Un nouveau projet de loi pour lutter plus efficacement contre le tabagisme en Israël
Idit Silman, députée Yamina et présidente de la commission de la Santé, souhaite que le pays se dirige vers une interdiction totale du tabagisme
Un nouveau projet de loi va être soumis prochainement à la Knesset afin de réglementer plus fortement le tabagisme.
Le projet de loi d’Idit Silman, députée Yamina et présidente de la commission de la Santé, prévoit notamment de réduire l’accès des jeunes générations au tabagisme et d’endiguer l’influence de l’industrie du tabac dans les décisions publiques.
Mme Silman a souhaite que le pays se dirige vers une interdiction totale du tabagisme.
Plus concrètement, son projet de loi prévoit que l’âge légal pour acheter des produits du tabac soit relevé à 21 ans, et vise à réduire l’exposition de la population à la fumée de tabac, en proposant d’interdire la consommation sur les balcons – ce qui nécessiterait une révision du statut juridique de ceux-ci.
La députée veut aussi que la police puisse être appelée à effectuer des contrôles, notamment pour assurer l’effectivité de l’interdiction de fumer dans les véhicules.
Le texte limiterait enfin l’influence des fabricants en Israël, et interdirait les activités de lobbying de l’industrie du tabac à la Knesset.
Selon Efrat Aflalo, qui dirige le département de l’éducation du ministère de la Santé, le nombre d’Israéliens qui meurent chaque année du tabagisme est de 8 000. 800 d’entre eux seraient concernés par un tabagisme passif.
En 2019, un rapport du ministère israélien de la Santé avait suggéré que les efforts de lutte contre le tabagisme chez les Israéliens commençaient à porter leurs fruits, avec un nombre croissant de fumeurs qui cherchaient à arrêter de fumer et des restrictions de plus en plus strictes concernant la publicité et le marketing autour du tabac.
Environ un cinquième (19,8 %) des adultes israéliens, définis dans l’étude comme étant âgés de 21 ans ou plus, sont des fumeurs, selon le rapport.
Le ministère de la Santé avait déclaré au même moment qu’il s’était fixé comme objectif ambitieux de ramener ce chiffre à 15,5 % d’ici cinq ans, et estimé qu’une nouvelle législation anti-publicité, des « programmes visant à aider les fumeurs à renoncer au tabac » et un « soutien de la société civile » mènerait à cet objectif.
Les fumeurs israéliens cherchent de plus en plus à arrêter de fumer, indiquait le rapport. Quelque 2 % des fumeurs, soit 24 865 personnes, ont démarré un traitement pour arrêter de fumer, soit près du double du chiffre enregistré en 2010.
La lutte contre le tabagisme a déjà connu plusieurs changements radicaux au niveau législatif ces dernières années. Début 2019, la Knesset a promulgué de nouvelles restrictions concernant la publicité. Les produits du tabac ne pouvaient désormais plus être mis en avant sur les sites Internet israéliens, à la télévision ou dans les bâtiments publics. Les publicités se limitent uniquement aux médias imprimés. L’année dernière, une directive a interdit le tabac dans les lieux de divertissement publics, tels que les parcs d’attractions et les stades.
Le rapport a révélé d’importants écarts entre les hommes et les femmes, les Arabes et les Juifs, et en termes d’éducation scolaire.
Ce chiffre est nettement plus élevé chez les hommes (24,7 % de fumeurs) que chez les femmes (15,1 %). Il est plus élevé chez les Arabes (23,3 %) que chez les Juifs (19,1 %).
L’écart entre les hommes arabes fumeurs et les femmes arabes fumeuses est particulièrement élevé. Ainsi, le taux de tabagisme est extrêmement élevé chez les hommes arabes (39 %). Seules 7,3 % des femmes arabes fument.
L’écart hommes-femmes est beaucoup plus faible chez les Juifs, avec 21,6 % de fumeurs chez les hommes et 16,7 % chez les femmes.
Le taux élevé chez les hommes arabes est en partie du à l’utilisation de narguilés – 19,4 % des hommes arabes déclarent en être adeptes, contre seulement 4,7 % des hommes juifs.
L’étude révélait que les différentes populations commencent à fumer à différents âges. Les hommes juifs semblent commencer à fumer au début de leur service militaire, à un âge moyen de 18,4 ans. Les hommes arabes commencent plus tard, à 20 ans en moyenne. Cela peut aussi refléter un taux de tabagisme moins élevé chez les mineurs arabes.
Chez les femmes juives, l’âge moyen est de 19,8 ans, et de 25 ans chez les femmes arabes.
Dans tous les groupes de population, le niveau d’éducation est corrélé avec le tabagisme. Près du tiers – 29 % – des Israéliens qui ne sont pas allés au lycée sont des fumeurs – un chiffre qui tombe à 23,2 % parmi ceux qui ont terminé la classe de seconde, première ou terminale. Parmi ceux qui sont allés jusqu’aux études supérieures ou plus, ce chiffre est de 17 %.
Le rapport notait que les chiffres concernant Israël sont comparables à la moyenne européenne. La moyenne de 24,7 % concernant les hommes israéliens fumeurs est similaire à celle des hommes européens (24,4 %). Concernant les femmes, le taux de 15,1 % de fumeuses en Israël est légèrement meilleur que les résultats en Europe – où 16,2 % des femmes fument.