Une octogénaire entame une grève de la faim devant la Knesset pour le retour des otages
La militante anti-guerre Orna Shimoni, 83 ans, a expliqué qu'elle a d'abord caché sa décision à ses enfants et qu'elle leur a dit de ne pas la soigner si elle tombait malade
Une militante israélienne anti-guerre de longue date, dont le fils soldat a été tué au cours de la Première Guerre du Liban en 1982, a entamé une grève de la faim devant la Knesset ce vendredi, exhortant le gouvernement à ramener les otages enlevés par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre et toujours détenus à Gaza.
Orna Shimoni, 83 ans, a indiqué qu’elle entamait cette grève de la faim au lendemain de l’anniversaire de la mort de son fils Eyal.
« J’ai décidé qu’il n’y avait plus rien à faire pour moi », a expliqué Shimoni, selon le Mouvement des kibboutzim d’Israël, alors qu’elle exhortait les gens à venir la rejoindre devant la Knesset, à Jérusalem.
Shimoni, qui a activement participé à la campagne pour le retour des soldats Oron Shaul et Hadar Goldin, a déclaré à Ynet qu’elle avait initialement gardé secrète sa décision de faire une grève de la faim et qu’elle avait interdit à ses enfants de la soigner, au cas où elle tomberait malade.
« J’ai participé à toutes les marches et à tous les discours. J’ai assisté à des centaines de shiva [semaine de deuil rituelle]. Mes enfants me disent que je les tue, mais c’est la seule chose que je puisse faire. »
« Mes enfants n’arrêtent pas de pleurer », a-t-elle ajouté.
אורנה שמעוני בת ה-83 אם שכולה ופעילה למען החזרת החטופים הגיעה הבוקר באוטובוס מביתה בצפון הארץ לכיכר שמחוץ למשכן הכנסת בירושלים ופתחה בשביתת רעב למען החטופים.
אורנה, שהיתה בעברה פעילה בארגון ארבע אמהות ופעילה למען החזרתם של אורון והדר אומרת ל @ynetalerts "החלטתי לפני כמה שבועות > pic.twitter.com/jDz96vg7ib
— גלעד כהן | Gilad Cohen (@GiladCohenJR) September 19, 2024
« J’appelle tout le monde à venir ici. Six millions de personnes doivent venir montrer aux parlementaires que le peuple veut récupérer les otages et que ce sera une image de victoire. »
« Je promets que je ne mourrai pas en faisant la grève de la faim. Je veux que les gens viennent en masse », a-t-elle souligné.
Un certain nombre de parents d’otages détenus à Gaza ont entamé des grèves de la faim ponctuelles au cours des onze derniers mois.
Shimoni a longtemps été membre du groupe des « Quatre mères », qui faisait campagne pour le retrait d’Israël de la zone dite de sécurité au sud-Liban. Le groupe a été démantelé après le retrait de l’armée israélienne, en 2000.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 33 otages dont le décès a été confirmé par Tsahal.
Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par l’armée.
Le groupe terroriste palestinien détient également les corps sans vie de deux soldats tombés au combat, Oron et Hadar, depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015 respectivement.