Un révisionniste présumé de la Shoah au comité du musée du génocide en Lituanie
La communauté juive s'insurge contre cette nomination, affirmant que Vidmantas Valušaitis "a délibérément déformé l'histoire" et atténué les actes antisémites des autorités locales

(JTA) – Les Juifs lituaniens protestent contre la nomination d’un journaliste au poste de conseiller principal du musée national sur le génocide, car il est, selon eux, un révisionniste de l’Holocauste.
Vidmantas Valušaitis « déforme délibérément l’histoire dans ses publications depuis plusieurs années et présente au public de fausses informations en ce qui concerne les actions antisémites du Front des militants lituaniens et du Gouvernement provisoire de Lituanie » pendant l’Holocauste, a déclaré l’association de la Communauté juive de Lituanie vendredi, dans un communiqué publié sur son site Internet.
Le Centre de recherche sur le génocide et la résistance de Lituanie est le sujet d’allégations de distortion de l’Holocauste depuis plusieurs années.
Le groupe juif a déclaré qu’il « ne soutient pas la nomination d’une personne qui est ouvertement du côté de ceux qui diffusent des idées antisémites en Lituanie ». Le communiqué ajoute que Valušaitis est un choix malvenu pour le poste, car il « défend ouvertement les antisémites qui ont participé directement ou indirectement à l’extermination des Juifs de Lituanie ».
Vidmantas Valiušaitis. Kodėl mūsų visuomenė nepajėgi ir konfliktiška https://t.co/hmWIZzkO3z pic.twitter.com/4s0a7DclpA
— Pozicija.org (@pozicija_org) October 27, 2019
En juillet dernier, Valušaitis a signé un article défendant Juozas Luksa-Daumantas, nationaliste lituanien accusé d’avoir participé à un massacre de Juifs pendant la Shoah. Récemment, le parlement lituanien a décidé que l’année 2021 serait consacrée à célébrer sa mémoire.
Plusieurs témoins ont indiqué que Luksa-Daumantas, un chef de la milice pronazie du Front activiste lituanien durant la Seconde Guerre mondiale, avait participé au massacre du garage Lietukis en 1941 à Kaunas.
Valušaitis a écrit que cela ne pouvait pas être vrai, car des membres de la famille de l’épouse de Luksa-Daumantas avaient sauvé des Juifs, et affirmé que les photos qui montraient Luksa-Daumantas sur les lieux du massacre étaient trafiquées.