Un critique de film « raciste » maintient sa comparaison de Regev et Goebbels
Un jour après avoir affiché des remarques désobligeantes sur les Juifs mizrahis, Gidi Orsher défend sa comparaison de la ministre de la Culture au chef de la propagande nazie

Un jour après avoir suscité l’indignation du public avec une tirade raciste contre les Israéliens originaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, dimanche, le critique de cinéma Gidi Orsher a défendu un post Facebook différent dans lequel il a comparé la ministre de la Culture et des Sports Miri Regev au ministre de la Propagande d’Allemagne nazie, Joseph Goebbels.
Dans une interview, dimanche, avec la Deuxième chaîne, Orsher, qui a été suspendu de la radio de l’armée après ses commentaires en ligne, a affirmé que, alors qu’il ne se souvenait pas d’avoir écrit le post sur Regev, il maintenait la comparaison.
« Tous les films de ces dernières années ne sont pas de gauche », a écrit Orsher sur sa page Facebook, le mois dernier, au sujet du climat tendu entre Regev et de nombreux artistes israéliens sur le financement de l’Etat pour des spectacles dits politisés. « Celui qui prétend cela, n’a pas vu de films israéliens depuis les années 1960. Ce sont des déchets de la propagande [déversée par] la bouche de Regev-Goebbels ».
Répondant aux critiques sur sa deuxième déclaration controversée révélée en autant de jours, Orsher a dit à la chaîne de télévision : « Je ne me rappelle pas de cela, je n’en ai aucune idée. L’écriture est ma profession, j’écris des milliers de mots par jour, donc je ne sais pas, et ne me souviens pas ».
Et pourtant, il a poursuivi : « Il y a quelques similitudes » entre les actions de Regev et celles de Goebbels. « J’espère que l’idéologie est un peu différente, peut-être plus humaine ».
Il a également dit que Regev et Goebbels ne pouvaient pas être identiques « parce que Goebbels était un homme et Regev est une femme ».
Samedi, Orsher s’est attiré la colère des membres de la Knesset, y compris du Premier ministre Benjamin Netanyahu, pour avoir publié des remarques désobligeantes au sujet de la culture des Israéliens mizrahis.
Dans un post Facebook dirigé à « ceux de l’Orient », Orsher a fait remarquer : « La prochaine fois que vous souffrez d’une crise cardiaque, oubliez la procédure médicale et suivez le remède de votre grand-mère en vous mettant une cuisse de poulet sur la tête à la place ».

Il a suggéré que la prochaine fois que le pays subira une attaque à la roquette, les Juifs mizrahis devraient « ignorer l’avertissement du Dôme de fer et réciter les Psaumes ou peut-être attendre la matriarche Rachel pour [les] protéger ».
Orsher a également déclaré que, au lieu d’utiliser un ordinateur, les Juifs mizrahis doivent « revenir à l’écriture sur parchemin, envoyer des messages de fumée et répondre aux médias hystériquement (ce qui est une chose que vous faites déjà) ».
Les clivages ethniques entre séfarades et ashkénazes – ou descendants de communautés européennes – d’Israël ont été caractérisés par ce que beaucoup disent être une histoire de discrimination systémique contre les Juifs du Moyen-Orient du fait du leadership de l’élite ashkénaze.
La radio de l’armée a rapidement condamné les remarques d’Orsher et l’a suspendu, dans l’attente d’un examen interne de ses messages Facebook.
Netanyahu, Regev, le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri, le ministre de la Défense Avigdor Liberman et Naftali Bennett ont tous durement critiqué Orsher pour ses remarques.
Dimanche après-midi, Orsher a utilisé Facebook à nouveau, défendant son post comme étant « quelque chose qui a été écrit par souci pour notre société … Je suis désolé si j’ai offensé quelqu’un, je suis désolé si le post a été interprété différemment de la façon dont il a été conçu ».