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Un commando de l’armée de l’air rejette les critiques de l’enquête sur le 7 octobre

Contestant les conclusions officielles, un ancien membre de Shaldag réfute la chronologie des événements, dit que les combats menés par les soldats à Beeri étaient cruciaux

Des troupes de l'unité d'élite Shaldag combattent des terroristes du Hamas à l'entrée du kibboutz Beeri le 7 octobre 2023. (Crédit : Capture d'écran/Armée israélienne)
Des troupes de l'unité d'élite Shaldag combattent des terroristes du Hamas à l'entrée du kibboutz Beeri le 7 octobre 2023. (Crédit : Capture d'écran/Armée israélienne)

Les commandos de l’unité d’élite Shaldag de l’armée de l’air ont rejeté les conclusions d’une enquête de l’armée israélienne sur les combats contre les terroristes du groupe palestiniens du Hamas au Kibboutz Beeri le 7 octobre.

Dans une publication sur les réseaux sociaux, le lieutenant-colonel (Rés.) Roni Eliav, un ancien commando de Shaldag qui a également servi dans l’unité d’élite Sayeret Matkal, a réfuté certains détails présentés dans l’enquête officielle de Tsahal la semaine dernière et a suggéré que l’enquête « essayait de flatter l’équipe de sécurité locale du kibboutz » et était « truffée de mensonges et de conclusions erronées. »

Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a tenté de calmer la situation lundi en saluant l’enquête officielle et en louant « l’héroïsme » des soldats de Shaldag.

Au total, 101 civils et 31 membres des forces de sécurité ont été tués à Beeri le 7 octobre, un kibboutz d’environ 1 000 habitants. Trente autres résidents et deux civils ont été pris en otage par des terroristes du Hamas. Onze d’entre eux se trouvent toujours à Gaza. Au moins 125 maisons de la communauté ont été endommagées ou détruites pendant les combats.

L’équipe locale de sécurité du kibboutz, assistée d’une poignée de civils légèrement armés, aurait livré une bataille épique, seule et sans l’aide de l’armée, alors qu’elle était largement dépassée en nombre par les terroristes qui attaquaient.

Le rapport d’enquête officiel a critiqué les soldats du Shaldag qui se sont rendus au kibboutz, estimant qu’ils n’avaient pas fait preuve de professionnalisme en ne restant pas sur place pour se battre aux côtés de l’équipe de sécurité locale et des civils.

Le chef de l’armée de l’air israélienne, le général de division Tomer Bar, à droite, s’adressant aux troupes du Shaldag dans le sud d’Israël, le 14 octobre 2023. (Crédit : Armée israélienne)

La plupart des plaintes d’Eliav portaient davantage sur le déroulement des événements durant les combats que sur les décisions prises par les soldats de l’unité Shaldag, et étaient fondées sur sa propre enquête.

Les enquêteurs ont passé des centaines d’heures à examiner les nombreuses sources d’information, depuis les messages WhatsApp des habitants jusqu’aux communications radio d’Israël et du Hamas, en passant par les vidéos de surveillance, les images aériennes, les entretiens avec les survivants et les combattants, ainsi que les visites sur les lieux de la bataille.

Selon la chronologie présentée dans l’enquête de Tsahal, les terroristes du Hamas de la 2e compagnie du bataillon Nuseirat ont franchi la frontière de Gaza à moto et se sont dirigés vers Beeri à 6h42 le 7 octobre. Il était 7h20 quand les derniers membres de la compagnie ont atteint le kibboutz.

Jusqu’à l’arrivée des commandos de Shaldag, l’équipe de sécurité locale et plusieurs civils armés ont lutté contre les terroristes qui se déplaçaient de maison en maison, assassinant les occupants et mettant le feu aux bâtiments.

Selon l’enquête, treize membres de l’unité d’élite de l’armée de l’air seraient arrivés à Beeri à 9h03, tandis que selon Eliav, les troupes « sont arrivées à 8h45 et se sont engagées dans les combats dans les quartiers ouest, tombant dans une embuscade tendue par des centaines de terroristes ». « Quelqu’un altère les faits », a-t-il écrit.

