Tsahal refuse une sépulture militaire à un réserviste souffrant de TSPT qui s’est suicidé
L'armée estime qu'Eliran Mizrahi, qui a mis fin à ces jours après avoir été rappelé à Gaza, n'a pas le droit d'être enterré dans un cimetière militaire parce qu'il n'était pas en service actif au moment de son décès
L’armée israélienne refuse d’accorder le statut de soldat mort au combat à un réserviste souffrant de stress post-traumatique qui s’est suicidé après avoir reçu l’ordre de retourner au combat dans la bande de Gaza, a déclaré sa famille dimanche.
Eliran Mizrahi, originaire de Maale Adumim, a été appelé dans les réserves peu après l’attaque du Hamas du 7 octobre, lorsqu’il a été chargé d’aider à récupérer les corps des personnes assassinées par des terroristes palestiniens lors du festival de musique Supernova. Il a ensuite été envoyé à Gaza, où il a servi comme ingénieur de combat jusqu’à ce qu’il soit blessé en avril.
Selon la Douzième chaîne, Mizrahi était reconnu comme un ancien combattant handicapé de Tsahal et souffrait d’un syndrome de stress post-traumatique, mais il a reçu l’ordre vendredi de se présenter à Rafah deux jours plus tard. Il a alors mis fin à ses jours.
Il laisse derrière lui une femme et quatre enfants.
La mère de Mizrahi, Jenny, a déclaré à Kan qu’il avait été blessé deux fois au cours des sept mois de son service, mais qu’il avait refusé de quitter Gaza la première fois qu’il avait été blessé, insistant sur le fait qu’il voulait continuer à protéger le pays.
« Il voulait continuer à se battre, protéger l’État d’Israël et ramener les otages », a-t-elle déclaré.
Hila Mizrahi, la sœur d’Eliran, a déclaré à la Treizième chaîne qu’il avait « vécu l’enfer » à Gaza et qu’il refusait de parler de ses expériences de la guerre.
« Il a été la cible de tirs de roquettes, il a vu ses amis mourir, il a ramené des corps, et il a toujours fait tout ce qu’il fallait pour Israël », a-t-elle déclaré.
Selon Hila, Eliran a été blessé physiquement et mentalement lors de son service à Gaza et un médecin lui a dit qu’il ne pourrait pas retourner au combat.
« Il était heureux, joyeux, drôle, positif et optimiste », a déclaré Jenny à Kan. « Il était la figure de proue de notre foyer et de ses amis, et il est revenu différent. Nous avons retrouvé un homme brisé, impatient avec les enfants. Il était en colère et faisait des cauchemars ».
La famille d’Eliran s’est battue pour qu’il soit reconnu comme un soldat mort au combat et pour qu’il soit enterré dans le cimetière militaire du mont Herzl, mais Tsahal a refusé d’accéder à cette demande parce qu’il n’était pas en service actif au moment de sa mort.
Jenny a exprimé sa frustration quant à la manière dont Eliran a été traité après avoir été diagnostiqué comme souffrant d’un trouble de stress post-traumatique. Il lui avait confié que les psychiatres qui le traitaient lui avaient dit qu’il ne pouvait pas être aidé.
« L’envoyer à la guerre avec ses amis est acceptable, mais le reconnaître comme un soldat tombé au combat ne l’est pas ? Pourquoi ? » a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle refusait de l’enterrer si ce n’était pas dans un cimetière militaire.
La sœur d’Eliran, Shir, a déclaré à la Douzième chaîne qu’il avait perdu son âme à cause de la guerre.
« Cet homme a donné sa vie pour ce pays et pour notre armée, et il ne mérite pas de sépulture militaire ? Au lieu de nous concentrer sur notre chagrin, nous sommes obligés de nous battre pour son honneur », a-t-elle regretté.
« Mon frère mérite d’être enterré avec un drapeau israélien et d’être salué par des soldats. Il ne mérite pas cela », a déclaré Hila à la Treizième chaîne.
En réponse à une demande de commentaire, Tsahal a déclaré à la Douzième chaîne qu’Eliran avait beaucoup fait pour l’armée pendant la guerre et lors d’opérations militaires antérieures.
Cependant, elle a déclaré qu’après « examen, nous avons découvert qu’au moment de sa mort, Eliran n’était ni un soldat ni en service de réserve actif, et qu’il n’était donc pas éligible à un enterrement militaire en vertu des lois sur les cimetières militaires ».