Thaïlande : Les parents d’un otage du Hamas prient pour le retour de leur fils
Watchara Sriaoun fait partie des six ressortissants thaïlandais toujours retenus à Gaza ; grâce à son travail en Israël, il a pu offrir une nouvelle maison à sa famille mais ne l'a jamais vue
Dans le petit village de Ban Kut Yang, dans le nord-est de la Thaïlande, les parents de Watchara Sriaoun attendent le retour de leur fils de 32 ans depuis plus d’un an. Watchara a été pris en otage par le Hamas le 7 octobre 2023. Ses parents ne désespèrent pas qu’il revienne un jour à la maison.
« J’ai peur pour mon fils, ça fait plus d’un an qu’il a été kidnappé et que nous sommes sans nouvelles. Que mange-t-il ? Comment dort-il ? Je n’en peux plus d’attendre », a déclaré sa mère, Wiwwaeo, au micro de RFI.
Watchara avait rejoint Israël en 2020 pour travailler dans un kibboutz et gagner de l’argent qu’il pouvait ensuite envoyer à sa famille endettée et subvenir aux besoins de sa fille de 9 ans, Nuu Dee.
Wiwwaeo précise que la mère de Nuu Dee est décédée il y a deux mois des suites d’une maladie. « Elle sait que son père est encore en vie, elle prie aussi pour que le Hamas relâche son père et qu’il puisse à nouveau l’amener à l’école et partir en voyage avec elle. »
D’ailleurs, la grand-mère prie avec sa petite-fille pour le retour de son fils : « Sans religion, je serais morte. Chaque dimanche, je me rends à l’église et je prie le Seigneur pour que mon fils revienne ici sain et sauf. »
Le père de Watchara est lui aussi très affecté par l’absence de son fils. Il regarde les chaînes d’infos en continu pour suivre le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza et l’avancement des négociations pour la libération des otages.
Wiwwaeo explique que son mari a commencé à avoir des absences après l’enlèvement de son fils. « On pleure presque tous les jours, on dort mal. Mon mari perd la tête depuis qu’il n’a plus de nouvelles de son fils. On l’a emmené trois fois à l’hôpital et il a même fait un AVC », a-t-elle dit.
Six citoyens thaïlandais figurent parmi les 97 otages du 7 octobre toujours aux mains du Hamas à Gaza. Lors du pogrom perpétré par le Hamas l’année dernière, au cours duquel 1 200 personnes ont été assassinées et 251 ont été prises en otages, 31 Thaïlandais qui travaillaient dans les kibboutzim à la frontière avec Gaza ont été enlevés par les terroristes du Hamas. 23 ont depuis été libérés, et deux d’entre eux ont été confirmés morts en mai. Le sort des six autres demeure inconnu.
41 autres ressortissants de ce pays, qui se tient traditionnellement à l’écart des conflits internationaux, ont été tués par les terroristes du Hamas lors de leur invasion meurtrière du sud d’Israël, point de départ de la guerre en cours à Gaza.
Sur les près de 30 000 travailleurs thaïlandais présents en Israël à la veille du 7 octobre 2023, le pays en avait évacués 8 500. Le ministère du Travail thaïlandais a accepté en juin de reprendre l’envoi de travailleurs vers Israël avec comme objectif d’envoyer 10 000 de ses citoyens dans le pays d’ici la fin de l’année.
Le 11 octobre dernier, un travailleur thaïlandais de 27 ans a succombé à des blessures causées par une attaque au missile anti-char du Hezbollah contre le kibboutz Yiron, dans le nord d’Israël.