Un citoyen israélien capturé par les milices pro-russes à Louhansk
Le ministère des Affaires étrangères a dit être au courant de la situation de Vladimir Kozlovsky, qui brandit sa carte d'identité israélienne dans une vidéo filmée par des séparatistes

Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé jeudi qu’un citoyen israélien combattant au nom de l’Ukraine avait été fait prisonnier par les forces pro-russes dans la région de Louhansk, contrôlée par Moscou.
Après qu’une vidéo de Vladimir Kozlovsky, prétendument filmé en captivité et s’identifiant comme Israélien, a commencé à circuler sur les réseaux sociaux, le ministère des Affaires étrangères a déclaré être au courant de l’affaire et gérer la situation.
Dans la vidéo, on voit Vladimir Kozlovsky – qui vit en Ukraine depuis de nombreuses années – exhiber sa carte d’identité israélienne et s’identifier comme un opérateur de signaux dans les forces de renseignement ukrainiennes. La vidéo a été distribuée avec un filigrane associé aux séparatistes pro-russes de Luhansk.
Dans une vidéo que ses ravisseurs lui ont apparemment arraché, Kozlovsky raconte qu’il a tenté de quitter l’Ukraine après l’invasion russe en passant par la frontière slovaque, après que des agents du consulat israélien lui ont remis un document l’autorisant à partir, mais que des agents frontaliers l’ont arrêté et recruté dans l’armée, tout en laissant partir sa femme et son enfant.
Près de 30 000 Ukrainiens sont entrés en Israël depuis le début de la guerre, dont beaucoup sont des citoyens israéliens. Au cours des premières semaines du conflit, les fonctionnaires consulaires ont travaillé jour et nuit pour assurer le passage en toute sécurité du plus grand nombre possible d’Israéliens en Ukraine.
Après avoir été stationné à Luhansk, Kozlovsky dit que son unité a été bombardée par l’artillerie et qu’il a ensuite été fait prisonnier après la fuite de ses commandants.
#Russia kidnaps Israeli-Ukrainian prisoner of War, Vladimir Kozlovsky who was drafted into the Ukrainian army.
Praying for his release. ???? pic.twitter.com/ezpT7QlG9v
— Emily Schrader – אמילי שריידר امیلی شریدر (@emilykschrader) June 30, 2022
« Nous avions des armes mais nous ne savions pas comment les utiliser », dit-il dans la vidéo. « Ils ne nous ont pas formés et nous ont envoyés sur le champ de bataille sans nous dire que nous allions nous battre. Ils nous ont jetés comme de la chair à canon ».
La diffusion de séquences filmées sous la contrainte de prisonniers de guerre – en particulier celles dans lesquelles ils sont humiliés ou forcés de divulguer des informations permettant de les identifier – contrevient à la Convention de Genève, dont les dispositions visent à encadrer le droit humanitaire en cas de conflit.
La Russie affirme détenir « plus de 6 000 » prisonniers de guerre ukrainiens et confirme avoir bien échangé 144 combattants ukrainiens contre autant de Russes et séparatistes prorusses. Des chiffres invérifiables de manière indépendante.
« Presque tous (les combattants russes et prorusses) qui ont été libérés sont blessés ou gravement blessés. Ils sont déjà en train de recevoir les soins médicaux nécessaires », a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a demandé pour sa part à Moscou de ne pas exécuter deux soldats britanniques condamnés à mort par les autorités séparatistes prorusses pour avoir combattu avec l’armée ukrainienne à Marioupol.
La CEDH avait déjà transmis à Moscou la même demande pour un soldat marocain le 16 juin.
L’AFP a contribué à cet article.