Un projet de loi US pour un renforcement de la coopération sur l’IA avec Israël
Le projet vise à la création d'un centre israélo-américain qui aura pour but de développer les technologies d’IA, ce qui pourrait permettre de contrer la Chine dans ce domaine
Début septembre, le représentant démocrate Jake Auchincloss a présenté à la Chambre des représentants américaine un projet de loi pour un renforcement de la coopération avec Israël sur le développement des technologies d’intelligence artificielle (IA) – alors que la Chine ne cesse de progresser dans ce domaine tout en représentant une menace de plus en plus claire à différents niveaux pour les États-Unis et l’Occident en général.
Son projet de loi bipartisan, l’United States-Israel Artificial Intelligence Center Act (USIAIC), élargirait ainsi encore davantage la coopération États-Unis-Israël.
Il prévoirait la création par le département d’État d’un centre israélo-américain basé aux États-Unis visant à développer les technologies d’IA à partir des capacités et du savoir-faire des secteurs académiques et des entreprises privées des deux pays. Le projet pourrait notamment permettre des avancées en labellisation de données, besoin essentiel du renseignement géospatial, rappelle le journal Intelligence Online.
Jake Auchincloss, représentant démocrate du Massachusetts à l’origine du projet de loi, a été élu l’an dernier. Il est Juif et est un fervent soutien d’Israël, pays auquel il a consacré une longue page de son site politique.
Il est soutenu dans ce projet de loi par les représentants démocrates Grace Meng et Dean Phillips et par les Républicains Anthony Gonzalez et Mike Waltz.
Le groupe a déclaré que le centre qu’ils veulent voir créer serait destiné à « approfondir la coopération bilatérale dans le domaine de l’IA et contribuer à l’avancement de ce domaine critique ».
« Un partenariat avec Israël et le développement d’un centre de recherche en intelligence artificielle aideront notre génération à prendre la tête de la R&D à l’échelle mondiale », a déclaré Auchincloss. « En investissant dans les technologies du futur avec nos partenaires alliés, nous pouvons bâtir une économie qui nous préparera à relever les défis de la prochaine génération. »
« Israël est notre allié le plus important et le plus proche au Moyen-Orient, et nous devons nous assurer que notre partenariat en matière de sécurité commune s’étende également aux technologies émergentes », a déclaré le représentant Gonzalez. « Nous savons que le développement d’une intelligence artificielle efficace est crucial pour nos intérêts nationaux et ceux d’Israël. »
Un projet de loi d’accompagnement à celle-ci a été présenté en juin dernier au Sénat.
« Pour maintenir notre avance technologique et améliorer notre compétitivité, les États-Unis doivent agir dès maintenant pour déployer rapidement des systèmes d’IA. Comme le souligne à juste titre la Commission nationale de sécurité sur l’intelligence artificielle, il est essentiel de tirer parti des avantages de l’innovation alliée pour remporter l’ère de l’IA », a déclaré le sénateur Jacky Rosen lors de la présentation du projet de loi au Sénat.
« Pour nous aider à garder une longueur d’avance, cette législation bipartite permettrait une plus grande collaboration entre les États-Unis et Israël – plaque tournante majeure pour les technologies d’IA nouvelles et émergentes. Ensemble, nous pouvons développer des technologies d’IA qui améliorent notre sécurité nationale et la relation américano-israélienne », a-t-il ajouté.
Plus de 100 multinationales américaines et étrangères coopèrent déjà avec des ingénieurs israéliens et ont ouvert des centres de R&D en Israël. Parmi ces entreprises figurent des géants comme Google, IBM et Intel, particulièrement actifs en matière d’IA. Microsoft, Facebook, Amazon, Apple ainsi que Mastercard, Ford et SAP ont aussi des centres dans le pays. Une étude vient de placer Tel Aviv à la 7e place des meilleurs écosystèmes technologiques du monde.
Fin juillet, le Congrès américain a voté en faveur de l’instauration de l’Intelligence Authorization Act (IAA) pour 2022. Ce programme prévoit notamment que le bureau du Director of National Intelligence établisse des partenariats avec différentes agences de renseignement de pays alliés afin de surveiller la progression des capacités chinoises en technologie – dont l’IA.
La semaine dernière, la Chambre américaine des représentants a approuvé à une écrasante majorité une nouvelle enveloppe d’un milliard de dollars destinés à financer le bouclier antimissile israélien « Dôme de Fer », après une controverse provoquée par l’aile dite « progressiste » des Démocrates. Le projet doit encore être soumis au vote final du Sénat, à une date qui n’a pas encore été fixée. Les États-Unis participent régulièrement depuis dix ans au financement de ce système antimissile.