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L’angoisse des familles des Thaïlandais retenus en otage par le Hamas

Ce sont 18 Thaïlandais qui ont péri dans l'offensive du Hamas en territoire israélien - un bilan lourd pour ce royaume habitué à se tenir à l'écart des principaux conflits mondiaux

Des ressortissants étrangers détenus par des hommes armés du Hamas sur une photo non-confirmée qui a été distribuée sur les réseaux sociaux. (Capture d'écran : Used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)
Des ressortissants étrangers détenus par des hommes armés du Hamas sur une photo non-confirmée qui a été distribuée sur les réseaux sociaux. (Capture d'écran : Used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

« Mon cœur s’est brisé » : les familles des Thaïlandais enlevés par le Hamas craignent pour la vie de leurs proches, dans un contexte de tension extrême suite aux menaces du mouvement islamiste d’exécuter les otages civils.

Dix-huit Thaïlandais ont péri dans l’offensive du Hamas en territoire israélien, un bilan lourd pour le royaume d’Asie du Sud-Est habitué à se tenir à l’écart des principaux conflits mondiaux.

Onze autres ressortissants thaïlandais ont en outre été enlevés, selon le dernier bilan du ministère des Affaires étrangères. En tout, près de 150 personnes ont été enlevées.

« Quand j’ai entendu que mon mari faisait partie des onze otages retenus par le Hamas, mon cœur s’est brisé », a raconté Kanyarat Suriyasri, auprès de l’AFP.

« J’espère des bonnes nouvelles », a poursuivi cette femme qui habite Si Saket (Est), une province pauvre et rurale proche du Cambodge.

Son époux, Owat Suriyasri, 40 ans, a déménagé en 2021 en Israël en quête d’un meilleur salaire pour soutenir sa femme et leurs deux enfants.

« Nous avons beaucoup de dettes, et un travail à l’étranger paye mieux qu’en Thaïlande », a-t-elle expliqué.

Si elle pouvait revoir son mari, « je lui ferais un câlin », a-t-elle lâché.

L’époux de Wannida Ma-asa compte également parmi les Thaïlandais pris en otage à des milliers de kilomètres de chez eux.

Anucha Angkaew, 28 ans, a quitté en 2022 la province d’Udon Thani, au cœur de l’Isan pauvre et rural, pour Israël. Il travaille aujourd’hui dans une ferme qui cultive des avocats.

« Je suis dévastée. J’ai parlé avec lui le jour de son enlèvement. J’ai eu un appel vidéo avec lui avant que ça arrive et nous avons parlé normalement », se souvient-elle auprès de l’AFP.

Malgré les menaces du Hamas de tuer les otages civils en cas de frappe israélienne sur la bande de Gaza, Wannida garde l’espoir de retrouver son époux et père de leur fille.

« J’espère vraiment qu’il va survivre. J’ai 100 % espoir. Je regarde l’actualité patiemment, en espérant avoir une bonne nouvelle », a-t-elle dit.

Photo d’illustration : Des ouvriers agricoles thaïlandais rassemblent des feuilles de basilic des champs d’épices et d’herbes du village juif de Naama, près de Jéricho, dans la vallée du Jourdain, le 25 mars 2014. (Crédit : Nati Shohat/Flash 90.)

« Bouleversée »

Il y a plus de 30 000 Thaïlandais employés en Israël, la plupart comme ouvriers agricoles.

Ils viennent majoritairement des territoires les plus reculés, où agriculture est synonyme de pauvreté et d’endettement, avec l’espoir d’obtenir une meilleure vie pour eux et leurs familles restées au pays.

Mais leur situation les rend vulnérables en Israël. Bas salaires, heures de travail excessives, logements insalubres… Les travailleurs agricoles thaïlandais sont confrontés à de graves violations des droits du travail, a alerté en 2015 l’ONG Human Rights Watch.

Beaucoup de familles vivent des heures d’angoisse en attendant les nouvelles d’un proche coincé en Israël. Plus de 3 000 personnes ont demandé à être évacuées vers la Thaïlande, selon le ministère des Affaires étrangères.

Jittawan Promsudorn a perdu contact avec son cousin Adisak Pengsuwan, qui travaille dans une ferme dans le secteur de la bande de Gaza depuis 2022, a-t-elle expliqué. Leurs derniers échanges remontent à mardi matin.

« Il nous dit que tous ses amis ont été tués par balles, mais qu’il a réussi à s’enfuir vers un bunker », a déclaré à l’AFP cette femme résidant dans la province de Nakhon Ratchasima.

« Il est coincé dans un bunker avec 19 autres Thaïlandais, mais il n’y a ni nourriture ni eau potable. Il nous a dit qu’il voulait sortir mais qu’il a peur pour sa vie », a-t-elle décrit.

Adisak attend une aide du gouvernement thaïlandais, a-t-elle assuré.

« Comme toute sa famille, sa mère est bouleversée et elle me demande toutes les heures si j’ai des nouvelles de son fils. »

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