Israël en guerre - Jour 493

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Tekuma a déboursé 6,4 Mds de NIS à la réhabilitation d’Otef Aza cette année

L'autorité attend le dégel de plus de 2 Mds de cette somme par le gouvernement ; craignant des coupes budgétaires pour 2025, les maires en appellent aux Finances et au Premier ministre

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

L'autorité attend le dégel de plus de 2 MM de cette somme par le gouvernement ; craignant des coupes budgétaires pour 2025, les maires en appellent aux Finances et au Premier ministre
L'autorité attend le dégel de plus de 2 MM de cette somme par le gouvernement ; craignant des coupes budgétaires pour 2025, les maires en appellent aux Finances et au Premier ministre

L’Autorité Tekuma, chargée de la réhabilitation et de la reconstruction des communautés frontalières de Gaza qui ont été attaquées par les terroristes du groupe palestinien du Hamas il y a un an, a dépensé 6,4 milliards de shekels en 2024, soit 90 % du budget approuvé par le gouvernement, selon son premier rapport semestriel, qui couvre la période d’avril à septembre.

La majeure partie de l’argent a été affectée à 121 projets de logement et d’infrastructure, dont le coût s’élève à plus de 3 milliards de shekels.

L’administration attend toujours le versement par le gouvernement de plus de 2 milliards de shekels pour l’année en cours.

Les responsables des communautés locales et les habitants craignent aujourd’hui que le ministère des Finances ne réduise leur budget d’un milliard de shekels pour l’année prochaine, les finances publiques peinant à financer la guerre contre les groupes terroristes du Hamas, à Gaza, et du Hezbollah, au Liban, soutenus par l’Iran.

Le 7 octobre, les maires de quatre localités situées à la frontière de Gaza – Alon Davidi (Sderot), Itamar Revivo (Ashkelon), Yossi Keren (Shaar Hanegev) et Gadi Yarkoni (Eshkol) – et les directeurs de deux organisations à but non lucratif, The Going Home Forum (Forum Habayta) et Gaza Border Future (Atid leOtef), ont écrit au ministre des Finances Bezalel Smotrich et à Yossi Sheli, qui dirige le bureau du Premier ministre et occupe le poste de directeur par intérim de l’autorité. Dans leur lettre conjointe, ils ont dénoncé le gel des fonds promis et le fait que le gouvernement n’avait pas encore approuvé la loi Tekuma.

Ce projet de loi ancrerait les engagements du gouvernement et les calendriers des projets dans la législation. Comme le projet de loi, présenté pour la première fois en avril, n’a pas progressé, les maires ont demandé à Smotrich et Sheli d’inclure les principales obligations dans le projet de loi sur les accords économiques, qui accompagnera le budget 2025 et aura force de loi.

525 bâtiments doivent être démolis

Une cartographie des dommages matériels causés par le pogrom du Hamas, au cours duquel les terroristes du groupe ont assassiné plus de 1 200 personnes le 7 octobre 2023, a révélé que 525 bâtiments devraient être démolis (dans le cadre d’une opération qui devrait s’achever en décembre), et que 392 d’entre eux sont des unités résidentielles. En outre, 330 bâtiments nécessitent des travaux de rénovation importants et 2 908 des réparations mineures.

Une maison détruite dans le kibboutz Beeri, le 3 novembre 2023. (Crédit : Paulina Patimer)

Cette année, l’autorité a affecté 1,13 milliard de shekels à l’éducation, à la santé, à la protection sociale, à la culture et à la jeunesse. En outre, 431 millions de shekels devraient être consacrés à l’agriculture, 67 millions de shekels au tourisme et 29 millions de shekels à la stimulation de l’économie régionale, des entreprises et de l’emploi. Enfin, 856 millions de shekels ont été alloués à l’amélioration de la sécurité des communautés. Ce programme est censé s’achever à la fin du mois de mars.

L’administration a déjà versé un peu moins de la moitié du total de ces fonds directement aux bénéficiaires, pour couvrir les besoins immédiats, et éviter ainsi les retards dus à la bureaucratie du ministère.

19 milliards de shekels à dépenser sur cinq ans

Le 17 avril, le gouvernement a approuvé un plan quinquennal chiffré à 19 milliards de shekels pour la ville de Sderot et les 46 communautés rurales qui ont subi des dommages plus ou moins importants lors du pogrom.

L’autorité a passé les six mois suivants à se concentrer sur les besoins immédiats des communautés et à concevoir un système administratif pour assurer une coordination harmonieuse entre les nombreux organismes gouvernementaux locaux et centraux, les représentants des communautés, les entreprises, les organisations à but non lucratif et le monde universitaire.

Dans un avant-propos au rapport (en hébreu), le directeur intérimaire de Tekuma, Sheli, écrit que « cette année a exigé des efforts en matière d’organisation, de planification et de mise en œuvre ». Il a ajouté que 13 communautés déplacées ont été installées dans des logements temporaires dans des villes ou des zones rurales.

Photo non datée de logements temporaires pour des familles du kibboutz Kfar Aza au kibboutz Ruhama, dans le sud d’Israël. (Crédit : David Atias)

Le rapport indique que les plans de réhabilitation des dix communautés les plus gravement endommagées sont à un stade avancé. L’autorité a approuvé des budgets pour permettre à cinq autres communautés de planifier les leurs.

