Un chef de clinique réclame l’exemption des soldats soignés pour un TPST
Yair Bar-Haim estime que "dans la mesure où les réservistes pourraient ne pas être pleinement aptes au service actif, cela met également en danger leurs camarades"
La Clinique du Centre national de post-traumatisme et de résilience de l’université de Tel Aviv (TAU) a averti qu’un grand nombre de soldats réservistes ayant développé un trouble du stress post-traumatique après avoir servi à Gaza avaient été rappelés par l’armée avant d’avoir terminé la thérapie rendue nécessaire par leur première série de combats.
Le professeur Yair Bar-Haim, à la tête de la clinique, a appelé Tsahal à exempter les réservistes jusqu’à la fin de leur traitement, selon un communiqué de presse émis par l’Université de Tel Aviv.
Les réservistes « risquent une aggravation de leur état psychique », a dit Bar-Haim. « Dans la mesure où ils pourraient ne pas être pleinement aptes au service actif, cela met également en danger leurs camarades ».
Il a présenté ses conclusions lors de la Convention annuelle de l’Université, « L’avenir d’Israël », en date du 16 juin.
Les commandants et les militaires de manière plus générale qui retournent sur le champ de bataille sans avoir pleinement été soignés pour leur trouble de stress post-traumatique peuvent avoir des difficultés à prendre des décisions, a noté Bar-Haim qui a aussi évoqué « une capacité réduite à fonctionner ».
Cette clinique nationale, qui a ouvert ses portes au mois de décembre, traite à la fois les soldats et les civils touchés par la guerre qui oppose actuellement Israël au Hamas. C’est le plus grand établissement en son genre dans le pays.
« Nous devons sensibiliser les soldats, les commandants et les civils aux symptômes du TSPT », a conseillé Bar-Haim.
Il a appelé les autorités à mettre en place des solutions à long-terme qui moderniseront et accéléreront la formation des thérapeutes, à l’avenir, et à mettre en place également des cliniques régionales spécialisées dans le traumatisme et dans le TSPT.
Au début du mois, Eliran Mizrahi, un réserviste, s’était suicidé après avoir développé un trouble du stress post-traumatique pendant la guerre.
Mizrahi avait été mobilisé dans le cadre de la réserve peu après l’attaque meurtrière commise par le Hamas, le 7 octobre, dans le sud d’Israël – il avait aidé à ramasser les corps sans vie des jeunes qui avaient été assassinés au festival de musique électronique Supernova. Il avait ensuite été envoyé à Gaza où il avait intégré une unité de génie de combat. Il avait été blessé au mois d’avril.
S’il avait été reconnu vétéran en situation de handicap et qu’un trouble de stress traumatique avait été diagnostiqué chez lui, Mizrahi avait reçu un ordre de mobilisation pour Rafah, au mois de juin. Il s’était suicidé deux jours plus tard.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.