Un Irano-Américain détenu en Iran met fin à sa grève de la faim
Siamak Namazi avait été arrêté en octobre 2015 en Iran pour des accusations d'espionnage qu'il continue de nier et que les Etats-Unis estiment sans fondement
Un Irano-Américain emprisonné à Téhéran a annoncé lundi la fin de sa grève de la fin entamée il y a sept jours après avoir perdu 4,5 kg.
Siamak Namazi, détenu depuis octobre 2015, a déclaré que sa grève de la faim marquait le septième anniversaire de la décision de Washington de l’exclure d’un processus ayant permis la libération de cinq autres Américains après la signature d’un accord historique sur le nucléaire iranien.
Il y a une semaine, M. Namazi avait demandé au président américain Joe Biden de penser à la détresse des otages américains en Iran une minute par jour.
« Tout ce que je demande, Monsieur, c’est qu’une minute de votre temps, dans les sept prochains jours, soit consacrée aux malheurs des otages américains en Iran », a écrit Siamak Namazi dans une lettre ouverte. « Seul le président des Etats-Unis a le pouvoir de nous ramener chez nous, s’il décide de s’y pencher ».
« J’ai commencé une grève de la faim car j’ai appris à mes dépens que les présidents américains tendent à plus se fier à leur thermomètre politique qu’à leur boussole morale lorsqu’il faut choisir de passer ou non un accord sur des prisonniers avec l’Iran », a-t-il dit dans un communiqué diffusé lundi par son avocat.
« Je me suis privé de nourriture pendant toute une semaine en espérant que le président Biden reconnaisse à quel point la situation des otages américains ici est devenue désespérée », ajoute-t-il.
Selon son avocat, M. Namazi a perdu environ 4,5 kg et sa tension artérielle s’est emballée pendant son jeûne. Il avait également du mal à se réchauffer.
Siamak Namazi, homme d’affaires d’origine iranienne, avait été arrêté en octobre 2015 en Iran pour des accusations d’espionnage qu’il nie et que les Etats-Unis estiment sans fondement. Il a été condamné à 10 ans de prison pour collaboration avec un gouvernement étranger.
L’administration Biden a tenté de ressusciter l’accord sur le nucléaire iranien, le précédent président américain Donald Trump (2017-2021) s’en étant retiré en soulignant que le pacte ne pouvait être appliqué sans la libération des Américains emprisonnés en Iran.
Mais M. Biden a reconnu, après de difficiles négociations, que l’accord était en état de mort clinique, alors que l’attention s’est tournée vers la sanglante répression que mène Téhéran contre de vastes manifestations déclenchées par le décès d’une femme arrêtée par la police des moeurs.
Téhéran refuse de reconnaître la double nationalité et a annoncé courant janvier l’exécution du Britanno-Iranien Alireza Akbari, accusé d’espionnage pour le Royaume-Uni, ce qu’il avait toujours nié.