TV : Netanyahu voulait rejoindre Pompeo en visite au Maroc, mais le roi a refusé
La télévision israélienne a annoncé que Jérusalem espérait une avancée diplomatique en normalisant les liens avec Rabat dans les prochains jours
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait espéré rejoindre le Secrétaire d’Etat américain Mike Pompo lors de sa visite au Maroc plus tôt cette semaine, mais le roi Mohammed VI s’est opposé à l’idée, a rapporté vendredi la Douzième chaîne.
Avant le voyage de Pompeo au Maroc, la télévision israélienne avait annoncé que Jérusalem espérait une avancée diplomatique incluant une normalisation des liens avec Rabat dans les prochains jours.
Netayahu, qui a rencontré Pompeo mercredi au Portugal, espérait réaliser une « véritable réussite diplomatique » pour renforcer sa position politique avant la date butoir du 11 décembre où la Knesset doit désigner un élu pour former un gouvernement, a fait savoir la Douzième chaîne.
Mais quand Pompeo a évoqué l’idée aux Marocains, ils ont catégoriquement refusé et même décliné de discuter de la question de la normalisation, a expliqué le reportage, citant des sources marocaines.
Pompeo devait également avoir un entretien avec le roi du Maroc, mais la rencontre a été annulée, apparemment après que le chef de la diplomatie américaine a prolongé sa visite à Lisbonne pour voir Netanyahu.
Le bureau de Netanyahu a qualifié le reportage de « mensonges ».
Plus tôt, des officiels américains ont confirmé que des négociations entre Pompeo et le roi en vue d’une normalisation n’ont pas eu lieu.
« Ce n’était pas un sujet de discussion, » a déclaré un officiel du Département d’Etat lors d’un briefing aux journalistes.
« Cela me semble être une autre fuite israélienne à la presse pour un sujet interne. Il s’agissait d’une simple coïncidence avec notre voyage, mais ce n’était pas à notre ordre du jour », a déclaré l’officiel américain.
Israël et le Maroc n’ont pas de relations diplomatiques officielles. En 2017, le roi Mohammed VI a annulé sa participation à un sommet d’Afrique de l’ouest pour éviter d’avoir à rencontrer Netanyahu.
Le Maroc accepte, de manière non officielle, les investisseurs et touristes israéliens. Environ 3 000 Juifs vivent au Maroc, une petite partie du nombre qui vivait avant la création d’Israël en 1948. Il s’agit pourtant de la plus grand communauté juive dans le monde arabe.
Le Maroc est l’un des États arabes au Moyen-Orient à être incité par les Etats-Unis à signer un accord de non-agression avec Israël, comme une première étape vers la normalisation des relations avec l’Etat juif, selon un article publié mardi par Axios.
Au Maroc, Pompeo a discuté des efforts pour isoler l’Iran sur la scène internationale, ont déclaré des officiels.
Pompeo, le plus haut officiel américain à se rendre au Maroc depuis l’élection du président Donald Trump, a dit qu’il avait constaté des progrès pendant sa visite d’une demi-journée.
« Nous avons une super relation entre nos deux pays, a déclaré Pompeo. Nous protégeons nos citoyens dans nos deux pays ».
Pompeo a rencontré son homologue Nasser Bourita pour discuter de la « menace » posée par les tentatives de l’Iran « d’élargir son influence régionale », mais aussi des conflits en Libye et de l’agitation dans la région du Sahel, a déclaré Bourita dans un communiqué.
Le Maroc ainsi que les Etats-Unis ont des relations tendues avec l’Iran depuis que la Révolution islamique de 1979 a renversé le régime pro-occidental du Shah, qui était un proche de Rabat.
L’année dernière, le royaume a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran après avoir accusé la République islamique d’avoir envoyé des armes à des indépendantistes dans le Sahara occidental administré par le Maroc via son allié libanais du Hezbollah. Téhéran a nié ces accusations.
« C’était l’une des rares réunions où nous n’avons pas abordé en premier la question de l’Iran », a déclaré un officiel du Département d’Etat aux journalistes dans l’avion de Pompeo alors qu’il rentrait à Washington.
« Ce sont eux qui nous ont fait part en premier de leur préoccupations sur le financement du terrorisme, la présence – ou l’influence – du Hezbollah et de l’Iran dans la région », a déclaré l’officiel, affirmant que le Maroc a « certainement une approche assez dure » sur le sujet.