Tensions Iran-USA : la Chine se coordonne avec la France et la Russie
"La Chine s'oppose à tout abus de force dans les relations internationales. L'aventurisme militaire est inacceptable", a déclaré Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères
La Chine s’est entretenue avec la Russie et la France, ses partenaires au Conseil de sécurité de l’ONU, au sujet des graves tensions Washington-Téhéran après l’élimination d’un haut responsable iranien, fustigeant « l’aventurisme militaire » américain.
Vendredi, un raid aérien des Etats-Unis à Bagdad en Irak a tué le général Qassem Soleimani, un homme-clé du pouvoir iranien et de l’influence de son pays au Moyen-Orient.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis de « venger » sa mort.
« La Chine s’oppose à tout abus de force dans les relations internationales. L’aventurisme militaire est inacceptable », a déclaré samedi Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, lors d’une conversation téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
Pékin et Moscou « doivent renforcer leur communication » et « jouer un rôle responsable dans la réponse à apporter à l’actuelle situation au Moyen-Orient », a souligné M. Wang, selon un communiqué publié par son ministère.
« Le comportement américain est illégal et doit être condamné », a déclaré de son côté Sergueï Lavrov, d’après le compte-rendu de la diplomatie chinoise.
La Chine est l’un des pays parties de l’accord sur le nucléaire iranien signé en 2015, dont les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement en 2018. C’est aussi l’un des principaux importateurs de brut iranien.
Dans un autre entretien téléphonique avec le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, Wang Yi a souligné que les positions de Pékin et Paris sur le dossier étaient « similaires ».
« Le recours unilatéral à la force ne peut résoudre les problèmes. Il est contre-productif et conduit à un cercle vicieux de confrontation qu’il est ensuite très difficile d’enrayer », a indiqué M. Wang.
Il a déclaré à son homologue français « espérer que toutes les parties communiquent étroitement afin que l’attaque n’affecte pas la mise en œuvre de l’accord sur le nucléaire iranien ».