Une peintre franco-israélienne censurée à la Menart 2024 ?
Alors qu'elle devait exposer à la foire d'art du Moyen-Orient, Orli Ziv a été remplacée sans plus d'explications par une artiste palestinienne

L’artiste franco-israélienne Orli Ziv pourrait être victime de censure motivée par le conflit en cours entre Israël et le Hamas à Gaza, selon le journal Le Point, qui consacre un article au boycott d’Israël dans le monde de la culture français.
Orli Ziv devait exposer ses peintures à la Menart, la foire d’art du Moyen-Orient, qui a ouvert ses portes à Paris le 20 septembre. Elle a appris cet été qu’elle ne ferait « finalement » pas partie de la liste des artistes sélectionnés, alors que deux de ses tableaux représentant la lumière du désert de Judée et issus d’une série intitulée « Jerusalem Obsession », devaient figurer au programme de l’édition 2024 de l’événement, qui met en avant des femmes du Moyen-Orient.
Laure d’Hauteville, qui est en charge de l’événement, n’a pas souhaité commenter cette annulation tardive. Sa porte-parole évoque une décision du comité de sélection de la Menart qui n’aurait pas entériné la décision de la directrice de la foire.
Le comité en question est composé de la galeriste égyptienne Stefania Angarano, du commissaire d’exposition libanais Kalim Bechara, de la collectionneuse tunisienne Essia Hamdi et de l’experte en art contemporain d’origine iranienne, Leila Varasteh, précise Le Point.
Par ailleurs, le jury a décidé de mettre en lumière le travail d’une artiste palestinienne, Mona Hatoum, en soulignant son « esprit de résistance et de résilience ». Le mot « résistance » est utilisé par les groupes terroristes anti-Israël du dit « Axe de la résistance », sous la houlette de la république islamique d’Iran.
Les soupçons de censure visant Orli Ziv font suite à l’annulation de plusieurs représentations d’artistes israéliens ou juifs en France.
En avril, la célèbre compagnie de danse israélienne Bat Sheva, du chorégraphe Ohad Naharin, a décidé, pour des raisons de sécurité, d’annuler ses représentations prévues en juin à Paris et Montpellier.
Plus récemment, en juillet, le festival du film israélien de Strasbourg, Shalom Europa, a été annulé à la suite de pressions de plusieurs collectifs pro-palestiniens. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Alsace avait dénoncé dimanche un « terrorisme intellectuel ».