Un enfant blessé par des tirs de riposte de Tsahal contre des Palestiniens armés
Selon l'armée, qui « regrette » d'avoir fait des victimes civiles, c'est par erreur que les soldats ont blessé un père et son enfant ; à Naplouse, un soldat a été légèrement blessé
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un Palestinien et son enfant ont été grièvement blessés lors d’un échange de coups de feu entre hommes armés palestiniens et soldats israéliens à proximité d’une implantation israélienne de Cisjordanie, vraisemblablement par des tirs israéliens, a annoncé l’armée jeudi soir.
Une précédente information avait laissé entendre que le père et le fils avaient probablement été touchés par des tirs palestiniens qui avaient pris pour cible un poste militaire israélien situé près de l’implantation.
L’armée israélienne a déclaré qu’à la suite d’une enquête préliminaire, il apparaissait que deux Palestiniens armés avaient ouvert le feu sur l’implantation cisjordanienne de Neve Tzuf (également connue sous le nom de Halamish), près de la ville palestinienne de Nabi Saleh, jeudi soir, et que les soldats déployés sur le poste militaire tout proche, sur la route 465, avaient riposté.
Après les coups de feu, un Palestinien et son enfant, un garçon âgé de deux ans, sont apparus à l’entrée de Neve Tzuf avec des blessures graves pour demander de l’aide.
Il semble qu’à « la suite des tirs israéliens, deux Palestiniens ont été blessés », a déclaré l’armée dans un communiqué, ajoutant qu’elle « regrettait les blessures » infligées aux civils. Une enquête est en cours et les recherches se poursuivent pour retrouver les tireurs, pouvait-on également lire.
בהמשך לדיווח הראשוני, מחבלים ירו לכיוון היישוב נווה צוף. כוח צה"ל שאבטח בעמדה צבאית סמוך ליישוב הגיב בירי של מספר כדורים. כוחות צה"ל פתחו בסריקות אחר המחבלים>> pic.twitter.com/wHnelOmtcb
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) June 1, 2023
Un peu plus tôt, le service d’urgence Magen David Adom avait fait savoir que ses secouristes avaient pris en charge deux Palestiniens blessés par balle dans le secteur, à savoir un jeune garçon dans un état critique et un homme d’une quarantaine d’années dans un état grave. Il avait ajouté qu’un hélicoptère militaire avait conduit l’enfant au centre hospitalier Sheba de Ramat Gan. L’homme a été pris en charge par le Croissant-Rouge palestinien qui l’a transféré dans un hôpital de Cisjordanie.
Le service d’urgence de Sauveteurs sans frontières avait lui aussi indiqué plus tôt dans la journée que les deux Palestiniens se trouvaient à proximité du poste de Tsahal lorsque ce dernier avait été attaqué et qu’ils avaient vraisemblablement été touchés par les coups de feu.
Par ailleurs, d’autres soldats israéliens affectés au poste situé près du village cisjordanien de Dayr Sharaf ont essuyé des tirs palestiniens provenant des « profondeurs de Naplouse », ville toute proche, et un soldat a été légèrement blessé, a annoncé l’armée vendredi matin. La victime a été hospitalisée.
Au cours de l’année écoulée, des Palestiniens armés ont, à plusieurs reprises, pris pour cible des soldats intervenant pour effectuer des arrestations ou affectés à des postes militaires ou des implantations israéliennes voire des civils sur les routes.
La fusillade de jeudi soir a eu lieu deux jours après la mort d’un Israélien abattu par des Palestiniens armés dans le nord de la Cisjordanie.
Les tensions entre Israël et les Palestiniens ont été élevées ces derniers mois, l’armée menant des raids nocturnes quasi quotidiens en Cisjordanie, suite à plusieurs attentats terroristes palestiniens particulièrement meurtriers.
L’armée israélienne a fait savoir que ses soldats ont procédé à 19 arrestations de Palestiniens activement recherchés lors d’opérations menés jeudi matin.
Les attentats palestiniens en Israël et en Cisjordanie ont tué 20 personnes et fait plusieurs blessés graves depuis début 2023.
On estime à 114, au moins, le nombre de Palestiniens de Cisjordanie tués depuis le début de l’année, la plupart lors d’attentats ou d’affrontements avec les forces de l’ordre, sans oublier des victimes civiles étrangères aux conflits ou tuées dans des circonstances qui font encore l’objet d’une enquête.