Suicide d’un médecin à l’hôpital de Beer Sheva : le quatrième depuis 2018
Les médecins du centre médical Soroka se plaignent de la surcharge de travail et du stress intense, un fonctionnaire affirmant que beaucoup doivent travailler 430 heures par mois
Un interne du centre médical Soroka de Beer Sheva s’est suicidé ce week-end, faisant de lui le quatrième médecin à s’être suicidé en un an et demi.
Selon les médias locaux, la mort du médecin interne dont le nom n’a pas été divulgué a incité l’administration de l’hôpital à convoquer une réunion d’urgence pour s’attaquer à la question, alors que le personnel médical se plaint des longues heures de travail et des conditions de travail inacceptables.
« Nous sommes extrêmement attristés d’annoncer le décès d’un membre du personnel médical à l’hôpital. La direction de l’hôpital tient une audience d’urgence suite aux cas tragiques et a annoncé ses mesures. Nous partageons la lourde peine de la famille », a déclaré l’hôpital dans un communiqué.
En juillet 2018, le Dr Alex Berezovsky, chef du département de chirurgie plastique du Centre médical Soroka, s’est pendu dans une salle d’opération. Il a laissé une note détaillée qui accusait l’Association médicale israélienne de sa décision de mettre fin à sa vie, écrivant qu’il avait du mal à gérer les pressions de son programme de chirurgie en plus de l’obligation de former des internes.
Il a été suivi en septembre par le Dr Avi Shimoni, qui a dirigé l’unité de soins intensifs cardiaques, et par un médecin dont le nom n’a pas été dévoilé, âgé de 57 ans, en décembre 2019.
Au cours de cette même période, deux professionnels de la psychiatrie de l’hôpital ont été eux-mêmes admis dans un service psychiatrique, rapporte Ynet.
Selon Ynet, après que Berezovsky s’est suicidé, l’hôpital a mis en place un programme pour aider à prévenir d’autres suicides, mais ses efforts n’ont pas réussi à endiguer la vague. En juillet 2018, le même mois où Berezovsky est mort, une nouvelle étude a montré que, du moins aux États-Unis, le taux de suicide chez les médecins était plus élevé que chez les membres de toute autre profession et deux fois plus élevé que celui de la population américaine en général.
S’adressant à la Douzième chaîne, un responsable de l’hôpital a accusé la direction de ne pas réagir au problème et a déclaré qu’il s’attendait à ce qu’il y ait davantage de suicides à l’avenir.
Il a déclaré que si la direction avait bien indiqué aux médecins qu’ils étaient « la priorité absolue », Soroka était encore « le pire du pays en termes de charge de travail ».
Les médecins, poursuit-il, doivent travailler 430 heures par mois avec très peu de temps pour voir leur famille.
« Ce ne sont pas des conditions qui sont appropriées pour les patients ou les employés. Il s’agit d’une charge déraisonnable ».
Dans une lettre adressée au ministère de la Santé en réponse au suicide de ce week-end, le Dr Rey Biton de la Medical Residents Organization of Israel a demandé la mise en place immédiate « d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur les circonstances qui ont conduit à ces événements tragiques, et sur l’environnement de travail des médecins à Soroka ».
Après le suicide de ce week-end, le président de l’Association médicale israélienne, le professeur Zion Hagai, a envoyé une lettre aux médecins de Soroka, leur adressant des encouragements et reconnaissant que malgré les efforts déployés pour résoudre la « pénurie de médecins », les résultats n’étaient « pas suffisants ».
« Je tiens à vous assurer que nous ferons tout pour soulager et atténuer votre souffrance, et que nous nous efforcerons de relever les normes et d’ajouter des médecins au centre médical le plus fréquenté du pays », a-t-il écrit.