Israël en guerre - Jour 478

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Sur ordre de Netanyahu, Israël aurait été absent d’un vote sur la Syrie à l’ONU

Le Premier ministre aurait accepté une demande russe de ne pas voter pour l’ouverture d’une enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité en Syrie

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et le président russe Vladimir Poutine à Moscou, le 7 juin 2016. (Crédit : Haim Zach / GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et le président russe Vladimir Poutine à Moscou, le 7 juin 2016. (Crédit : Haim Zach / GPO)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé à la mission israélienne aux Nations unies à New York de ne pas voter la semaine dernière à l’Assemblée générale sur une résolution qui aurait permis la mise en place d’un mécanisme pour enquêter sur les accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en Syrie.

Selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth, la directive a été donnée dans un contexte de lourdes pressions diplomatiques de la Russie, qui est très impliquée dans la guerre civile syrienne et ne veut pas que ses soldats soient impliqués dans des enquêtes internationales.

Des diplomates occidentaux ont déclaré au journal qu’ils avaient été surpris de l’absence d’Israël à l’Assemblée générale pour le vote de la résolution 1/71/L.48, qui a néanmoins été votée avec 105 voix favorables. Un responsable impliqué dans la rédaction de la résolution a déclaré au quotidien qu’il était certain que le monde entier, à l’exception de la Russie et de l’Iran, s’unirait derrière cette décision, Israël compris.

Selon l’article, Netanyahu, qui est aussi ministre des Affaires étrangères, a ordonné qu’Israël soit absent du vote. Cette directive était opposée aux recommandations du ministère des Affaires étrangères, qui prévoyait un soutien d’Israël à la résolution.

Bilan du vote électronique de l'Assemblée générale des Nations unies sur une résolution mettant en place un mécanisme d'investigation sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité en Syrie, le 21 décembre 2016. (Crédit : Evan Schneider/Nations unies)
Bilan du vote électronique de l’Assemblée générale des Nations unies sur une résolution mettant en place un mécanisme d’investigation sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité en Syrie, le 21 décembre 2016. (Crédit : Evan Schneider/Nations unies)

Des responsables israéliens anonymes ont confirmé ces évènements à Haaretz, ajoutant que le vote de l’Assemblée générale était inhabituel, car il cherchait à exploiter la Charte des Nations unies pour contourner le Conseil de sécurité – où la Russie a constamment utilisé son droit de veto sur les résolutions concernant la Syrie, et pour aller directement devant l’Assemblée générale pour obtenir une résolution contraignante. Un responsable a déclaré au quotidien que « cette extension de l’autorité de l’Assemblée générale ne sert pas les intérêts israéliens. » Le même genre d’actions pourrait être utilisé contre Israël dans le futur.

Un responsable des Nations unies a déclaré à Yedioth que la décision était le résultat d’un « accord cynique » entre Jérusalem et Moscou.

« Au final, vous n’obtenez rien pour cela, puisque deux jours plus tard, les Russes ont pourri Israël sur la résolution sur les implantations », a-t-il déclaré selon le site d’informations Ynet, qui avait traduit en anglais l’article de Yedioth.

En effet, vendredi, la Russie, comme 13 autres états, a voté en faveur d’une résolution du Conseil de sécurité dénonçant les implantations israéliennes. La décision, dont Israël est furieux, a pu passer quand les Etats-Unis ont décidé de s’abstenir.

Selon un compte-rendu partiel de certains des évènements qui ont eu lieu en coulisses avant le vote publié par Haaretz, Netanyahu a cherché à valoriser l’absence de vote israélien sur la résolution syrienne en Assemblée générale en faisant pression sur la Russie pour reporter le vote de la résolution 2334.

Vitaly Churkin, ambassadeur russe aux Nations unies, devant le Conseil de sécurité, à New York, le 19 mars 2014. (Crédit : Stan Honda/AFP)
Vitaly Churkin, ambassadeur russe aux Nations unies, devant le Conseil de sécurité, à New York, le 19 mars 2014. (Crédit : Stan Honda/AFP)

Netanyahu a appelé le président russe Vladimir Poutine quelques heures avant le vote de vendredi, selon Haaretz, pour le persuader de le repousser. Il semble que Poutine a répondu à l’appel quand, moins d’une heure avant que les 15 membres du Conseil ne doivent voter, l’ambassadeur russe aux Nations unies, Vitaly Churkin, a appelé à des consultations à huis-clos pour demander un report du vote après les fêtes de Noël.

Churkin, selon les diplomates occidentaux qui ont parlé à Haaretz, a déclaré que la Russie n’était pas satisfaite du texte, qui fustige l’extension et la construction des implantations israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem Est, ni du moment choisi pour le vote, quelques semaines à peine avant qu’une nouvelle administration américaine ne prenne le pouvoir.

La demande de Churkin a cependant été rejetée, et le texte a été voté avec 14 voix favorables, dont celle de la Russie, et une abstention, celle des Etats-Unis.

En réponse aux informations sur l’ordre de Netanyahu au sujet de la résolution syrienne, un célèbre universitaire israélien, qui a rédigé le code d’éthique de l’armée israélienne, a déclaré ressentir de « la honte et de la tristesse ».

« Israël était censé être à l’avant-garde de ceux qui demandent au monde de mettre fin à son silence sur ce comportement immoral [en Syrie] », a écrit Asa Kasher sur Facebook mardi. Il a ajouté qu’Israël aurait dû être un « exemple moral » contre « les atrocités de masse commises dans le monde, peu importe qui les commet ou qui sont ses amis. »

Yair Lapid, président du parti Yesh Atid, a évoqué son père décédé, survivant de l’Holocauste, quand il a répondu à cette information, affirmant qu’il n’aurait pas pardonné le silence d’Israël.

« Mon père accusait toujours le monde de son silence. De n’avoir rien fait quand il était dans le ghetto et que son père, mon grand-père, mourrait dans les chambres à gaz. S’il avait appris que nous étions resté silencieux dans ce moment, il ne nous l’aurait jamais pardonné », a déclaré Lapid.

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