Téhéran accuse Israël d’une frappe qui a tué 7 Iraniens en Syrie
La République islamique condamne "fermement l'agression et la frappe aérienne du régime sioniste contre la base aérienne T4"
Téhéran a accusé lundi Israël d’ « agression flagrante » en Syrie après une frappe imputée à l’État hébreu contre une base aérienne syrienne dans laquelle sept « conseillers militaires » iraniens ont péri selon un média iranien. La République islamique a promis une riposte.
La République islamique condamne « fermement l’agression et la frappe aérienne du régime sioniste contre la base aérienne T4 » dans la province de Homs (centre), indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’Iran « appelle tous les États libres […] à ne pas être indifférents face à cette agression flagrante des sionistes », qui « ne fera que compliquer davantage la situation » en Syrie, ajoute-t-il.
Selon l’agence iranienne Fars « sept conseillers militaires iraniens » ont été tués dans l’attaque aux missiles ayant visé tôt lundi l’aéroport militaire T4.
Fars, qui est proche des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime iranien, à la pointe du soutien militaire et logistique iranien à Damas, avait rapporté plus tôt que quatre Iraniens étaient « tombés en martyrs ».
Le communiqué du ministère ne fait aucune mention des victimes de l’attaque, qui aurait fait au moins 14 morts.
« L’attaque du régime sioniste en Syrie ne restera pas sans réponse », a déclaré Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, cité par l’agence iranienne Isna, à son arrivée à Damas pour une rencontre avec Bachar al-Assad.
Téhéran est avec Moscou l’un des principaux alliés de Bachar al-Assad dans le conflit en Syrie et a joué un rôle important dans les récentes victoires des troupes gouvernementales.

L’Iran envoie en Syrie des milliers de combattants présentés comme des « volontaires » venus d’Iran mais aussi d’Afghanistan ou du Pakistan et entraînés sur place par des « conseillers militaires » iraniens.
Selon Clément Therme, chercheur à l’Institut international d’études stratégiques (IISS) de Londres, on estime ainsi « le nombre de combattants afghans en Syrie entre dix et vingt mille ».
Pour les membres des forces iraniennes envoyées par la République islamiques en Syrie, « il s’agit plus de forces d’encadrement que de forces combattantes », ajoute ce spécialiste de l’Iran, d’où un « faible nombre de décès par mois […] en comparaison avec les morts du Hezbollah [libanais] et des Afghans notamment ».
Le régime syrien et Moscou ont également accusé Israël d’avoir mené la frappe de lundi alors que l’État hébreu a mené de nombreux raids contre des cibles en Syrie ces dernières années. L’armée israélienne s’est refusé à tout commentaire.
Israël s’inquiète régulièrement de la présence iranienne en Syrie, redoutant l’implantation durable de forces hostiles chez son voisin.
Un accès de tension a opposé l’Iran et Israël sur le théâtre syrien en février après un raid aérien israélien contre une base militaire.
Israël avait alors accusé l’Iran d’avoir lancé à partir de cette base un drone qui aurait pénétré dans l’espace aérien israélien. L’Iran avait dénoncé des affirmations « ridicules ».
Le ministre israélien chargé des Renseignements, Israel Katz, avait alors déclaré que son pays n’accepterait « aucune implantation militaire de l’Iran en Syrie ».