« Une chanson pour la paix entre un Juif et un Arabe », signée Amir et Nazim
Le défi de Nazim Khaled de sortir une chanson par jour en 2024 s'achève avec un hymne de paix en duo avec son « ami depuis dix ans » Amir Haddad
Mardi 31 décembre, à la veille du passage à la nouvelle année, les chanteurs Amir et Nazim ont dévoilé un duo touchant au message fort, « une chanson pour la paix entre un Juif et un Arabe », selon Nazim dans les colonnes du Parisien.
Le chanteur franco-algérien s’était lancé un pari fou en 2024 : publier une chanson par jour pendant un an. Il a relevé son défi en terminant l’année avec sa 366e chanson, « En face », en duo avec le franco-israélien Amir Haddad.
À l’occasion de la sortie de cette ultime chanson, Nazim Khaled a publié une vidéo sur son compte Instagram pour expliquer que « c’est une chanson qui parle de paix, d’une manière pas très naïve j’espère ». « C’était une belle manière de boucler ma boucle », a-t-il déclaré.
Le chanteur s’est par ailleurs dit « fier » de ce morceau qu’il a réalisé avec celui qu’il appelle son « frère ». « C’est mon ami depuis dix ans », a-t-il précisé avant d’expliquer : « On voulait faire un truc qui parle de paix. Parce que lui et moi, on n’aurait pas dû être du même bord, normalement […] Plein de choses font que si on ne se connaissait pas, on ne s’aimerait pas. Et on s’aime, vous ne savez pas comment. »
Si Nazim n’était auparavant pas connu en tant que chanteur, ses textes ont été chantées par les plus grands, notamment Kendji Girac, Yannick Noah, Claudio Capéo, Florent Pagny et… Amir, qui a présenté le morceau « J’ai cherché » à l’Eurovision 2016.
Dans « En face », Amir et Nazim interprètent en toute simplicité des paroles de paix accompagnés d’un piano. « Si tous les chemins mènent à la guerre, il y a peut-être une autre route à dessiner encore », entend-t-on Amir chanter dans le deuxième couplet. Et Nazim de lui répondre : « On ne pourra pas réconcilier nos pères, mais nos enfants pourraient changer la destinée. »
« Si j’étais né à ta place, dans le camp d’en face, je t’aimerais moi aussi. Si on avait l’audace de ne plus se faire face, on s’aimerait nous aussi », chante ensuite le duo à l’unisson.
« En face » fait évidemment référence au conflit qui fait rage entre Israël et le Hamas depuis maintenant 457 jours. Le Hamas a débuté le conflit en envahissant le sud d’Israël le 7 octobre 2023, faisant plus de 1 200 morts et prenant 251 personnes en otages, dont 100 sont toujours retenus en captivité à Gaza.
En représailles, Israël a lancé une vaste opération pour éliminer le Hamas de la bande côtière. Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 17 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
C’est la seconde fois qu’Amir évoque en chanson la situation au Proche-Orient. Sur son dernier album, sorti le 13 septembre dernier, le titre « Supernova » rend hommage aux victimes du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre, et en particulier aux victimes qui se trouvaient sur les lieux du festival de musique qui a donné son nom à la chanson.
Dans ce titre, le chanteur raconte le coup de foudre d’un couple, brutalement séparé par l’attentat contre le festival de musique. Sur un fond sonore aux allures de sirène d’alerte, Amir chante : « Il fait jour mais tout devient sombre / Et quelque chose vient de tomber / On voulait juste faire la fête. »
Après le défi qu’il s’est lancé en 2024, Nazim a annoncé qu’il souhaitait faire un album qui rassemblerait ses meilleurs morceaux sortis cette année et rencontrer son public en concert.