Un militaire rétrogradé pour avoir participé à une manifestation en uniforme
Le major a été vu en tenue de combat, fusil sur l'épaule, portant une civière lors d'une manifestation pro-réforme à Jérusalem, en violation du règlement militaire
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un major de l’armée israélienne a été démis de ses fonctions dimanche pour avoir participé, en uniforme, à un rassemblement de soutien aux projets de réforme du système judiciaire du gouvernement la semaine dernière.
Les militaires jusqu’au grade de lieutenant-colonel sont autorisés à participer à des manifestations politiques, à condition qu’ils ne portent pas leur uniforme ou qu’ils ne soient pas identifiables en tant que militaires.
Tsahal a déclaré que l’officier a participé à la manifestation de jeudi à Jérusalem alors qu’il portait l’uniforme militaire, en violation du règlement militaire.
L’armée a indiqué qu’il sera démis de ses fonctions et qu’il sera reclassé dans un poste sans responsabilité. En outre, il a été condamné à une peine de 25 jours de prison avec sursis.
« La participation d’un soldat de Tsahal à une manifestation alors qu’il porte un uniforme est interdite et totalement inacceptable », a déclaré l’armée dans un communiqué.
Selon la radio de l’armée, Tsahal a découvert la participation de l’officier à la manifestation grâce à des images diffusées à la télévision.
Le militaire, qui a servi comme commandant de formation dans le Corps de Défense des Frontières, a été vu en tenue de combat, son fusil à l’épaule, et portant un orateur sur une civière avec d’autres manifestants, dans le cadre d’une mise en scène lors de la manifestation.
Après la diffusion des images, le militaire a été rappelé à l’ordre par ses supérieurs, avant d’être condamné dimanche.
Jeudi, quelque 200 000 partisans du gouvernement de droite radicale du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont envahi les rues adjacentes à la Knesset à Jérusalem, organisant leur plus grand rassemblement à ce jour afin d’apporter à la coalition le soutien de l’opinion publique, compte tenu de l’opposition généralisée à l’intérieur du pays et à l’étranger.
Le mois dernier, après avoir fait face à une opposition massive, Netanyahu a accepté de suspendre temporairement le processus législatif de la réforme afin de permettre des négociations avec l’opposition.
Les opposants affirment que la réforme, qui transférera une grande partie du pouvoir judiciaire entre les mains du gouvernement, affaiblira radicalement le caractère démocratique d’Israël, supprimera un élément clé de l’équilibre des pouvoirs et laissera les minorités sans protection. Ses partisans assurent qu’il s’agit d’une réforme indispensable pour mettre un frein à l’activisme de la Cour.
Les sondages montrent régulièrement que la réforme est largement impopulaire dans sa forme actuelle, et que le soutien au gouvernement a chuté depuis les dernières élections législatives.
De nombreux réservistes – qui jouent un rôle essentiel dans les activités courantes de l’armée, y compris dans les unités d’élite – ont prévenu qu’ils ne seraient pas en mesure de servir dans un Israël non démocratique, ce que le pays deviendrait, selon eux, si la réforme du système judiciaire est adoptée.
Lorsqu’ils ne sont pas en service actif, les réservistes sont autorisés à participer à des manifestations politiques.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.