Un nombre croissant de compagnies annulent ou suspendent leurs vols vers Tel Aviv
Les transporteurs craignent une attaque de l'Iran, même si Israël insiste sur le fait que son espace aérien reste sûr
Les compagnies aériennes espagnoles Iberia et Air Europa ont annulé leurs prochains vols à destination d’Israël samedi, rejoignant une liste croissante de transporteurs qui ont suspendu leurs liaisons – ou qui les ont annulées – alors même qu’Israël continue à se préparer pour une attaque à grande échelle dans un contexte de craintes portant sur un embrasement régional.
Iberia Express a annulé ses vols en provenance et à destination de Tel Aviv jusqu’à lundi. Les liaisons quotidiennes vers et depuis Israël d’Air Europa sont annulées dès dimanche, et ce jusqu’à mercredi.
Des annulations qui ont pour conséquence qu’environ 100 000 Israéliens se retrouvent piégés à l’étranger, a indiqué la Douzième chaîne, citant des sources proches des services de l’aviation. Selon le reportage qui a été diffusé par la chaîne, ces citoyens israéliens bloqués dans d’autres pays sont encouragés à se rendre en Grèce ou à Chypre pour y prendre un avion qui les ramènera au sein de l’État juif.
Le service assuré par le transporteur national El Al n’est pas perturbé. La Douzième chaîne a noté, samedi soir, qu’elle avait ajouté cinq vols pour aider les Israéliens bloqués hors des frontières d’Israël à rentrer chez eux.
Le ministère des Affaires étrangères a publié sur internet, samedi, un formulaire dont l’objectif est de venir en aide aux dizaines de milliers d’Israéliens qui, à l’étranger, sont dans l’incapacité de rejoindre l’État juif suite à ces annulations de vols.
Au moins dix compagnies aériennes avaient annulé leurs vols en direction et en provenance d’Israël, samedi dans la soirée, alors que le Hezbollah et l’Iran menaçaient de frapper le pays suite à la mort de deux chefs terroristes dans des frappes dont la responsabilité a été attribuée à Israël.
Voici la liste par ordre alphabétique des compagnies aériennes et des annulations de vol en date du 3 août (avec des dates qui pourraient encore changer en fonction de l’évolution de la situation) :
Aegean (Grèce) — Vols annulés jusqu’au 6 août
Air Europa (Espagne) — Vols annulés du 4 au 7 août inclus
Air India (Inde) — Vols annulés jusqu’au 8 août
Delta — Vols annulés jusqu’au 3 août
Fly Dubai (Émirats arabes unis) — Vols annulés jusqu’au 3 août
Iberia Express (Espagne) — Vols annulés jusqu’au 4 août
ITA (Italie) — Vols annulés jusqu’au 5 août
KLM (Paus-Bas) — Vols annulés jusqu’au 26 octobre
LOT (Pologne) — Vols annulés jusqu’au 5 août
Lufthansa Group (Allemagne) — Vols annulés jusqu’au 9 août (Le groupe comprend Swiss Air, Austrian Airlines, Brussels Airlines, Lufthansa Airlines et Eurowings)
United Airlines (États-Unis) — Vols annulés jusqu’au 9 août
Vueling (Espagne) — Vols annulés jusqu’au 4 août
Wizz Air (Hongrie) — Vols annulés jusqu’au 4 août
La Douzième chaîne a indiqué, dans l’après-midi de samedi, qu’Ethiopian Airlines avait aussi annulé ses liaisons vers Tel Aviv.
De son côté, l’ambassade américaine au Liban a vivement recommandé samedi à ses citoyens « qui souhaitent quitter le Liban de réserver l’un des billets mis à leur disposition, même si ce vol ne part pas immédiatement ou qu’il ne correspond pas à l’itinéraire privilégié par les voyageurs ». La mission a ajouté que les citoyens qui ont choisi de rester au Liban devaient trouver un endroit où ils pourront se réfugier en cas d’urgence.
Le ministre des Affaires étrangères britannique David Lammy s’est montré encore plus pressant : « Tandis que nous travaillons vingt-quatre heures sur vingt-quatre à renforcer notre présence consulaire au Liban, mon message aux ressortissants britanniques est clair – partez dès maintenant », a-t-il indiqué dans une déclaration.
Air France et sa branche low-cost néerlandaise Transavia ont déclaré, samedi, que les deux compagnies allaient prolonger leur suspension des vols entre Paris et Beyrouth et ce, au moins jusqu’au 6 août.
Les liaisons vers Tel Aviv resteront inchangées, a confié un porte-parole à l’AFP.
Le ministère israélien des Transports a déclaré vendredi que « la situation sécuritaire permet les vols en provenance et en direction d’Israël ».
« Certains transporteurs étrangers retardent ou revoient à la baisse leurs avions en direction d’Israël pour des raisons internes », a noté le ministère. « Les passagers doivent prendre en compte le fait que leur retour sera reporté ».
Certaines compagnies se sont aussi assurées de rester à l’écart de l’espace aérien iranien depuis l’assassinat de Haniyeh, le chef politique du Hamas. L’agence de presse turque Andalou, qui appartient à l’État, a signalé vendredi que Turkish Airlines reportait ses liaisons vers la république islamique en raison des tensions vives apparues entre l’Iran et Israël. Les vols devaient reprendre dans la matinée de samedi.
Samedi, le ministère des Affaires étrangères a mis à disposition des ressortissants israéliens bloqués à l’étranger un formulaire en ligne qui « centralise les informations et les recommandations pour les citoyens et pour les familles qui veulent rentrer en Israël ». Le ministère a ajouté que remplir ce formulaire ne garantissait pas pour autant de trouver un vol ou de bénéficier d’un éventuel financement.
Si les compagnies aériennes israéliennes continuent à assurer leurs services, Arkia a procédé à certaines annulations de vols dont l’équipage était composé de ressortissants étrangers. Suite à une telle annulation, environ 400 Israéliens ont été bloqués à Prague pendant trois jours avant d’être rapatrié vendredi.
Le chef de l’Autorité de l’aviation civile, Shmuel Zakai, a noté jeudi que l’espace aérien israélien était « absolument sûr », ajoutant que l’Administration de l’aviation fédérale des États-Unis et son homologue au sein de l’Union européenne avaient fait la même constat.
Il a ajouté qu’Israël saurait fermer son espace aérien pour des raisons sécuritaires si cela devait s’avérer nécessaire.
Un grand nombre de compagnies non-israéliennes avaient arrêté de desservir Israël après le début de la guerre à Gaza, une guerre qui avait été déclenchée par le pogrom commis par le Hamas dans le sud du pays. Des milliers d’hommes armés avaient franchi la frontière, tuant près de 1 200 personnes et prenant 251 personnes en otage.
Le trafic aérien avait largement repris après plusieurs mois, même si l’espace aérien a été brièvement fermé au mois d’avril lorsque l’Iran avait lancé une attaque directe sans précédent contre Israël.