Un tribunal israélien reporte le procès d’un Français accusé de trafic d’armes
Romain Franck est accusé de s'être servi des privilèges associés aux activités diplomatiques pour faire sortir des dizaines d'armes de la bande de Gaza vers la Cisjordanie

Le procès d’un employé du consulat général de France à Jérusalem accusé d’être impliqué dans un réseau de trafic d’armes dans les Territoires palestiniens a été repoussé au mois de septembre, a décidé lundi un juge israélien.
Romain Franck, contractuel de 24 ans qui travaillait comme chauffeur pour le consulat, est accusé par les procureurs israéliens de s’être servi des privilèges associés aux activités diplomatiques pour faire sortir des dizaines d’armes de la bande de Gaza vers la Cisjordanie.
Il a comparu lundi devant un tribunal de la ville de Beer-Sheva, dans le sud d’Israël, en présence de ses parents, a constaté un journaliste de l’AFP.
Son avocat, Kenneth Mann, a demandé un délai supplémentaire pour préparer sa défense en évoquant des problèmes de langue, le traducteur français-hébreu qui devait assister à l’audience étant absent.
Le juge Daniel Bentolila a fixé une nouvelle comparution au 16 septembre.
Selon le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien, Romain Franck a agi pour le compte d’un réseau de trafiquants palestiniens, « pour l’argent, de son propre chef et à l’insu de ses supérieurs ».
Le Français, arrêté mi-février, a reçu 5 500 dollars (4.500 euros) en échange de ses services, selon l’acte d’accusation.
Romain Franck avait commencé à travailler en janvier 2017 au consulat général comme « volontaire international », statut qui permet à de nombreux jeunes adultes de bénéficier d’une expérience professionnelle à l’étranger.
Le Shin Beth n’évoque aucune motivation politique propalestinienne de sa part, pas plus que la page Facebook du jeune homme, riche en photos de ses voyages dans la région.
La bande de Gaza est gouvernée par le groupe terroriste islamiste du Hamas. L’enclave est soumise par Israël à un blocus destiné à empêcher le Hamas de se constituer un arsenal. Mais l’intérieur des véhicules diplomatiques est généralement exempt de contrôle.
Selon le Shin Beth, Romain Franck recevait les armes d’un employé du Centre culturel français à Gaza, franchissait la frontière avec Israël et parcourait à travers le territoire israélien les quelques dizaines de kilomètres jusqu’en Cisjordanie.