Avant le 7 octobre, près de 64 000 personnes vivaient dans 19 300 maisons dans la région frontalière, connue en hébreu sous le nom d’enveloppe de Gaza et rebaptisée depuis Tekuma [Résurrection], dont près de la moitié à Sderot. Parmi elles se trouvaient 20 751 enfants en âge préscolaire et scolaire.

23 % des habitants toujours déplacés

Le 7 octobre, plus de 1 200 personnes ont été massacrées dans le sud d’Israël par des terroristes du Hamas, dont des résidents, des travailleurs étrangers, des membres des forces de sécurité et des personnes qui participaient à une rave en plein air.

Ce même jour, 251 personnes ont été kidnappées et emmenées dans la bande de Gaza. 97 d’entre elles seraient toujours retenues en otage, parmi lesquelles les dépouilles d’au moins 37 personnes dont la mort a été confirmée par les Tsahal.

Sur cette photo non datée, des ouvriers commencent à enlever les décombres des bâtiments détruits au kibboutz Kissufim, près de la frontière de Gaza. (Crédit : Hadas Efrat, directrice de New Horizon)

Le rapport confirme qu’en septembre, 49 449 habitants étaient rentrés chez eux, soit 77 % de ceux qui vivaient dans la région avant l’attaque terroriste, et 87 % de la population totale qui a reçu l’autorisation de Tsahal de rentrer chez elle.

Huit communautés, représentant une population totale de 3 655 personnes, n’ont pas encore pu réintégrer leurs foyers en raison de problèmes de sécurité et de l’ampleur des dégâts subis par les infrastructures. Il s’agit de Holit, Kissufim, Kfar Aza, Kerem Shalom, Nahal Oz, Nir Oz, Nirim et Ein Hashlosha. Quelque 1 930 habitants de Nir Yitzhak, Netiv Haasara et Sufa ne peuvent toujours pas rentrer chez eux pour des raisons de sécurité, tandis que 1 639 habitants de Beeri et Reïm ne peuvent pas rentrer chez eux en raison des dommages causés aux bâtiments.

Ces 3 655 personnes font partie des 14 528 résidents (23 %, soit près d’un habitant sur quatre de la population d’avant-guerre) qui n’ont toujours pas regagné leur domicile et qui sont hébergés dans des hôtels ou d’autres formes de logement.

Créer une infrastructure pour la résurrection

Selon le rapport, l’autorité aurait rencontré divers acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux au cours des six derniers mois afin de déterminer la meilleure façon d’allouer les fonds et de s’assurer qu’ils seront dépensés de manière transparente. Des mécanismes humains et numériques ont été mis en place pour en assurer le suivi et le contrôle.

L’autorité a choisi de mesurer les progrès sur la base de trois « super indicateurs » : le retour des résidents, la croissance démographique et la satisfaction à l’égard de la vie dans la région. À la veille de la guerre, la région connaissait une croissance annuelle d’environ 5 %, un taux supérieur à la moyenne nationale.

Le kibboutz Reim est accueilli dans sa maison temporaire au sud de Tel Aviv avec un panneau « Re’im on its way home » (Reim sur le chemin du retour), décembre 2023. (Crédit : Capture d’écran/N12 ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Dix « indicateurs de résultats » seront utilisés pour évaluer les progrès réalisés dans des domaines tels que les taux d’emploi, les revenus et la disponibilité des services de santé pour les traumatismes et la résilience.

Le 6 octobre de l’année dernière, la région affichait un taux d’emploi de
91 % (contre une moyenne nationale de 80 %). Le revenu brut moyen (selon les données de 2021) était de 11 023 shekels à Sderot et de 13 917 shekels dans les communautés rurales.

Les performances des élèves dans le système éducatif seront mesurées aux niveaux personnel, social et académique, et la qualité de la vie communautaire sera évaluée à l’aide d’un indice créé par l’Association des centres communautaires.

L’autorité prévoit de développer un nouvel indice pour la résilience et la gestion des traumatismes en collaboration avec le ministère de la santé.

D’autres évaluations porteront sur des sujets tels que la stabilité financière des autorités locales, la satisfaction à l’égard des transports publics, les revenus du travail agricole, la confiance dans les autorités et l’État, et le sentiment de sécurité à l’égard de la vie en Israël.

Les volontaires néerlandaises chrétiennes évangéliques Anja van der Stok, à gauche, et Jannie Slim, à droite, cueillent des citrons dans une ferme du sud d’Israël, dans le cadre d’une tournée de solidarité après le 7 octobre, le 4 mars 2024. (Crédit : Maya Alleruzzo/AP)

Enfin, des centaines « d’indicateurs de résultats » couvriront un large éventail de domaines, allant de la fourniture d’armes aux équipes de sécurité communautaire, en passant par les investissements des entreprises et le nombre de participants aux programmes visant à encourager une nouvelle génération d’agriculteurs.

Des objectifs quantitatifs seront fixés dans les mois à venir.

L’autorité, qui publie des mises à jour régulières en anglais sur son site web, publiera des programmes de travail annuels et des rapports d’avancement semestriels. Elle organise des discussions trimestrielles sur les projets afin d’identifier les obstacles et les retards et de proposer des solutions.

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