Trump : Gaza sera américaine et le Moyen-Orient participera à sa reconstruction
Evoquant son projet de déplacement des Gazaouis, le président a dit que les États-Unis accepteraient des réfugiés au cas par cas et promis de veiller à ce que l'on "ne tue pas" les Palestiniens

Le président américain Donald Trump est revenu, dimanche, sur sa décision de se porter acquéreur de la bande de Gaza, tout en ajoutant qu’il envisageait d’autoriser des pays du Moyen-Orient à reconstruire des secteurs entiers ravagés par la guerre.
« Je m’engage à acheter et me rendre propriétaire de Gaza. Question reconstruction, des pays du Moyen-Orient pourraient remettre en état certains secteurs ; d’autres personnes aussi, sous nos auspices. Mais nous nous engageons à nous rendre maitres de la bande de Gaza, à la prendre et à nous assurer que le Hamas n’y revienne pas. »
Trump a tenu ces propos en présence des journalistes qui se trouvaient à bord d’Air Force One, en route pour la Nouvelle-Orléans et le championnat du Super Bowl de la National Football League. Il faisait allusion à son projet de déplacer définitivement la totalité de la population de Gaza et de reconstruire la bande de Gaza pour en faire « la Riviera du Moyen-Orient ».
« Il n’y a plus rien. L’endroit est réduit à l’état d’un chantier de démolition. Le reste sera démoli. Tout sera démoli », a-t-il déclaré.
Trump s’est par ailleurs dit disposé à autoriser certains réfugiés palestiniens à venir aux États-Unis, au cas par cas.
« Nous allons prendre soin des Palestiniens et nous assurer… qu’ils ne se fassent pas tuer », a-t-il poursuivi.

Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas, a condamné les propos de Trump dans un communiqué publié par le groupe terroriste.
Le Hamas a déclaré la guerre qui a dévasté Gaza en menant le 7 octobre 2023 un pogrom en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et 251 otages séquestrés dans la bande de Gaza.
« Gaza n’est pas un terrain à vendre ou à acquérir. C’est une partie intégrante de notre terre palestinienne occupée » et les Palestiniens ne laisseront pas faire ces projets de déplacement, a ajouté Rishq.
La semaine passée, Trump a en effet lancé l’idée que les États-Unis prennent le contrôle de Gaza et contribuent aux énormes travaux de reconstruction. La question de l’avenir des Palestiniens, tout comme le moyen par lequel les États-Unis prendraient possession de Gaza, est encore peu clair. Toujours est-il que ses propos lui ont valu la réprobation immédiate de plusieurs pays.
Dimanche, le président israélien Isaac Herzog a déclaré que Trump devait rencontrer le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi et peut-être le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, sans toutefois donner de date pour les pourparlers.
Ces propos, tenus lors d’une interview pour Maria Bartiromo, de Fox News, sont venus en réponse à une question sur la proposition de Trump de prendre le contrôle et redessiner Gaza.

Herzog n’a dit ni quand ni où ces réunions auraient lieu, pas davantage que leur sujet. Il a ajouté que Trump devait rencontrer le roi Abdallah de Jordanie dans les tout prochains jours, ce que l’agence de presse d’État jordanienne avait déjà annoncé.
« Le président Trump doit s’entretenir avec des dirigeants arabes de tout premier plan, à commencer par le roi de Jordanie et le président égyptien et, je crois aussi, le prince héritier d’Arabie saoudite », a déclaré Herzog.
« Ce sont des partenaires qu’il faut écouter et avec lesquels il faut discuter. Nous devons également respecter leurs sentiments et examiner comment faire émerger un plan durable pour l’avenir », a ajouté Herzog.
L’Arabie saoudite a catégoriquement refusé le projet de Trump pour Gaza, à l’instar de nombreux autres chefs d’Etat partout dans le monde.
Selon les informations données par Reuters la semaine passée, le roi Abdallah de Jordanie aurait l’intention de dire à Trump, lors de leur rencontre du 11 février à Washington, que cette proposition ne ferait que souffler sur les braises d’un radicalisme qui livrerait le Moyen-Orient au chaos et mettrait en péril la paix du royaume avec Israël.
La Maison-Blanche n’a pour l’instant pas souhaité s’exprimer. Il n’a pas été possible, encore, de contacter les autorités du Caire et de Ryad.