Tsahal et Englman trouvent un compromis sur l’examen des échecs sécuritaires du 7 octobre
L’accord permet une enquête immédiate sur des failles secondaires, tandis qu’un cadre pour les « questions essentielles » devrait être mis en place d'ici février
L’armée et le contrôleur de l’État ont conclu jeudi un accord qui permettra à ce dernier d’enquêter sur les manquements de l’armée israélienne à prévenir le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas du 7 octobre 2023, selon un communiqué conjoint.
L’annonce est intervenue un jour après que le contrôleur de l’État, Matanyahu Englman, a informé la Cour suprême que ses discussions avec le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, avaient échoué, demandant la levée de l’injonction gelant son examen.
L’accord fait suite à une année de résistance des autorités sécuritaires, qui craignaient que l’enquête ne détourne l’attention des responsables de l’effort de guerre. Englman a défendu son enquête comme nécessaire et faisable en temps de guerre.
Jeudi, Tsahal et Englman ont convenu d’un cadre permettant un « examen approfondi tout en garantissant que Tsahal reste concentré sur la guerre et son processus d’apprentissage interne », selon le communiqué conjoint.
Des défaillances secondaires, telles que la préparation du front intérieur à un assaut majeur ou le processus par lequel l’autorisation a été donnée pour la tenue du festival de musique Supernova à Reim, pourraient être examinées immédiatement.
Pour les « questions critiques », comme les échecs opérationnels du 7 octobre, un mécanisme sera défini d’ici février 2025, selon l’évolution de la guerre.
Halevi s’est félicité de cet accord qui, selon lui, permettra à l’armée de continuer à se concentrer sur l’effort de guerre, toujours selon le communiqué.
Englman a précisé que son enquête couvrira les niveaux politique, militaire et civil, ajoutant que le cadre permettrait à son enquête d’être menée de manière « échelonnée parallèlement à la poursuite des opérations importantes des soldats de Tsahal visant à éradiquer nos ennemis. »
Englman a annoncé en décembre qu’il mènerait une vaste enquête sur les multiples échecs qui ont précédé, accompagné et suivi l’invasion et les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre 2023, y compris les échecs de l’armée et des services de renseignement. Cependant, plusieurs groupes de surveillance du gouvernement s’y sont fortement opposés, craignant que cela n’interfère avec les capacités opérationnelles de l’armée israélienne en temps de guerre et risque d’ignorer la responsabilité politique de ce massacre dévastateur.
Plus de 1 200 personnes ont été assassinées et 251 prises en otage lors du pogrom du Hamas dans le sud d’Israël, qui a surpris le gouvernement et les responsables de la sécurité.
Initialement, la première partie de l’enquête du contrôleur devait se concentrer davantage sur les questions civiles que sur les questions militaires et de renseignement, telles que l’évacuation vers les hôpitaux des personnes blessées lors des massacres du 7 octobre et l’évacuation générale des populations des zones de guerre, des tâches relevant du commandement du Front intérieur et du corps médical de Tsahal.
La deuxième partie devait aborder des sujets plus sensibles, tels que la décision d’autoriser la tenue du festival de musique au kibboutz Reim, près de la frontière avec Gaza, où des centaines de personnes ont été massacrées, ainsi que les mesures de sécurité mises en place pour cet événement.
La troisième partie de l’enquête d’Englman devait porter sur la conduite des responsables politiques et militaires le 7 octobre, la préparation des services de renseignement avant cette date, le dispositif de défense à la frontière de Gaza avant l’invasion du Hamas et la préparation des équipes de sécurité civiles dans la région frontalière de Gaza avant la guerre, entre autres.
En réponse aux recours déposés contre la tenue de cette enquête, la Cour suprême a ordonné, en début d’année, à Tsahal, au Shin Bet, au Mossad et à d’autres organismes d’État d’engager un dialogue avec les représentants du contrôleur afin de parvenir à un compromis.
Jeremy Sharon a contribué à cet article.