Un Palestinien blessé par un policier obtient 155 000 NIS de dédommagement
Le garde-frontière avait été reconnu coupable d’avoir tiré sur Rateb Abu Rahmeh à Bilin de manière injustifiée, mentant sur l’incident

La Cour des magistrats de Jérusalem a récemment ordonné à un garde-frontière policier de payer 155 000 NIS de dédommagement à un manifestant palestinien pour l’avoir blessé sans raison.
Wahel Sabit a été reconnu coupable d’avoir tiré sur Rateb Abu Rahmeh sans cause justifiable, et d’avoir ensuite faussement affirmé que sa victime lançait des pierres sur les forces de sécurité pendant des affrontements dans le village de Bilin, en Cisjordanie, en 2005.
Bien que Sabit a déjà été condamné par une cour militaire pour avoir menti sur l’incident, le juge Gad Ehrenberg a déterminé que son comportement le rendait personnellement responsable pour dédommager Abu Rahmeh pour ses blessures, d’après le quotidien israélien Haaretz de dimanche.
Abu Rahmeh, conférencier à l’université Al-Quds de Jérusalem, menait, au moment de l’incident, des douzaines de villageois dans des manifestations contre la construction de la clôture de défense en Cisjordanie par Israël, qui aurait séparait les villageois de leurs terres agricoles.
Selon les documents de la Cour, Sabit a tiré sur Abu Rahmeh et les autres manifestants alors qu’ils approchaient de la clôture en fil barbelé de l’armée israélienne en dehors du village.
Abu Rahmeh a été touché à la jambe par une balle recouverte de mousse tirée par Sabit.
Après l’incident, Sabit a témoigné devant ses supérieurs que ce jour-là, Abu Rahmeh et les autres avaient déplacé la clôture en fil barbelé et lancé des pierres sur son unité à une distance proche, ne laissant aux forces de sécurité que le choix d’utiliser des méthodes de dispersion d’émeutes sur les manifestants.
En conséquence, Abu Rahmeh a été arrêté et accusé par Israël avant qu’une vidéo de l’incident ne prouve que la version de Sabit était fausse. Selon le rapport, on peut voir Rahmeh tentant de calmer les manifestants et les soldats alors que la manifestation devenait violente.
Après avoir été touché, Abu Rahmeh a passé 14 jours dans les prisons de l’armée israélienne avant qu’une cour militaire ne visionne le film et ordonne sa libération immédiate.
Sabit était jugé pour avoir falsifié son compte-rendu de l’incident, et a été condamné à sept mois de prison par une cour civile après avoir accepté une négociation. Selon les termes de l’accord, Sabit a admis avoir donné de fausses informations et dit à la Cour que ce jour là était son premier en mission opérationnelle, et qu’il avait peur de son commandant.
En 2012, Sabit a fait appel de sa condamnation et a vu sa peine réduite à six mois de services d’intérêt général.
Abu Rahmed a porté plainte au civil contre Sabit en 2013, cherchant une compensation pour le coût des soins médicaux, des salaires perdus, et de la peine et de la souffrance résultant de la blessure.
Ehrenberg a rejeté la défense de Sabit disant qu’il était protégé contre un procès au civil et a jugé en faveur d’Abu Rahmeh.
Les avocats d’Abu Rahmeh, Gabi Lasky et Limor Goldstein, ont accueilli le verdict. « Après tant d’années, la Cour a finalement décidé de le dédommager de manière appropriée pour les souffrances qu’il a enduré ».