilement impressionnée par certaines fonctions comme les avocats, les magistrats ou les gendarmes ».
L’avocat élude, et affirme qu’il ne se souvient pas de cette cliente. « Mais ce que je peux assurer, dit-il, c’est que le viol, ce n’est pas ma culture. J’aime séduire et être séduit et j’aime avoir un échange avec mes partenaires. ».
Accusé d’avoir planifié une fuite aux États-Unis ou en Israël où il posséderait une maison, Amiel réplique qu’il n’a jamais prévu de se dérober à la loi et qu’il se sent « profondément français ».
« Mon client conteste farouchement l’intégralité des faits qui lui sont reprochés », a rappelé Me Frédéric Landon, avocat de la défense.
« Je n’ai jamais varié dans mes déclarations », a insisté l’accusé à la barre, criant à un « complot policier, professionnel et antisémite ».
L’ex-avocat avait été suspendu par le conseil de l’ordre en 2011.
Le Conseil national des barreaux et l’Ordre des avocats au barreau de Chartres se sont portés parties civiles.
L’accusé était un des ténors du barreau de Chartres, connu pour ses nombreux succès dans des procès opposant des entreprises à d’anciens salariés licenciés.