Un drone militaire égyptien entré dans l’espace aérien israélien abattu par Tsahal
L’incident s’est produit lundi dans le désert, au Sud du Neguev ; une source de la Défense a déclaré que le drone n’était pas armé ; l’interception a été coordonnée avec l’Égypte
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a annoncé mercredi qu’un drone égyptien non armé avait été intercepté par des avions de combat israéliens au-dessus du désert du Sud du Neguev, cette semaine.
Selon l’armée, l’incident s’est produit lundi près du mont Sagi, situé à seulement quelques kilomètres de la frontière avec l’Égypte. L’armée israélienne a déclaré que l’avion sans pilote avait été mis sous surveillance dès son incursion dans l’espace aérien israélien.
Le drone, exploité par l’armée égyptienne pour surveiller l’activité de l’État islamique dans le désert du nord du Sinaï, a apparemment rencontré des problèmes techniques entraînant la perte de contact des opérateurs lorsqu’il a accidentellement pénétré dans l’espace aérien israélien, a déclaré une source du ministère de la Défense.
La destruction de l’avion a été coordonnée avec l’Egypte, a ajouté la source. L’armée israélienne a déclaré que l’incident faisait l’objet d’une enquête.
L’incident est survenu à un moment où les forces armées israéliennes se trouvaient en état d’alerte maximale, suite aux menaces iraniennes de représailles à la mort d’un officier supérieur du Corps des Gardiens de la Révolution islamique.
L’armée n’a pas expliqué pour quelle raison elle avait gardé l’incident secret pendant deux jours, mais la radio de l’armée a évoqué une possible sensibilité égyptienne sur la question.
L’Égypte lutte, dans le Sinaï, contre une insurrection dirigée par l’État islamique, qui s’est intensifiée en 2013 suite au renversement par l’armée d’un président islamiste élu mais clivant. Les terroristes ont, depuis, perpétré des dizaines d’attentats, visant principalement les forces armées égyptiennes et les Chrétiens.
En 2018, il a été rapporté que drones et avions ou hélicoptères de combat israéliens avaient effectué plus de 100 frappes aériennes contre des terroristes affiliés à l’État islamique, en l’espace de deux ans dans le secteur, près de la frontière israélienne.
En mai, l’État islamique a accusé Israël d’avoir assassiné un chef de groupe djihadiste local lors d’une frappe aérienne.
Bien que la coordination sécuritaire entre Jérusalem et Le Caire soit étroite, les relations entre les deux pays sont impopulaires en Égypte, en dépit de trente ans de paix officielle. Afin de garder la coopération secrète, le marquage des avions israéliens est le plus souvent dissimulé et il n’est pas rare qu’ils empruntent des itinéraires indirects pour cacher l’origine des frappes, a indiqué le New York Times à l’époque.
Autorités israéliennes comme égyptiennes ont refusé de confirmer ou commenter ces informations.