Syrie : l’aéroport d’Alep hors-service après un raid imputé à Israël – médias
Le raid attribué à l'aviation israélienne a provoqué des "dégâts matériels sur le tarmac", selon l'agence de presse officielle Sana citant une source militaire
Un raid israélien a frappé tôt lundi matin l’aéroport international d’Alep (nord), deuxième ville de Syrie, pour la quatrième fois depuis le début de l’année, le mettant hors service, selon les médias officiels syriens.
« Vers 04H30 (01H30 GMT), l’ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis la Méditerranée, à l’ouest de Lattaquié, contre l’aéroport international d’Alep », a indiqué l’agence de presse officielle Sana, citant une source militaire.
Le raid a provoqué des « dégâts matériels sur le tarmac qui ont mis l’aéroport hors service », a ajouté l’agence.
Un responsable du ministère syrien des Transports, Sleimane Khalil, a indiqué à l’AFP que « le seul tarmac opérationnel de l’aéroport avait été endommagé ».
« Les équipes techniques vont entamer aujourd’hui les réparations pour que l’aéroport redevienne opérationnel le plus vite possible », a-t-il ajouté. Les vols ont été déroutés vers les aéroports de Damas, la capitale, et Lattaquié (ouest), selon lui.
Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes aériennes sur le territoire syrien visant essentiellement les forces soutenues par l’Iran et le Hezbollah libanais, alliés de Damas et ennemis jurés d’Israël, ainsi que l’armée syrienne.
Israël, pays voisin de la Syrie, commente rarement les frappes mais dit vouloir empêcher l’Iran de s’implanter à ses porte, notamment en contrant la tactique iranienne consistant à exploiter des vols commerciaux pour acheminer des armes en Syrie. Ces armes sont ensuite envoyées, par camion en Liban, pour étoffer l’arsenal du Hezbollah.
Interrogé par l’AFP, un porte-parole militaire israélien s’est refusé lundi à tout commentaire: « nous ne commentons pas les informations de médias étrangers ».
Dépôts d’armes visés
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les frappes lundi ont visé, outre l’aéroport d’Alep, « des dépôts d’armes » dans l’aérodrome militaire de Nayrab tout proche.
La région d’Alep et l’aéroport ont été visés à plusieurs reprises par des raids israéliens depuis le début de l’année.
Début mai, quatre soldats syriens et trois combattants étrangers de groupes pro-iraniens, avaient été tués dans des frappes qui avaient alors ciblé l’aéroport d’Alep et d’autres objectifs, notamment un dépôt d’armes à l’aérodrome de Nayrab, selon l’OSDH.
En mars, des frappes israéliennes avaient mis à deux reprises l’aéroport d’Alep hors service. Le 7 mars, trois personnes avaient été tuées lors d’un raid qui avait visé l’aéroport.
Deux semaines plus tard, des frappes avaient ciblé l’aéroport et des des dépôts d’armes de groupes pro-iraniens dans ses environs, faisant quatre morts selon l’OSDH, basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.
Les milices soutenues par l’Iran sont très présentes dans la région d’Alep et ont fourni un soutien terrestre essentiel à l’armée syrienne lors de la reprise des quartiers de la ville tenus par les rebelles en 2016.
La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie, a fait plus d’un demi-million de morts et déplacé plusieurs millions de personnes.