Une marche contre l’antisémitisme « essentielle », pour le grand rabbin de France
Haim Korsia a évoqué la lettre dénonçant l'antisémitisme publiée par Emmanuel Macron, estimant que "symboliquement, c'est comme s'il avait manifesté avec tout le monde"

La grande marche contre l’antisémitisme prévue dimanche après-midi à Paris est « essentielle », a jugé sur Radio J le grand rabbin de France Haïm Korsia, estimant que « tout le monde devrait se sentir concerné ».
Une « grande marche civique » contre l’antisémitisme doit s’élancer en début d’après-midi dans la capitale, en présence d’une bonne partie de la classe politique française, mais sans le chef de l’Etat ni l’opposition de gauche radicale.
« Cette marche est essentielle, elle intervient à l’appel des représentants du peuple français, c’est-à-dire du président du Sénat et de la présidente de l’Assemblée nationale, et je trouve que c’est un symbole fort. Tout le monde devrait se sentir concerné par un appel aux valeurs de la République », a déclaré Haïm Korsia, quelques heures avant son départ.
Emmanuel Macron, lui, n’y sera pas. Le président de la République s’est adressé aux Français samedi soir, par le biais d’une lettre publiée par le journal Le Parisien. Il y a déploré « l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé ».
« Ses mots sont très clairs et très fermes et symboliquement, c’est comme s’il avait manifesté avec tout le monde », a déclaré le grand rabbin de France.
Le président français a, par ailleurs, durci le ton contre Israël, qu’il exhorte avec insistance à cesser les bombardements tuant des civils à Gaza, dans un entretien à la BBC vendredi soir.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a demandé « une clarification de la position de la France ».
Haïm Korsia a, de son côté, indiqué attendre des explications à la suite de ces déclarations du chef de l’Etat qu’il juge « surprenantes ». « On ne veut absolument pas polluer cette manifestation, on a décidé d’attendre la manifestation pour juste essayer de comprendre », a-t-il dit.
La marche parisienne et les manifestations organisées en province sont loin de refléter une union nationale. Leur préparation a donné lieu à une féroce bataille politique sur la présence dans le défilé du Rassemblement national (RN) et de l’autre parti d’extrême droite Reconquête!.
« Je ne veux pas rentrer dans le commentaire sur qui est là, qui n’est pas là », a déclaré Haïm Korsia, regrettant que sa préparation ait tourné au pugilat politique. « C’est une honte », a-t-il jugé.
La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, accusé d’ambivalences sur l’antisémitisme, boycotte la manifestation du fait de la présence du RN, même si des Insoumis devraient se ranger derrière d’autres initiatives.
Un rassemblement organisé par LFI près de l’emplacement de l’ancien Vel d’Hiv, a été perturbé dimanche matin à Paris par des manifestants qui reprochent au parti de M. Mélenchon ses ambiguïtés sur la question de l’antisémitisme.