Un journaliste israélien visite La Mecque, interdite aux non-musulmans
Gil Tamari, rédacteur en chef de l'information mondiale de la Treizième chaîne, s'est filmé en train de conduire dans la ville saoudienne et devant la Grande Mosquée

Un journaliste de la télévision israélienne a récemment visité la ville sainte musulmane de La Mecque, a rapporté la Treizième chaîne lundi, quelques jours après que le président américain Joe Biden est rentré d’un voyage qui comprenait un vol direct d’Israël vers la ville saoudienne côtière de Jeddah.
Le rédacteur en chef de l’information mondiale de la Treizième chaîne, Gil Tamari, a diffusé des images de lui-même circulant en voiture dans la ville, où le gouvernement saoudien interdit aux non-musulmans d’entrer.
Tamari s’est montré en train de passer sous les portes emblématiques de la ville et devant la Grande Mosquée qui abrite la Kaaba, le sanctuaire – de forme cubique – le plus sacré de l’Islam.
Le visage de son chauffeur avait été flouté.
Dans une image partagée par le chaîne, Tamari a également été vu sur le mont Arafat, à environ 15 kilomètres de La Mecque, où les musulmans se rassemblent durant le pèlerinage du Hajj.
Plusieurs journalistes israéliens se sont rendus en Arabie saoudite la semaine dernière pour couvrir la visite du président américain Joe Biden.
מכה היא העיר הכי קדושה לאיסלאם ומוקפת בכניסתה במצלמות משוכללות כדי למנוע כניסה למי שאינו מוסלמי. גיל תמרי היה לכתב הישראלי הראשון שהצליח להיכנס ולצאת למסע בעיר. ומה קרה כשחשדו בו? הכתבה המלאה – הערב במהדורה המרכזית@tamarygil pic.twitter.com/BzYKXP06P0
— חדשות 13 (@newsisrael13) July 18, 2022
Avant la visite de Joe Biden, le correspondant militaire de la Treizième chaîne, Alon Ben David, et Yoav Limor, du quotidien Israel Hayom, s’étaient rendus dans la nation du Golfe, alors que l’on spéculait sur le fait qu’Israël et l’Arabie saoudite tentaient de normaliser leurs relations.
Si des Israéliens se sont déjà rendus en Arabie saoudite, la plupart d’entre eux étaient des chefs du Mossad ou des personnalités politiques de haut rang, ou des musulmans effectuant le pèlerinage du Hajj. Au mois de mai, une délégation d’hommes d’affaires israéliens s’était rendue sur place.
Officiellement, l’Arabie saoudite a rejeté la reconnaissance de l’État juif en 1948 et a maintenu cette politique en partie à cause du conflit israélo-palestinien. Cette situation a toutefois commencé à changer ces dernières années, avec des tentatives, en backstage, de promouvoir la coopération diplomatique et sécuritaire face à la menace iranienne.
Vendredi, l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle ouvrait son espace aérien à « tous les transporteurs aériens », dans un geste qui avait été largement considéré comme faisant partie des efforts déployés par les États-Unis pour faire avancer les mesures de normalisation entre Jérusalem et Ryad. L’annonce a eu lieu alors que Biden était en visite en Israël, quelques heures avant de se rendre à Jeddah et de rencontrer les dirigeants saoudiens.
Toutefois, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, a déclaré samedi que la décision de Ryad d’ouvrir son espace aérien n’avait « rien à voir avec les liens diplomatiques avec Israël » et n’était « en aucun cas un signe précurseur de toute autre mesure » de normalisation.