Son Har-Melech : la plupart des incendies à Huwara déclenchés par des Palestiniens
Les forces de sécurité ont expulsé un député du parti HatTzionout HaDatit qui avait installé un "bureau parlementaire" dans l'avant-poste illégal évacué d'Evyatar
La députée d’extrême droite Otzma Yehudit, Limor Son Har-Melech, a affirmé jeudi que la plupart des incendies qui ont ravagé la ville de Huwara, en Cisjordanie, étaient le fait de Palestiniens et non d’Israéliens déchaînés.
« Les gens ont trompé le Premier ministre », a déclaré Son Har-Melech, qui se trouvait à Huwara après l’attaque, au site d’information Ynet. « La plupart des incendies à Huwara ont été causés par des pétards lancés par des émeutiers arabes. »
Une onde de choc et d’horreur a éclaté en Israël et à l’étranger après que des extrémistes israéliens ont saccagé la ville palestinienne et les villages environnants dimanche soir et mis le feu à des dizaines de bâtiments et de véhicules pour se venger d’une attaque terroriste au cours de laquelle deux frères israéliens traversant la ville en voiture ont été abattus quelques heures plus tôt.
Un Palestinien a été tué et des centaines d’autres ont été blessés lors de ce déchaînement, que Yehuda Fuchs, le plus haut général israélien en Cisjordanie, a qualifié de « pogrom ».
La vidéo de la scène montre clairement des groupes de résidents d’implantations qui mettent le feu à plusieurs endroits.
Les affirmations de la députée font suite à une série de déclarations d’autres législateurs d’extrême droite qui ont semblé se réjouir du saccage commis par les résidents d’implantations.
« Je veux rétablir la sécurité pour les résidents de l’État d’Israël », a déclaré Zvika Fogel, un autre député d’Otzma Yehudit, le matin suivant le saccage. « Comment pouvons-nous faire cela ? Nous cessons d’utiliser le mot ‘proportionnalité’. Nous cessons de nous opposer à la punition collective [simplement] parce qu’elle ne passe pas auprès de toutes sortes de tribunaux. Nous ne prenons pas de gants. »
« Hier, un terroriste est venu de Huwara. Un Huwara encerclé, brûlé – c’est ce que je veux voir », a-t-il déclaré à la radio Galey Israël. « C’est la seule façon de parvenir à la dissuasion. Après un meurtre comme celui d’hier, nous avons besoin de villages en feu lorsque Tsahal n’agit pas. »
Mercredi, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a déclaré qu’il voulait que le gouvernement « efface » Huwara.
« Je pense que le village de Huwara doit être anéanti. Je pense que l’État d’Israël doit le faire », a-t-il déclaré lors d’un débat.
Smotrich, du parti du HaTzionout HaDatit, et Fogel ont ensuite tenté de revenir sur leurs propos.
Jeudi, la police a par ailleurs retiré un « bureau » installé par un autre député du parti HaTzionout HaDatit, Zvi Sukkot, sur le site de l’avant-poste illégal d’Evyatar.
Les forces de sécurité ont évacué Evyatar lundi matin après que des centaines de résidents d’implantations ont passé la nuit sur le sommet de la colline de Cisjordanie, jurant de réinstaller le site en réponse au meurtre de deux frères israéliens la veille.
Sukkot, un militant de longue date en faveur du projet d’Evyatar, avait essayé d’utiliser son immunité parlementaire pour installer un bureau sur le site.
« Actuellement, il s’agit d’une zone militaire fermée, donc l’ascension vers elle est illégale et elle détourne les forces de sécurité de la poursuite du terroriste de Huwara et de la tâche de protéger les routes et les implantations », a déclaré un responsable de la sécurité à la Douzième chaîne.
Sukkot a déclaré qu’il avait créé ce bureau pour superviser l’accord de coalition qui autoriserait le rétablissement de l’avant-poste à Evyatar.
« Je travaille de toutes mes forces pour que le gouvernement respecte son engagement d’établir une implantation permanente ici à Evyatar », a-t-il déclaré.
L’avant-poste était inoccupé depuis 2021, lorsque les résidents ont accepté de partir dans le cadre d’un accord avec le gouvernement, qui s’est engagé à ne pas raser leurs maisons pendant que l’État réalisait une enquête pour déterminer quelles parties de la colline pouvaient être construites et quelles zones sont sous propriété privée palestinienne.