Israël en guerre - Jour 60

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Une fille d’Amos Oz rejette les dires de sa sœur sur les « abus » de leur père

Fania Oz-Salzberger rejette les allégations formulées dans l'autobiographie, note que Galia Oz laissait souvent ses propres enfants à la garde de ses parents

Fania Oz-Salzberger devant la maison de sa grand-mère à Rivne, en novembre 2014. (Yifa Yaakov/Times of Israel)
Fania Oz-Salzberger devant la maison de sa grand-mère à Rivne, en novembre 2014. (Yifa Yaakov/Times of Israel)

Fania Oz-Salzberger, la fille aînée de l’auteur israélien Amos Oz, a réfuté mercredi les allégations de sa sœur Galia Oz selon lesquelles elle aurait été battue par leur père, les qualifiant de « série de contre-vérités ».

La réponse d’Oz-Salzberger est intervenue après qu’elle, sa mère et deux de ses frères et sœurs ont contesté le mois dernier les affirmations de sa jeune sœur dans une nouvelle autobiographie intitulée Something Disguised as Love, [Quelque chose déguisé en amour], qui a ébranlé l’image qu’Israël se faisait du romancier, considéré comme l’un des plus grands écrivains du pays et un éternel favori du prix Nobel. Oz est décédé d’un cancer en 2018.

Dans un long message publié sur sa page Facebook, sous le titre “Something disguised as truth”, (Quelque chose déguisé en vérité), Mme Oz-Salzberger a écrit que les allégations du livre sont « un simple et horrible stratagème grammatical ».

« Transformer un passé ponctuel en un passé continu. Du passé simple au passé continu. De ‘il m’a frappée une fois’ à ‘il avait l’habitude de me frapper’, puis à ‘il m’a toujours frappée' », a-t-elle écrit.

Pour prouver que sa sœur ne craignait pas d’être maltraitée par Oz, elle a fait remarquer que Galia et son mari laissaient leurs propres enfants aux soins de leurs grands-parents, « lorsqu’ils étaient bébés, tout-petits et enfants. »

« D’innombrables jours et nuits dans la maison d’un psychopathe et de sa collaboratrice », a écrit Oz-Salzberger avec sarcasme.

Amos Oz (photo credit: Yossi Zamir/Flash 90)
Amos Oz participant au Festival international des écrivains à Jérusalem, le 3 mai 2010. (Yossi Zamir/Flash90)

Oz-Salzberger, professeure d’Histoire à l’université de Haïfa, a poursuivi en disant qu’elle ne nie pas deux des trois affirmations faites dans le livre – que son père avait traîné Galia sur les marches de leur maison au kibboutz Hulda et qu’il lui avait versé du café froid. Mais elle rejette la troisième allégation selon laquelle il battait leur mère.

Leur père avait traîné Galia, alors âgée de huit ans, sur le perron et l’avait traitée d' »ordure », dit-elle. Mais Oz-Salzberger, qui avait 11 ans à l’époque, a ajouté qu’elle s’en souvenait si bien parce que c’était un événement « tout à fait unique ».

En ce qui concerne la tasse de café froid, Mme Oz-Salzberger a déclaré qu’elle n’était pas présente mais qu’elle croit le récit de sa sœur et d’une connaissance commune.

Mais, a-t-elle écrit. « il y a juste un problème. Ce sont les deux seuls incidents dans lesquels Abba [papa] a agi violemment contre Galia. C’est donc conforme au livre de Galia et à ma mémoire. »

Il n’y avait pas de « pratique systématique d’abus sadiques », y compris d’abus émotionnels, a écrit Mme Oz-Salzberger.

Quant au troisième point, à savoir qu’Oz avait battu leur mère, elle a écrit : « Il faut le supprimer. »

« Abba [papa] n’a pas battu Imma [maman] », a-t-elle écrit.

