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TLV Partners : Si la démocratie est touchée, les start-up fleuriront ailleurs

La refonte du système judiciaire pourrait forcer les meilleurs cerveaux et les entrepreneurs locaux à quitter Israël, met en garde la société de capital-risque

Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

TLV Partners dirigé par, de gauche à droite, Rona Segev, Eitan Bek, Adi Yarel-Toledano et Shahar Tzafrir. (Crédit : Eyal Tueg)
TLV Partners dirigé par, de gauche à droite, Rona Segev, Eitan Bek, Adi Yarel-Toledano et Shahar Tzafrir. (Crédit : Eyal Tueg)

La société de capital-risque TLV Partners, dont le siège est à Tel Aviv, a rejoint cette semaine une foule d’entreprises et d’entrepreneurs qui ont averti que la refonte judiciaire prévue par le nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu était une menace pour la démocratie et qu’elle allait nuire à la florissante industrie technologique locale.

« Si la démocratie israélienne est mise à mal, l’industrie high-tech va dépérir – ou elle fuira à l’étranger. Les meilleurs cerveaux partiront ; les entrepreneurs israéliens établiront leur start-up hors des frontières du pays, la notation d’Israël en sera affectée (S&P [Standard & Poor’s] a d’ores et déjà annoncé que la réforme prévue pourrait faire baisser la notation d’Israël) et ainsi de suite, » ont mis en garde les quatre partenaires de la société — Rona Segev, Shahar Tzafrir, Adi Yarel Toledano et Eitan Bek — dans un courrier adressé au public.

« Une industrie entière qui porte le pays sur ses épaules sera dans l’obligation de se mettre en quête d’autres lieux pour pouvoir s’épanouir », ont-ils écrit. « Les dégâts à venir seront énormes et il toucheront tout le monde sans exception – la gauche, la droite, les religieux, les laïcs, les Arabes et les Juifs ».

TLV Partners est une firme qui avait été fondée en 2016 par deux entrepreneurs et investisseurs en capital-risque, Segev et Bek, qui travaillaient jusque-là avec la société de capital-risque Pitango. Ils avaient été rejoints par Tzafrir – un ancien de Magma Venture Partners – en tant que partenaire de gestion et par Yarel-Toledano, un ancien, lui aussi, de Magma, devenu partenaire et directeur financier. Jusqu’à présent, la firme a soulevé près d’un milliard de dollars qui ont été investis dans au moins 45 compagnies israéliennes œuvrant dans la fintech, dans la deep tech, dans les soins de santé, dans la cybersécurité et dans l’e-commerce, entre autres. Les start-ups qui ont bénéficié d’investissements de la part de TLV Partners ont soulevé plus de quatre milliards de dollars et elles emploient plus de 4 000 personnes.

Dans le portefeuille de la société, la compagnie d’imagerie médicale Aidoc, la firme d’insuretech (technologie des assurances) Next Insurance, la start-up de technologie des données Datagen et Quantum Machines, qui a développé un langage universel pour les ordinateurs quantiques et une plateforme unique qui les aide à fonctionner.

« Les larges flux de capitaux qui sont investis dans notre industrie sont ses rayons de soleil et son eau », ont expliqué les partenaires de la société. « Mais aucune fleur ne peut s’épanouir sur un sol pourri ».

L’année dernière, les fonds soulevés par les start-ups israéliennes ont été presque divisés par deux, tombant à 15,5 milliards de dollars après un chiffre-record de 27 milliards de dollars en 2021, avec des fonds provenant majoritairement de l’étranger. Ce qui a représenté 18,64 milliards de capital total ou 73 % – une part similaire à celles enregistrées en 2019 et 2020.

NICE Ltd. Le PDG Barak Eilam. (Crédit : Capture d’écran : CNBC)

Au début de la semaine, Barak Eilam, directeur-général de Nice Ltd., un fournisseur logiciel du cloud, a averti que la refonte judiciaire aurait probablement des conséquences irréparables pour Israël en tant que pôle commercial attirant les investissements.

Les inquiétudes soulevées par ces importantes personnalités du monde des affaires surviennent alors que le ministre de la Justice, Yariv Levin, a proposé, la semaine dernière, une refonte très controversée du système judiciaire du pays qui devrait gravement limiter la capacité de la Haute-cour à invalider des lois et permettre à la Knesset de réadopter des législations invalidées au préalable par les juges. Ces réformes prévoient aussi de donner au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu le contrôle de la commission chargée de la sélection des juges et elles permettraient aux ministres de désigner leurs propres conseillers juridiques.

Pour ses partisans, ces changements sont nécessaires pour freiner un système judiciaire qui, disent-ils, sape la volonté du peuple, tandis que les critiques affirment qu’ils feront disparaître un contre-pouvoir déterminant face aux pouvoirs législatif et exécutif.

« L’écosystème technologique israélien a été bâti sur la liberté d’expression et sur le soutien apporté à la pensée innovante, créative. Il fleurit dans les endroits où les gens ont des droits et des libertés – après tout, qu’est-ce que l’industrie du high-tech sinon une mosaïque composée de tous ceux qui travaillent dans ce secteur ? Ce sont ces valeurs que piétine le gouvernement actuel », écrit TLV Partners dans la lettre. « Les initiatives qui sont prises aujourd’hui et qui visent à paralyser le système de la justice et à perturber dangereusement l’équilibre entre les différentes autorités portent un préjudice majeur à la démocratie ».

Les détracteurs de la refonte affirment également qu’elle supprimera tous les contre-pouvoirs qui permettent de freiner le gouvernement et qu’elle met en danger les droits des minorités et des populations les plus vulnérables de la société.

« Un système déséquilibré est un système dangereux pour tout le monde, que ce soit au niveau collectif ou individuel. C’est un système dangereux pour la majorité et pour les minorités. C’est un système dangereux pour la droite et pour la gauche. Et il est de notre devoir d’empêcher cela », a continué le courrier de TLV Partners. « Nous disons tout cela le cœur lourd et avec une grande douleur, et nous conservons l’espoir que ces actions de destruction seront arrêtées avant qu’il ne soit trop tard ».

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