Sur le principe, Lapid n’est pas opposé à certaines réformes judiciaires
Mais le chef de l'opposition a souligné qu'un projet de loi visant à scinder les fonctions du procureur général ne peut être débattu alors que le Premier ministre est mis en examen

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a indiqué lundi aux journalistes qu’il n’était pas, sur le fond, opposé à une loi visant à scinder les fonctions de la procureure générale Gali Baharav-Miara, mais a insisté sur le fait qu’un tel débat ne pouvait avoir lieu que « dans des conditions normales », autrement dit sans que le Premier ministre fasse l’objet d’une mise en examen.
« Le débat actuel n’est pas objectif ; il est pollué par le procès du Premier ministre [Benjamin Netanyahu] et ne fait que prouver qu’il existe une autre loi que nous aurions dû adopter : celle qui interdit à une personne mise en examen d’être Premier ministre de l’État d’Israël », a déclaré Lapid lors d’une conférence de presse à la Knesset.
Lorsque Lapid et l’ancien Premier ministre Naftali Bennett avaient formé leur « gouvernement du changement » en 2021, ils avaient convenu de faire avancer un projet de loi visant à scinder le rôle du procureur général en deux, dans leur accord de coalition avec le parti Tikva Hadasha de Gideon Saar.
Cependant, lorsque le gouvernement précédent a soutenu cette mesure, « le Premier ministre n’était pas sous le coup de trois inculpations… Ni Bennett ni moi-même n’avons été inculpés, et nous ne le serons probablement pas non plus », a déclaré Lapid, affirmant que « ce qui se passe actuellement est une tentative de saboter le procès de Netanyahu ».
« À l’époque, nous pensions encore qu’il était une personne honnête », a ajouté Lapid.
« En fin de compte, je n’ai jamais été contre la modification du système judiciaire. Il n’existe aucun système qui ne puisse être amélioré, y compris le système juridique. Et depuis des années, je parle et j’écris de la nécessité d’apporter des modifications à ce système. Mais cela ne doit pas se faire d’une manière qui constitue une tentative manifeste de démanteler la séparation des pouvoirs, de détruire la Cour suprême et l’ensemble du système juridique, ce que ce gouvernement tente de faire, à savoir tout détruire. »
Interrogé par un journaliste ultra-orthodoxe – ou haredi – s’il pensait que les Arabes devraient être enrôlés de la même manière qu’il souhaite que le soient les Juifs ultra-orthodoxes, Lapid a répondu qu’il était favorable à ce que les Arabes soient encouragés à participer au service civil, mais qu’il ne pensait pas que l’État d’Israël ait besoin d’enrôler de jeunes Arabes, de leur donner des armes et une formation militaire.
Abordant la décision du gouvernement d’approuver une nouvelle offensive militaire dans la bande de Gaza, Lapid a déclaré que « personne ne sait encore ce que signifient les mots ‘occupation de la bande’, mais une chose est sûre : cette guerre coûte très cher ».
« Pendant une guerre, le gouvernement peut demander aux citoyens de se serrer la ceinture, mais à une condition : qu’il fasse de même. Qu’il réduise également ses dépenses, [et] ce n’est pas ce qui se passe », a-t-il ajouté.