Un footballeur ukrainien traité de « nazi » en Espagne : Kiev proteste
Roman Zozulya, avant-centre du club espagnol d'Albacete a été victime de chants de supporters du Rayo Vallecano le traitant de "nazi" lors d'un match de deuxième division

L’Ukraine a dénoncé lundi un incident « inacceptable » ayant visé son footballeur Roman Zozulya, avant-centre du club espagnol d’Albacete, victime de chants de supporters du Rayo Vallecano le traitant de « nazi », dimanche lors d’un match de deuxième division interrompu, puis finalement suspendu.
La porte-parole de la diplomatie ukrainienne Kateryna Zelenko a appelé dans un communiqué les autorités espagnoles à « réagir » à ces « insultes honteuses » et « infondées ». L’ambassade ukrainienne en Espagne a dénoncé sur Facebook une « provocation ».
« Xénophobie, incitation à la haine inter-ethnique et hooliganisme brutal », a renchéri sur Facebook le président de l’Association ukrainienne de football Andriï Pavelko.
Le match avait été interrompu par l’arbitre en première mi-temps, une partie des ultras du Rayo Vallecano, club populaire antifasciste de Madrid, ayant scandé « Zozulya est un nazi ! » et « les fascistes hors de Vallecas ».
Les joueurs d’Albacete ont ensuite refusé de revenir sur la pelouse après la pause, par solidarité avec leur coéquipier. L’arbitre et la fédération espagnole de football ont finalement décidé de suspendre la rencontre.
Roman Zozulya, 30 ans, avait déjà été en 2017 la cible de certains supporters du Rayo Vallecano, qui l’accusent de liens avec l’extrême-droite, ce que le footballeur a nié dans une lettre ouverte aux fans du club.
En revanche, il n’a jamais caché avoir fait des dons à l’armée ukrainienne combattant depuis 2014 contre des séparatistes pro-russes dans l’Est de l’Ukraine, une guerre qui a fait plus de 13 000 morts.
En 2016, M. Zozulya a même vendu aux enchères en Ukraine sa médaille reçue pour sa participation à une finale de la Ligue Europa et donné environ 8 000 dollars obtenus à une fondation soutenant l’armée.

En 2015, il a publié sur Twitter une photo avec une écharpe à l’effigie de Stepan Bandera, leader des nationalistes ukrainiens dans les années 1930 et 1940 et figure controversée dont l’organisation avait brièvement combattu l’Allemagne nazie, mais aussi collaboré avec elle.
D’autres photos l’ont montré avec des militaires ou en treillis, un fusil mitrailleur à ses côtés.