Un diplomate mexicain honoré pour avoir défié le vote de l’UNESCO sur Jérusalem
L’envoyé juif, renvoyé après être sorti de la salle lors d’un vote anti-Israël, recevra une récompense de la Fédération séfarade américaine

RIO DE JANEIRO – Le diplomate mexicain qui avait été renvoyé de son poste d’ambassadeur pour être sorti d’un vote anti-Israël d’une agence des Nations unies va être honoré par la Fédération séfarade américaine.
Andres Roemer, qui est juif, recevra l’International Sephardic Leadership Award pendant une cérémonie qui aura lieu le 21 mai au Centre d’histoire juive de New York. L’évènement célèbrera également le 50e anniversaire de la libération de Jérusalem pendant la guerre des Six Jours.
« Quand il a été face à la récente résolution de l’UNESCO qui cherchait à effacer l’histoire de Jérusalem, l’histoire juive et chrétienne d’Israël, l’ambassadeur Roemer a risqué en toute connaissance de cause son poste pour s’exprimer et voter en conscience », peut-on lire dans l’annonce faite par la Fédération.
En octobre, le diplomate avait risqué son poste en sortant d’un vote organisé au siège de l’UNESCO, la branche culturelle des Nations unies, à Paris, laissant son adjoint annoncer le vote du pays, pour protester à titre personnel contre la résolution de l’UNESCO niant la relation du judaïsme à Jérusalem.
« Même si la résolution a été adoptée, l’ambassadeur Roemer n’a pas oublié Jérusalem et son courage moral a convaincu plusieurs pays, dont le sien, de chercher à revenir sur leur position irréfléchie sur la résolution, contre la vérité historique et la possibilité de paix », selon l’annonce.
Please join me! Great honor pic.twitter.com/XtejaPPFKf
— Andrés Roemer (@RoemerAndres) April 28, 2017
Pour ne pas avoir suivi les instructions reçues du gouvernement mexicain, il a été renvoyé quelques jours plus tard.
« Pour ne pas avoir informé avec diligence et méticulosité du contexte dans lequel le processus de vote se déroulait, pour avoir signalé aux représentants de pays autre que Mexico le sens de son vote, et pour avoir rendu public des documents et des correspondances officielles soumis au secret », pouvait-on lire dans le communiqué officiel.
Avant d’être renvoyé, Roemer aurait envisagé de démissionner de son poste, mais l’ambassadeur d’Israël à l’UNESCO, Carmel Shama Hacohen, l’avait exhorté à ne pas le faire, dans une lettre personnelle lui rendant hommage en tant qu’ami de l’Etat juif.
Le Mexique avait finalement changé son vote pour s’abstenir sur la résolution, qui avait été présentée par plusieurs pays arabes, et ne citait le mont du Temple et le mur Occidental, les deux lieux le plus saint du judaïsme, que par leurs noms musulmans, condamnant Israël comme « la puissance occupante » pour différentes actions menées sur ces deux lieux.
Une semaine après le renvoi de Roemer, des vandales avaient brisé les fenêtres et des meubles de la synagogue Agudas Ajim de Mexico, et dessiné des graffitis sur ses murs, à l’occasion de deux attaques distinctes, après que les dirigeants juifs avaient lancé une campagne publique contre le vote de l’UNESCO.
Le consul général du Mexique à New York, Diego Gomez-Pickering, devrait être présent à la cérémonie honorant Roemer le 21 mai, selon la fédération.