L’enquête a également révélé que l’équipe du Shaldag s’était repliée à l’entrée du kibboutz pour évacuer deux soldats, dont l’un avait été tué et l’autre grièvement blessé. L’enquête a conclu que cette décision de ne pas rester pour combattre aux côtés de l’équipe de sécurité locale et des civils constituait une mauvaise prise de décision et un grave manquement professionnel.

Les images de surveillance montrent l’équipe de Shaldag entrant et sortant du kibboutz aux heures mentionnées dans l’enquête.

Mais Eliav a noté qu’alors que le commandant avait pris des dispositions pour que les deux blessés soient évacués, « la troupe est restée au centre du kibboutz et deux combattants accompagnés de deux membres de l’équipe de sécurité locale ont évacué les blessés ».

Il a également critiqué le chef de l’enquête officielle, le général de division (Rés.) Mickey Edelstein, ancien commandant de la division de Gaza. Eliav a affirmé qu’Edelstein lui avait dit en personne que les soldats de Shaldag avaient empêché la progression des attaques terroristes sur le kibboutz.

« Alors pourquoi ne l’a-t-il pas écrit ? », a demandé Eliav, ajoutant que la version selon laquelle l’équipe de sécurité du kibboutz avait été laissée seule face aux terroristes était un « mensonge pur et simple ». Il a noté que l’équipe de sécurité n’avait pas pu se rendre à l’armurerie du kibboutz pour récupérer des fusils, suggérant ainsi qu’une force aussi peu armée n’aurait pas pu affronter les terroristes lourdement armés.

Selon lui, l’enquête aurait dû plutôt indiquer que, de 9 heures à 13h30, les seules personnes qui ont riposté aux terroristes étaient les onze soldats du Shaldag.

« La raison pour laquelle c’est écrit différemment vise à flatter l’équipe de sécurité du kibboutz », a-t-il écrit, affirmant que les soldats étaient les seuls à avoir tué les terroristes.

Des soldats israéliens passent devant des maisons détruites par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, dans le kibboutz Beeri, le 14 octobre 2023. (Crédit : AP Photo/Ariel Schalit)

Le site d’information Ynet a rapporté que les conclusions de l’enquête avaient également été critiquées par des officiers d’une autre unité d’élite. Selon l’enquête officielle, les soldats auraient attendu une heure à l’extérieur du kibboutz jusqu’à l’arrivée de leurs commandants, mais les officiers ont réfuté cette information, affirmant qu’Edelstein ne les avait jamais interrogés.

Le journal Srugim a rapporté que les soldats de l’unité, apparemment une équipe de contre-terrorisme, avaient affirmé n’avoir attendu que quinze minutes avant de pénétrer dans le kibboutz.

Le porte-parole de l’armée, Hagari, qui s’est exprimé lundi lors d’une conférence économique organisée par le journal Calcalist, a fait l’éloge de l’enquête officielle et des soldats de l’unité Shaldag.

« À mon avis, il s’agit d’une enquête professionnelle, de grande qualité et très difficile », a déclaré Hagari.

« Je dois être clair sur cette enquête parce que je vois les publications sur les soldats et je dois le dire – l’héroïsme des soldats et des unités qui ont opéré le 7 octobre, y compris l’unité Shaldag, ils ont tous fait montre d’un très grand héroïsme. »

Il a ajouté que les soldats s’étaient efforcés d’engager l’ennemi partout, et a décrit les hommes comme « une génération de commandants et de guerriers qui sont une source de fierté ».

Beeri a été la localité la plus durement touchée par le massacre du Hamas du 7 octobre, au cours duquel quelque 3 000 terroristes ont franchi la frontière et massacré près de 1 200 personnes chez elles et lors d’un festival de musique dans le sud d’Israël, et ont emmené 251 otages à Gaza.

L’enquête de Beeri a été la première à être présentée dans la longue liste des enquêtes menées par Tsahal sur les massacres du 7 octobre, et ce pour deux raisons, précise l’armée. Premièrement, l’armée considère que cette enquête est la première à être prête à être rendue publique, bien que certains détails finaux doivent encore être réglés.

Deuxièmement, l’armée considère la présentation de cette enquête comme un moyen de rétablir la confiance, non seulement avec le kibboutz Beeri, mais aussi avec la population israélienne en général, à la suite des échecs de l’armée israélienne le 7 octobre.

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