« Il y avait des querelles ici et là, certaines sévères, et au-dessus d’elles s’étendait une tonnelle paisible d’amour profond et spectaculaire pour la vie », a déclaré Mme Oz-Salzberger. « Jusqu’à ce qu’il rende son dernier souffle alors que maman et moi tenions ses deux mains. »

Oz, se souvient-elle, ne l’a giflée que deux fois durant son enfance. Une fois, à l’âge de quatre ans, elle avait emmené un groupe d’amis faire un tour de tricycle qui les avait conduits hors du kibboutz et sur la route jusqu’à ce qu’un pick-up les ramène tous chez eux. Certains des parents affolés, qui attendaient au kibboutz, ont giflé leurs enfants à leur arrivée, y compris Oz.

En lui assénant la gifle, Oz lui a dit : « Je veux que cette gifle te rappelle tous les jours de ta vie combien il est important de faire très attention à ta vie. » Elle a écrit : « Et je lui ai pardonné sur-le-champ. »

La seconde, écrit-elle, c’est lorsque le 6 octobre 1973, au début de la guerre du Kippour, elle a écouté une conversation urgente que son père avait avec un autre membre du kibboutz. Âgée de 13 ans, elle a exigé de savoir de quoi ils parlaient et Oz a répondu par une gifle « qu’il voulait certainement donner aux pays arabes, au [Premier ministre] Golda Meir et au [ministre de la Défense] Moshe Dayan. »

« J’étais furieuse », écrit Oz-Salzberger. « Pendant un instant, j’ai décidé que j’étais désormais en faveur des Syriens. »

Oz a servi en tant que réserviste de chars d’assaut combattant les Syriens dans le nord du pays pendant le conflit de trois semaines qui a coûté un lourd tribut aux forces israéliennes.

« Lorsqu’il [Oz] est rentré à la maison à la fin du mois d’octobre et qu’il s’est assis par terre dans un uniforme sale pendant de longues heures et qu’il est resté silencieux – alors je lui ai complètement pardonné », a écrit Oz-Salzberger.

Galia Oz. (Capture d’écran : Douzième chaîne)

Dans son autobiographie, Galia Oz détaille les abus présumés, écrivant : « Pendant mon enfance, mon père m’a battue, insultée et humiliée. »

« L’abus était créatif : il me traînait dans la maison et me jetait sur le perron à l’extérieur. Il me traitait d’ordure. Il ne perdait pas son sang-froid et il ne s’agissait pas d’une gifle occasionnelle mais d’une routine d’abus en série », a-t-elle déclaré.

La veuve d’Oz et ses deux autres enfants se sont élevés contre la représentation du romancier comme étant un père abusif.

« Nous avons connu un père différent. Un père chaleureux, aimant, attentif et qui aimait sa famille », a écrit la veuve Nili Oz dans un communiqué publié le mois dernier, également signé par les époux Oz-Salzberger et Daniel Oz.

Daniel Oz a écrit dans un post Facebook de février : « Mon père n’était pas un ange, seulement un être humain, mais il était le meilleur être humain que je connaisse. »

« Galia se souvient qu’elle a subi une éducation sévère et abusive de la part de notre père. Je suis sûre – je sais – qu’il y a un fond de vérité dans ses paroles. Ne l’effacez pas. Mais ne nous effacez pas non plus. »

Oz était l’auteur le plus lu et le plus connu d’Israël, et a été salué par le président Reuven Rivlin après sa mort en 2018 comme le « plus grand écrivain du pays. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié Oz de « l’un des plus grands auteurs » de l’histoire d’Israël.

Il a remporté des dizaines de prix, dont le prix Israël et le prix Goethe d’Allemagne, et ses livres ont été traduits en 45 langues. Il a été mentionné à plusieurs reprises comme l’un des principaux candidats au prix Nobel de littérature, mais celui-ci lui a échappé.

Né Amos Klausner à Jérusalem, en Palestine mandataire, en 1939, il a utilisé la ville comme toile de fond pour nombre de ses œuvres, dont « La Boîte noire (1987) et « In the Land of Israel ».

Oz était également l’un des militants de gauche les plus virulents du pays, partisan d’une solution à deux États.

Au cours d’une carrière d’un demi-siècle, Oz a publié plus de 35 livres, dont 13 romans, ainsi que des livres pour enfants et des recueils de nouvelles, et des centaines d’articles sur des sujets littéraires et politiques.

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