Trois assistantes de crèche accusées de violences et d’abus contre des enfants
Les employées ont avoué les faits après avoir été filmées par des caméras de surveillance en train de sévir avec dureté contre des tous-petits âgés de trois mois à trois ans
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Trois assistantes travaillant dans un jardin d’enfants ont été accusées dimanche de violences sur des enfants placés sous leur garde, manipulant violemment et frappant les bébés et les tous-petits de trois mois à trois ans dont elles s’occupaient.
Selon les actes d’inculpation présentés par la cour des magistrats de Petah Tikva, les trois femmes ont reconnu les faits durant leurs interrogatoires respectifs et ont expliqué qu’elles avaient agi sous le coup de « l’irritation ».
Ces dossiers sont apparus alors que les ministres devraient réviser un projet de loi appelant tous les centres qui prennent en charge des enfants jusqu’à l’âge de trois ans à s’équiper de caméras de sécurité.
Victoria Kubatko, 43 ans, Katrina Kirliok, 36 ans et Polina Zabgorodney, 57 ans, avaient été arrêtées et interrogées à la fin du mois de mars.
Elles devront répondre de multiples chefs d’accusation, notamment d’agression sur mineur et d’abus à l’égard d’un mineur ou d’une personne vulnérable. La crèche de Petah Tikva, où se sont déroulés les incidents, n’a pas été nommée.
Les procureurs ont demandé que les accusées soient placées en détention jusqu’à la fin de la procédure ou à ce qu’elles soient libérées sous conditions restrictives, et qu’il leur soit interdit de s’occuper d’enfants ou d’entrer en contact avec les personnes impliquées dans le dossier.
« Le danger posé par ces accusées apparaît dans leurs aveux, dans lesquels elles soulignent avoir agi sous le coup de l’irritation », ont écrit les procureurs.
« A des moments variés durant leur travail au jardin d’enfants, les accusées ont agressé les bébés dans la crèche par des gifles au visage, en les secouant, en leur poussant la tête, en les frappant, en les tirant de force par le bras, entre autres choses », a établi l’acte d’inculpation.
Elles sont accusées d’avoir, à de multiples occasions, soulevé les enfants par les bras – et, dans au moins un cas, par la nuque – de les avoir jetés dans les lits, de les avoir nourris par la force, et de les avoir frappés, y compris sur la tête.
La commission des lois devrait délibérer dimanche sur le projet de loi exigeant de tous les jardins d’enfants et de toutes les crèches qu’ils s’équipent de caméras de sécurité.
La loi dite de supervision, qui a été débattue et reportée pendant des années, avait passé l’étape d’une lecture préliminaire en séance plénière à la Knesset au mois de janvier mais elle n’a toujours pas été approuvée par la commission des Lois, une approbation qui lui donnerait le feu vert pour les trois votes supplémentaires nécessaires pour être définitivement adoptée.
Le mois dernier, une enseignante travaillant dans un jardin d’enfants de Ramat Gan, une ville au centre de l’Etat juif, avait vu sa détention provisoire prolongée une deuxième fois après la découverte de preuves qu’elle avait violenté des petits dont elle devait s’occuper.
La semaine précédente, Ina Skivenko, 23 ans, avait été inculpée pour homicide involontaire dans le dossier de la mort de Yasmin Vinta, 14 mois, à Petah Tikva.
Selon l’acte d’inculpation, Skivenko s’était assise sur la petite fille, morte étouffée au mois de mai. Elle a également été accusée d’avoir violenté des bébés dans au moins 10 autres cas en les frappant contre le sol, en les jetant sur des sièges, en leur donnant des coups de pied ou en les secouant.
Les forces de l’ordre avaient également arrêté au mois de mai Aviya Dahan, une enseignante de jardin d’enfants âgée de 63 ans, ainsi que son assistante de 28 ans, Lihi Ben Daniel, après qu’une vidéo a montré une série d’incidents violents survenus dans leur crèche de Givatayim, avec des pincements, des gifles données, des insultes, des rebuffades et des griffures sur les enfants. Elles avaient été assignées à résidence.
Depuis des années, les parents fustigent un manque de supervision et de contrôle dans les crèches israéliennes. La dernière loi sur la question a été adoptée en 1965, et un grand nombre de parents ont affirmé que son contenu est dépassé et qu’il ne correspond plus aux normes contemporaines de vérification.